En Suède, le BCG sous le coup d’un important redressement
19 collaborateurs, y compris l’actuel et l’ancien patrons du bureau, du BCG en Norvège sont sous le coup d’un important redressement fiscal.
C’est une information du journal économique et financier Dagens Industri : l’Agence suédoise des impôts a décidé d’effectuer un redressement d’impôts auprès de 19 collaborateurs et collaboratrices du BCG.
En cause, le traitement fiscal d’options d’achat d’actions sur lesquelles ces collaborateurs du cabinet ont fait d’importants profits déclarés comme revenus du capital. L’agence des impôts suédoise les a requalifiés en revenus de services, qui sont davantage taxés, comme l’a confirmé à Consultor le journaliste Martin Lindgren, auteur de l’article pour Dagens Industri.
Est notamment concerné Erick Flinck, l’ancien managing director de BCG Suède qui a quitté ses fonctions en mars 2023. Selon Dagens Industri, il a perçu entre 2,95 et 9,5 millions de couronnes suédoises de ces ventes d’option, pour un total de 25 millions de couronnes (2,1 millions d’euros) sur la période.
Son successeur, le managing partner Anders Madsen, est lui aussi concerné.
« Cela laisse perplexe », a réagi un des contribuables redressés. Erick Flinck et les autres collaborateurs du BCG concernés ont prévenu qu’ils feront appel de cette décision.
« L’Agence suédoise des impôts a déjà examiné et approuvé l’arrangement, qui est conforme à toutes les règles, et nous avons toujours été ouverts à ce sujet. Aujourd’hui, ils ont changé d’avis, ou sont revenus en arrière – même les personnes qui ont été examinées ont été contrôlées à nouveau », déclare Erik Flinck, qui qualifie l’augmentation de la taxe de « déroutante ».
Le Boston Consulting Group Nordic AB, qui, outre le bureau de Stockholm, comprend des opérations en Finlande, au Danemark et en Norvège, a déclaré en 2022 un chiffre d’affaires de 4,8 milliards de couronnes suédoises (contre 4,2 milliards en 2021, soit 419 millions d’euros en 2022 et 367 millions d’euros en 2021), un bénéfice avant impôt de 495 millions de couronnes suédoises et un bénéfice net de 275 millions de couronnes suédoises.
En Suède, le BCG est connu du grand public pour ses missions de long cours conduites auprès de l’hôpital Karolinska de Stockholm – le plus grand et prestigieux de Suède.
Entre 2011 et 2017, le cabinet, mandaté parmi de nombreux autres cabinets par la région de Stockholm qui assure la tutelle publique de l’hôpital, mobilise entre 10 à 15 consultants à demeure – pour un total d’honoraires de 257 millions de couronnes (23,9 millions d’euros).
Ils sont d’abord chargés d’encadrer le déménagement des 16 000 salariés de l’hôpital de plusieurs dizaines d’anciens bâtiments vers un centre hospitalier flambant neuf construit pour 22,8 milliards de couronnes suédoises (2,1 milliards d’euros). Du jamais vu en Suède.
Puis, les consultants ont pour mission de travailler à la réorganisation des effectifs selon la méthode de value based healthcare.
Le concept forgé par Michael Porter, le chercheur gourou de la Harvard Business School, co-fondateur de feu Monitor, promeut des soins de meilleure qualité au prix le plus juste et davantage de transparence sur les performances de différents établissements hospitaliers.
Seulement, les résultats escomptés ne sont pas au rendez-vous. Lisa Röstlund et Anna Gustafsson, deux journalistes du quotidien Dagens Nyheter, ont fait paraître à ce sujet en mai 2019 Konsulterna : kampen om Karolinska (Les consultants : la lutte pour Karolinska, qui n’a pas été traduit en français à ce jour), une enquête retentissante, fruit de 250 interviews.
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