Australie : le pari d’Oliver Wyman sur le secteur public
Enjeu majeur de développement en France comme à l’international pour Oliver Wyman, le secteur public s’installe en Australie, avec l’arrivée de 3 associés dédiés et l’ouverture d’un nouveau bureau.
L’entité australienne du cabinet se dote donc d’une practice GPI (Gouvernement et Institutions Publiques) et s’implante à Canberra, au plus près des différents ministères du gouvernement fédéral — sachant qu’il existe également des instances exécutives dans chaque État. Oliver Wyman dispose déjà de bureaux à Melbourne, Sydney et Perth d’où il couvre les secteurs des services financiers, de l’énergie, des capitaux privés, des transports et des télécommunications. À date, Oliver Wyman Australie est organisé autour de 20 associés.
Avec une practice GPI comptant désormais plus de 40 associés dans le monde — et « des projets de croissance ultérieure » —, le secteur public devient l’une des verticales majeures du cabinet. Décisive pour soutenir la croissance d’OW en Australie et dans la zone Asie-Pacifique, la practice Gouvernement et Institutions Publiques l’est également à l’international (Europe, Inde, Moyen-Orient, Afrique) — selon les termes d’un communiqué de presse partagé le 9 mai dernier.
à lire aussi
On peut dire que ce copieux marché (de 150 à 200 millions d’euros) de la DITP s’est fait attendre… Officiellement clos depuis le 22 septembre dernier, on connaît (enfin) les attributaires (dix mandataires et dix co-traitants) de cet accord-cadre quadriannuel de trois lots relatif « à la réalisation de prestations de conseil en stratégie, en cadrage et conduite de projets et en efficacité opérationnelle » auprès de la sphère publique.
En Australie, le secteur public représente un marché très lucratif pour les cabinets — ou représentait, car le gouvernement fédéral souhaite réduire ses dépenses en conseil externe de 3 milliards de dollars australiens.
De nouveaux associés, ex-Strategy&
Tous trois arrivent en effet de la branche australienne de l’entité conseil de PwC.
Le nouveau patron de la practice GPI, James Twaddle, a piloté l’équipe de Strategy& dans le pays de janvier 2022 à octobre 2023. Il s’est notamment consacré au secteur gouvernemental, à l’éducation et aux services financiers. Il avait rejoint Booz & Company en 2009 — devenu Strategy& après son rachat par PwC. Précédemment, James Twaddle avait occupé différents postes au sein de la Banque centrale néo-zélandaise durant 6 ans.
À l’occasion de son arrivée chez OW, il a souligné que, « dans un contexte où le gouvernement australien souhaite changer la façon dont il travaille avec les consultants, Oliver Wyman peut contribuer à cette évolution pour créer des institutions plus fortes ».
C’est au second nouvel associé, Michael Thompson, qu’échoit la responsabilité de lancer le bureau de Canberra. Ayant évolué entre Sydney et la capitale australienne comme partner chez Strategy&, il était le principal interlocuteur du gouvernement fédéral pour les affaires étrangères et le commerce, l’industrie et la science, le changement climatique, l’énergie, l’environnement et l’eau (dont il était co-leader).
Avant de rejoindre Oliver Wyman, Michael Thompson a fait toute sa carrière au sein de Booz Allen Hamilton/Booz & Co, puis Strategy&.
Quant au troisième nouvel associé de la practice, Rony Azzi, il a également réalisé tout son parcours professionnel chez Booz & Co puis Strategy&. Il a précédemment piloté des missions tant pour des institutions publiques que des entreprises privées (réformes, opérations de croissance). Les transports sont son secteur de prédilection.
Le scandale de la branche australienne de PwC en toile de fond
Le malheur des uns fait le bonheur des autres… En effet, depuis début 2023, PwC fait face à un énorme scandale dans le cadre de ses activités auprès du gouvernement fédéral australien visant à élaborer une fiscalité internationale plus stricte. Des informations confidentielles ont été divulguées au sein du géant de l’audit, mais aussi auprès de certains prospects — de grandes entreprises américaines de la tech (Google, Meta et Uber entre autres). Le géant de l’audit a été contraint de se séparer de son activité Secteur public, vendue pour un dollar australien symbolique à l’investisseur privé Allegro Funds.
Un tuyau intéressant à partager ?
Vous avez une information dont le monde devrait entendre parler ? Une rumeur de fusion en cours ? Nous voulons savoir !
commentaire (0)
Soyez le premier à réagir à cette information
secteur public
- 16/11/24
Le sénateur républicain de Floride est connu pour son extrême fermeté face à la Chine. C’est en raison des activités de McKinsey dans ce pays que Marco Rubio a plusieurs fois remis en cause l’attribution de contrats fédéraux à la Firme.
- 05/11/24
« Consultant, quoi qu’on en pense, cela reste un métier. » Confidence, en off, d’un membre du staff du gouvernement Barnier. « Il n’a jamais été question de supprimer le recours au conseil externe par l’État. » Sa valeur ajoutée serait-elle incontestable ? Exploration avec David Mahé (Syntec Conseil), Jean-Pierre Mongrand (Dynaction, ex-Kéa) et David Cukrowicz (Lastep).
- 25/10/24
Selon le Jaune budgétaire du Projet de Loi de Finances 2025, le montant total des missions de conseil réalisées par des cabinets privés a fondu de moitié entre 2022 et 2023.
- 24/10/24
Le ministère des Affaires et du Commerce a chargé le BCG de déterminer les modalités envisageables pour que les agences postales au Royaume-Uni deviennent la propriété de leurs employés.
- 17/10/24
Ancien de Roland Berger, Emmanuel Martin-Blondet est nommé conseiller chargé de la transformation de l’action publique et de la simplification des parcours de l’usager.
- 11/10/24
Les attributaires du marché de conseil en stratégie et RSE de la RATP, lancé le 2 avril dernier, sont connus : il s’agit d’Arthur D. Little, Avencore, Roland Berger et EY Consulting/EY-Parthenon – sur la partie stratégie.
- 10/10/24
L’Institute for Government (IFG), un think tank indépendant, enjoint le gouvernement à saisir l’opportunité de l’arrivée à échéance de contrats de conseil d’une valeur de 5,4 Md£ pour réduire sa dépendance aux cabinets privés.
- 09/10/24
L’info vient du Wall Street Journal, et elle a de quoi surprendre : le BCG n’a pas hésité à accepter les conditions imposées par les autorités de Shijingshan, un ancien quartier d’aciéries à l’ouest de Pékin, pour participer à un appel d’offres.
- 26/09/24
Sa nomination doit encore fait l’objet d’une validation au Journal officiel, mais Pierre Bouillon devrait diriger le cabinet de la secrétaire d’État en charge de l’IA et du Numérique. Il était dircab adjoint de Stanislas Guerini dans le précédent gouvernement.