La foodtech d'un ex-consultant boit du petit lait... sans vache
CEO-cofondateur de Bon Vivant en 2022, Stéphane Mac Millan, consultant chez McKinsey entre 2020 et 2021, a levé plus de 20 millions d’euros depuis 2 ans avec sa co-entrepreneuse Hélène Briand, une spécialiste de biologie animale et végétale et des protéines alternatives.
Dès 2022, les fondateurs de Bon Vivant ont ainsi réalisé une levée de fonds en capital amorçage de 4 millions d’euros, puis fin 2023, un premier tour de table de 15 M€, et il y a quelques jours, de la dette bancaire - à hauteur de 5 M€.
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C’est en janvier 2021 que Laure Verdeau, spécialiste du secteur alimentaire, prend en main la direction de l’Agence Bio, groupement d’intérêt public créé en 2001. Anciennement consultante chez Bain & Company de 2006 à 2010, elle a fait le choix de s’adonner à une nouvelle perspective de carrière. Une évolution guidée par un simple déclic, « réfléchir à ce que j’avais vraiment envie de faire ».
Cette jeune foodtech s’est lancée dans la fabrication de protéines de lait à partir de levure aux qualités identiques à celles issues de l’élevage et ce pour « accompagner la transition du secteur laitier, pour prendre soin de notre santé, de nos animaux et de notre planète, explicite Stéphane Mac Millan à Consultor. La production de lait va continuer à baisser de 20% d’ici 2030 partout dans le monde à cause du réchauffement climatique et de la diminution du nombre d’éleveurs, alors que la demande mondiale de produits laitiers va doubler du fait de la croissance de la population mondiale. Et la France, l’un des leaders mondiaux de production laitière, va devenir importatrice de lait dès 2027 ! »
Ce process de fermentation de précision est déjà bien connu, utilisé notamment pour la production de présure, d’arômes de vanille et d’insuline, et a de véritables atouts environnementaux : il réduit de 97 % les émissions de gaz à effet de serre, de 99% la consommation d’eau potable et de 92% l’utilisation de terres arables… « Nous ne cherchons pas à faire du lait, nous sommes bien des ingrédientiers. Ces protéines de lait ont des usages multiples : dans les produits laitiers et autres produits alimentaires pour les améliorer nutritionnellement, dans la boulangerie, la chocolaterie, et le vaste monde de l’ingrédient. »
Ce dernier financement permet à la jeune entreprise basée à Lyon, 21 salariés, de finaliser son laboratoire du quartier lyonnais des biotechs, Gerland, mais aussi « la mise à l’échelle de la technologie, les dépôts de brevets et de dossiers réglementaires, et recruter une quinzaine de personnes cette année, des scientifiques, comme des profils consultants ».
L’idée, Stéphane Mac Millan l’a eue alors qu’il était consultant chez McKinsey, en plein covid, alors qu’il cherchait une entreprise à développer. « Je regardais ce qui se faisait aux États-Unis en termes de foodtech, et j’ai vu le succès dans ce domaine de Perfect Day, lancée il y a 10 ans, puis de Remilk, en Israël, qui avaient levé respectivement à l'époque 300 et 120 millions de dollars. Je me suis dit qu’en France, pourtant leader de la fermentation et des produits laitiers, on avait délaissé ce pan clef et qu’il y avait certainement un créneau à prendre. »
Diplômé de l’ESCP en 2012, Stéphane Mac Millan a débuté sa carrière en s’engageant comme Volontaire Officier Aspirant au sein des Commandos Marine. Il a été chef des ventes US et Canada chez Bragard, entreprise spécialisée dans les vêtements professionnels, avant de rentrer en France, pour lancer l’enseigne de livraison de plats cuisinés, Foodora (propriété de Delivery Hero), entreprise dans laquelle il évoluera 3 ans et demi, et sera promu CEO (de 2017 à 2018), avant le retrait de Foodora du marché français. En 2018, avec les mêmes investisseurs, Stéphane Mac Millan cofonde et dirige une entreprise de trottinettes électriques, Circ, rachetée par son concurrent Bird en 2020. C’est alors que l’entrepreneur passe un peu plus d’un an chez McKinsey, comme senior associate au sein de la practice Digital, et y a travaillé dans les secteurs de l’hôtellerie, de la banque, des logiciels ou encore de l’énergie.
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grande consommation - luxe
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