Bridgespan, le cabinet des milliardaires en quête de philanthropie
Aujourd’hui, certaines fortunes choisissent de demander conseil à un tiers pour distribuer leurs dons à différentes causes. Et pour se faire, le cabinet à but non lucratif Bridgespan, fondé par des anciens de Bain, est devenu LA référence.

Fini le temps où tous les milliardaires fondaient leur propre fondation pour soutenir des programmes caritatifs. Parmi les clients de Bridgespan, MacKenzie Scott, ex-femme du fondateur d’Amazon Jeff Bezos, lui-même première fortune mondiale avec 194,1 milliards de dollars d’après le dernier classement Forbes 2021. À leur divorce, MacKenzie Scott a cédé 75 % des actions communes avec son ex-mari dans Amazon et Blue Origin, et a conservé 4 % du capital du géant d’Internet.
Sa fortune, évaluée à 59,2 milliards de dollars en 2021, a déjà servi à financer plusieurs œuvres caritatives. En 2020, l’ancienne épouse de Jeff Bezos a octroyé un premier don de 5,8 milliards de dollars puis, en juin dernier, elle a annoncé dans un post un don de 2,739 milliards de dollars à « 286 équipes qui donnent du pouvoir aux voix que le monde a besoin d’entendre ». Et c’est vers Bridgespan qu’elle s’est tournée pour les distribuer.
Parmi les bénéficiaires se trouvent le Center for Effective Philanthropy, Rockefeller Philanthropy Advisors, Charity Navigator, le théâtre de danse de Harlem ou encore l’Urban Institute et Bridgespan lui-même, qui a assuré « utiliser ce don principalement pour poursuivre des recherches destinées à profiter au secteur caritatif dans son ensemble », cite le New York Times.
Bridgespan a également accompagné la Fondation Bill et Melinda Gates, la Fondation Ford, les Open Society Foundations (OSF) de George Soros, la Fondation Rockefeller, YMCA aux Etats-Unis, l’Armée du Salut et Sesame Workshop côté associatif. Son nom n’est peut-être pas connu du grand public, mais il est incontournable dans les cercles philanthropiques.
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Quelle différence y a-t-il entre une mission pour une entreprise du CAC 40 et du conseil pour une ONG ? C’est la question que nous avons posée à Co Conseil et Bridgespan, deux cabinets incontournables dans le secteur de l’intérêt général.
Et la réponse va bien au-delà des seules considérations pécuniaires !
Fondé en 1999 à Boston par Jeff Bradach et Thomas Tierney, consultants chez Bain & Company, Bridgespan est un cabinet dédié au conseil des organisations sans but lucratif et des philanthropes. Il ne vise pas le profit mais l’atteinte d’objectifs en matière d’enjeux de sociétés tels que la justice, la pauvreté, les droits humains ou encore l’environnement.
« Nous travaillons avec les organisations à but non lucratif sur des types classiques de problèmes stratégiques, en clarifiant ce qu’elles essaient de faire et en mettant leurs ressources en œuvre. Ce que nous essayons de faire, c’est apporter aux organisations un soutien à la prise de décisions », explique Taz Hussein, consultant chez Bridgespan, repris par le New York Times.
Depuis plusieurs années, le travail des consultants dans les cabinets non-profit a pris de l’ampleur. D’un côté, les dons des fondations privées – poussés notamment par les milliardaires de la tech – se sont développés : +20 milliards en 2017 par rapport à 2013 d’après le groupe de recherche Candid. Et puis, un nouveau modèle de philanthropie incarné par MacKenzie Scott, qui se détache du schéma de la fondation éponyme pour donner à des œuvres, a émergé. Résultat, les cabinets comme Bridgespan comptent plus que jamais dans la philanthropie mondiale. Pour preuve, c’est dans les bureaux de Bridgespan à New York que se sont rencontrés universitaires et milliardaires lors de discussions autour de l’avenir du secteur caritatif. Et pour se restructurer, c’est vers Bridgespan que s’est tourné OSF.
Bonne ou mauvaise nouvelle ? Les avis sont partagés, la question de savoir si consultants en stratégie et philanthropie font bon ménage n’étant pas évidente à trancher. Mais les cabinets comme Bridgespan peuvent jouer un rôle-clé dans ce secteur en pleine mutation. Et leurs consultants « servir de personnel externalisé pour que de nouvelles fondations trouvent leur place », ajoute le New York Times.
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