McKinsey aux manettes du plan social de Rolls-Royce
Rolls-Royce fait toujours planer le doute sur l’ampleur de son plan de licenciements, mais devrait bientôt rendre son rapport d’examen stratégique avec l’aide de McKinsey.
Le Sunday Times l’avait annoncé la semaine dernière : le motoriste britannique Rolls-Royce projette de supprimer près de 3000 emplois non manufacturiers, mais ne s’est toujours pas prononcé sur les détails de ce plan de licenciement selon Reuters.
« Nous n’avons pris aucune décision concernant les potentielles conséquences sur nos employés, et toute suggestion contraire n’est que pure spéculation », a précisé un porte-parole le 27 mai dernier. Si les modalités du plan social voulu par Rolls-Royce restent floues, le Sunday Times rappelle que son directeur général, Tufan Erginbilgic, en fonction depuis le 1er janvier 2023, s’est offert les services de McKinsey pour l’aider à restructurer son entreprise.
Après avoir dressé un bilan 2022 en demi-teinte, le PDG de Rolls-Royce a lancé un examen stratégique de son entreprise, dont le rapport final devrait être rendu au second semestre 2023.
Alors que le secteur aéronautique se porte plutôt bien en France, il n’en va pas de même outre-Manche. Dans un article du Telegraph publié fin mai, on apprend que Rolls-Royce – qui produit exclusivement des moteurs pour engins long-courriers – n’a pas bénéficié de la reprise post-Covid, qui a surtout profité aux vols court-courriers.
Mais dans une allocution prononcée fin janvier peu après sa prise de fonctions, Tufan Erginbilgic refusait de faire porter le chapeau à la pandémie, expliquant que « Rolls-Royce n’est plus performant depuis très longtemps ; cela n’a rien à voir avec le Covid, a-t-il précisé. Le Covid a créé une crise, mais le problème en question n’a rien à voir avec ça ». Il annonçait alors déjà vouloir mettre en place un « plan de transformation » fondé sur « l’efficience et l’optimisation ».
Face à la volonté du PDG de redresser son navire, McKinsey devra donc remplir une double mission : en plus d’encadrer le plan de licenciements, le cabinet se chargera de superviser la fusion des départements non manufacturiers des départements aérospatiaux, civils, défense et énergétiques de Rolls-Royce.
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