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House of Lies : un divertissement, rien de plus

 

 

Retour sur la série House of Lies  qui tourne en dérision le conseil en stratégie après la diffusion des premiers épisodes

Sans surprise, comme nous le craignions en novembre dernier, la production est hollywodienne et éloignée de la réalité. Ce que les consultants interrogés ne manquent pas de confirmer.

 

Benjamin Polle
19 Jan. 2012 à 01:00
House of Lies : un divertissement, rien de plus

 

Dans ces deux premières moutures de 30 minutes, on découvre Don Cheadle (vu dans Rush Hour, Ocean’s Eleven, Hotel Rwanda), alias Marty Kaan. "Haut placé chez Galweather & Stearn, second cabinet de conseil du pays, Kaan a des méthodes plus que douteuses, et ne voit aucune objection à sortir des collègues dans des dîners lubriques ou à les emmener dans des clubs de strip-tease, le tout aux frais de ses clients", nous prévenait Showtime dans le synopsis de la série.

Et après visionnage, on n’est pas déçu. Dans le premier épisode, Marty Kaan et ses acolytes, les acteurs Kristen Bell, Ben Schwartz et Josh Lawson, quittent leur domiciliation à Los Angeles pour défendre un gros contrat pluriannuel dans une banque new yorkaise. Objectif : battre le cabinet concurrent et redorer le blason du prêteur de crédits pourris. Pas plus de nuances dans le scénario du deuxième épisode diffusé dimanche : là, les magiciens de la restructuration s’interposent entre un couple en instance de divorce, propriétaires du club de basket de Phoenix qu’ils sont entrain de mettre en pièces.

En deux mots, le script donne aux consultants des airs de carnassiers bien fringués, dénués de toute morale et  prêts à tout faire, et surtout à tout dire, à leurs clients pour empocher de juteux contrats. La production est tirée d’un livre de Martin Kihn, au titre éloquent, La Maison des mensonges : comment les consultants volent votre montre pour vous donner l’heure. Si quelques répliques font mouche, et si la sauce prend avec le personnage principal, pour la crédibilité d’ensemble on repassera.

"Ça n’a pas la moindre ressemblance avec le métier tel que je le pratique"

Côté consultants – ceux de la vraie vie cette fois –, on est unanime sur le sujet. Fiona Czerniawska, qui fait du conseil aux cabinets de conseils depuis Londres, décrit "un début d’année déprimant pour quiconque travaille dans le secteur". Et d’appeler à se tourner vers d’autres films ou séries, comme Downtown Consultants, Consulting Trek ou Frozen Consultant, qui,  selon elle, apportent un regard plus significatif sur le métier.

Même son de cloches outre-Atlantique : "c’est amusant, mais ça n’a pas la moindre ressemblance avec le métier tel que je le pratique. Les moments de l’épisode dédiés au consulting à proprement parler étaient ridicules", déclare un consultant de Bain au site Vulture.com.

Idem pour le côté grande gueule du personnage principal Marty Kaan : "il est beaucoup trop impétueux, et donne l’impression qu’il suffit de dire tout et n’importe quoi autour d’un dîner pour se mettre un patron dans la poche ; dans les faits, les choses ne se passent jamais de cette façon", estime pour sa part une ancienne de Bain.

Pour le sex - pas plus tard que la première scène du premier épisode voit notre héros se réveiller d’une gueule de bois dans les bras de son ex-femme - rien de très réaliste non plus. Si certains consultants se voient en-dehors du travail, cela reste une petite minorité, plaide un autre professionnel.

D’autres trouvent dans la série des représentations crédibles des réalités du secteur : la sous représentation des femmes dans les équipes de consultant, que seule l’actrice Kristen Bell incarne dans la série, ou l’usage du jargon à outrance.

Peu de chances en tout cas que la grosse production se révèle être une peinture fidèle ; l’introspection ne se fera que par très petites touches. Par contre, son audimat le premier soir de diffusion – le show a rassemblé 1,3 millions de téléspectateurs – laisse penser qu’elle sera un divertissement à succès.

 

Benjamin Polle pour Consultor, portail du conseil en stratégie- 19/01/2012

 

Benjamin Polle
19 Jan. 2012 à 01:00
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2022-06-10 12:14:51
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