Au Canada, les contrats de McKinsey passés au peigne fin
Le Secrétariat du Conseil du trésor (SCT), l’organe de supervision des dépenses de la fonction publique canadienne, a fait connaître ses premières conclusions quant à l’essor des contrats de conseil attribués à McKinsey sous les gouvernements de Justin Trudeau.
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« D’après les observations préliminaires du SCT sur les résultats des audits effectués dans les ministères, ces derniers ne révèlent aucune preuve d’ingérence politique et une conformité générale aux engagements en matière de valeurs et d’éthique. Cependant, il y a des indications que certaines procédures et exigences administratives n’ont pas été suivies de manière cohérente » : telle est la principale conclusion formulée dans un communiqué du 24 mars 2023 par le SCT au sujet de la multiplication des contrats de conseil publics attribués à McKinsey.
Depuis septembre 2022, une polémique, similaire à celle qui a secoué par intermittence la France durant plus de deux ans, traverse l’opinion quant à la place prise par le cabinet de conseil au côté de l’exécutif canadien.
En effet, le 30 septembre 2022, Radio-Canada mettait sur la place publique la nouvelle selon laquelle les gouvernements libéraux de Justin Trudeau, Premier ministre du Canada depuis 2015 (réélu en 2019), ont acheté 30 fois plus de missions de conseil à McKinsey (66 millions de dollars) en sept ans de pouvoir que les modestes 2 millions de dollars d’honoraires réglés en neuf ans au même McKinsey par les équipes gouvernementales du prédécesseur conservateur, Stephen Harper.
Un chiffre qui a depuis été réévalué à 100 millions de dollars canadiens.
La polémique a amené à un examen des contrats accordés à McKinsey à la demande de Justin Trudeau. Un examen dont le SCT vient donc de publier les premiers éléments.
Selon les informations obtenues par Radio-Canada au sujet de ces premières conclusions, elles révèlent que des contrats ont été faussement déclarés comme issus de processus compétitifs, alors qu’ils ne l’étaient pas. Par ailleurs, les vérificateurs internes des ministères, qui sont indépendants, ont découvert qu’il manquait des signatures ou des documents essentiels dans plusieurs attributions. Par exemple, au ministère des Anciens Combattants, un contrat avec McKinsey aurait été prolongé verbalement.
Le SCT n’en a pas fini avec ce travail. « Un examen plus détaillé sera effectué pour évaluer pleinement si des changements ou des améliorations devraient être apportés aux politiques ou aux pratiques fédérales en matière de marchés publics », prévient l’organe public. Un rapport final sera remis le 30 juin 2023.
Et le SCT n’est pas le seul à s’être saisi du sujet McKinsey au sein des services de l’État canadien. Le Bureau du vérificateur général, l’ombudsman de l’approvisionnement et le Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires travaillent également à passer en revue les contrats de conseil passés par les gouvernements successifs de Justin Trudeau.
Enfin, en février, le parlement canadien envisageait de créer une commission d’enquête à ce sujet.
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Mercredi dernier, les parlementaires canadiens et leur compatriote Dominic Barton se sont séparés avec de nombreuses incompréhensions mutuelles après deux heures d’échanges. La chambre basse du Parlement enquête sur le rôle de son ancien cabinet, McKinsey, auprès du gouvernement fédéral, et sur ses liens avec le Premier ministre Justin Trudeau.
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