Ukraine : BlackRock, McKinsey et JPMorgan Chase au premier plan de la reconstruction
Les trois entreprises conseillent le gouvernement ukrainien pour mettre en place un fonds d’investissement consacré à la reconstruction du pays.

En mars dernier, la Banque Mondiale était formelle : pour rebâtir son économie après la guerre, l’Ukraine aura besoin d’au moins 411 milliards de dollars. Et avec le lancement récent de la contre-offensive ukrainienne, cette somme risque encore d’augmenter.
C’est pour faire face à ce problème que le gouvernement a annoncé faire appel aux branches conseil de BlackRock et de JPMorgan Chase, ainsi qu’aux stratèges de McKinsey : les trois entreprises vont devoir travailler de concert pour mettre en place un « fonds de reconstruction », visant à guider les capitaux publics dans un sens qui attirerait d’autres milliards d’investissements privés.
Cette approche par le financement mixte, « meilleur moyen de relever un grand nombre de défis actuels à long terme – dont celui-ci fait partie », selon Philipp Hildebrand, vice-président de BlackRock, n’en est encore qu’au stade de planification. Si beaucoup d’investisseurs, privés comme publics, déclarent vouloir aider le gouvernement ukrainien, la plupart d’entre eux restent frileux à l’idée d’engager leur capital pour une économie encore en guerre : en plus de l’incertitude qui règne, certains se méfient de l’instabilité politique et financière du gouvernement – qui pêche également par manque de transparence.
Engagé par Volodymyr Zelensky depuis novembre, BlackRock a rapidement été rejoint par JPMorgan, investisseur historique en Ukraine. La banque américaine a en effet aidé le pays à rembourser plus de 25 milliards de dollars de dette souveraine depuis 2010, et à restructurer sa dette à hauteur de 20 milliards en 2022.
Pour BlackRock et JPMorgan, c’est une mission pro bono. Mais elle n’est pas pour autant désintéressée : une mission d’une telle ampleur leur permet de faire un état des lieux des possibilités d’investissement dans le pays, dont les débouchés risquent de se multiplier à l’issue du conflit. En revanche, pour McKinsey, les informations se font rares : le Financial Times, qui révèle la nouvelle, souligne que le cabinet n’a souhaité faire aucun commentaire.
Les investissements réalisés grâce à ce fonds devraient s’orienter en priorité vers les infrastructures, l’agriculture et le climat. Stefan Weiler, responsable des marchés de capitaux de la dette pour l’Europe centrale, le Moyen-Orient et l’Afrique chez JPMorgan, a résumé la situation comme suit : « L’important, c’est que l’Ukraine pense déjà à l’avenir. » Un avenir visiblement pavé d’opportunités pour les investisseurs, qui sauront allier rentabilité et volonté humanitaire grâce aux conseils des trois entreprises.
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