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Jeunes diplômés : y a-t-il un salut à ne pas travailler chez McKinsey ou BCG ?

Small is beautiful, paraît-il. Pourtant, à en croire les bruits de couloirs des grandes écoles, point de salut en-dehors des MBB. Les cabinets de taille plus restreintes sont rarement le premier choix des jeunes diplômés. Chez Exton, trois consultants nous expliquent pourquoi, selon eux, il faut faire tomber les œillères.

23 Oct. 2017 à 12:21
Jeunes diplômés : y a-t-il un salut à ne pas travailler chez McKinsey ou BCG ?

Le rêve de beaucoup d’étudiants est d’intégrer un MBB ou un cabinet international. Comment en arrive-t-on à débuter sa carrière dans un cabinet français comme Exton ?

Édouard (consultant – chez Exton depuis 2016, Essec) : Effectivement, comme tous les étudiants, je pensais plutôt à intégrer un MBB. J’ai postulé dans de nombreux cabinets. Au final, mon choix s’est porté sur Exton et ça n'a pas été un choix par défaut. Ici, la dimension humaine est clé. Et par ailleurs, entrer dans un « petit » cabinet ne signifie devenir expert : la spécialisation d’Exton est une force. Les bons échos que j’ai eus d’Exton par les alumni ont achevé de me convaincre.

Charlotte (consultante – chez Exton depuis 2017, ESCP) : Pour ma part, j’ai connu Exton parce que Guillaume Poirier animait un cours à l’ESCP. Je me suis dit : les consultants ont l’air sympa et le cabinet semble correspondre à ce que je cherche. Il m’offrait la possibilité de débuter ma carrière dans un environnement stimulant et en même temps bienveillant. Lorsque j’ai reçu l’offre, je n’ai pas hésité et j’ai même annulé mes entretiens prévus dans des cabinets avec une réputation internationale.

Guillaume (manager – chez Exton depuis 2012, ESCP) : Je rejoins Charlotte et Édouard dans leur analyse. Lorsque l’on rejoint un cabinet de la taille d’Exton, qui compte quand même une centaine de consultants, on le fait d’abord parce qu’on a rencontré des personnes qui nous donnent envie de travailler avec elles. Pour ma part, après avoir fait un stage en audit, je recherchais un environnement à « taille humaine », pour être plus proche des managers et des partners. Lors des entretiens avec Exton, et alors que je n’étais pas spécialisé dans les services financiers, j’ai eu un réel fit avec les consultants. Cinq ans après, je me dis que j’ai pris la bonne décision.

Vous parlez des personnes, mais pas du tout des compétences, du secteur, des perspectives…

Édouard : Bien sûr que le secteur et les compétences, cela compte chez Exton comme ailleurs. Bien sûr que j’étais intéressé par les services financiers. Mais ce qui fait la différence entre deux cabinets, au final, ce sont les collègues. Dans un cabinet de cette taille, les personnes que nous rencontrons sont celles avec lesquelles nous aurons à travailler au quotidien pendant les prochaines années. Lors de mon embauche, j’ai tout de suite ressenti l’attitude positive des équipes. Philippe Derambure [NDLR : le fondateur et président d’Exton] répète souvent que la gentillesse est un des critères de recrutement. Cela se ressent réellement en entretien.

Guillaume : C’est vrai que les entretiens ici ne visent pas à piéger les candidats. Ils servent d’abord à comprendre leur raisonnement, leur état d’esprit et leur motivation. L’ADN du cabinet, dans une structure de cette taille, est très facile à juger dès les premières minutes, contrairement à des structures où le processus serait plus normé.

C’est un discours intéressant, mais est-ce qu’il n’est pas un peu naïf ? Vous êtes, comme vos pairs issus des meilleurs écoles françaises, avant tout à la recherche d’une carrière. Est-ce que travailler dans un cabinet français de taille moyenne, ça n’est pas se couper de certaines opportunités pour le futur ?

Charlotte : Je ne crois pas. D’abord, ça n’est pas parce que le cabinet n’est pas un MBB que nous faisons des "petites" missions. Et un cabinet français de taille moyenne, ce n’est pas un petit cabinet. Les partners d’Exton le disent régulièrement : nous sommes un cabinet de cent consultants spécialisés dans les services financiers. C’est plus gros que les practices Financial Services des cabinets généralistes.

Guillaume : D’ailleurs, il suffit d’aller dans les banques françaises pour s’en apercevoir. Exton est connu et réputé. Nous travaillons avec tous les grands acteurs du secteur. Pour faire une carrière dans les services financiers, c’est un véritable accélérateur. D'autre part, je pense que l’apprentissage est plus rapide dans un cabinet de la taille du nôtre. Dès le grade de consultant, nous sommes très vite mis en contact avec les clients. Personne chez nous ne passe plusieurs mois à faire du data crunching, sans interaction avec le client. Ce contact se fait également en interne. En arrivant, je me suis rapidement positionné sur une mission en allant voir le partner et en lui faisant part de mon souhait de travailler sur ce dossier en particulier. J’ai été écouté. Je ne sais pas si j’aurais pu le faire ailleurs.

Donc tout est rose dans un cabinet de taille moyenne… n’y a-t-il aucune limite au modèle ?

Guillaume : Si vous insistez pour en trouver une, peut-être que l’on peut évoquer la dimension internationale. Exton est implanté dans plusieurs pays. C’est cela dit plus un cabinet multinational qu’international. Mais regardez ailleurs. Combien de consultants vont effectivement travailler deux ans à Boston ou Chicago ?

Édouard : Le staffing est un point critique dans nos structures. Nous y sommes très sensibles et travaillons en flux tendu. Nous n’avons pas des armées de consultants et même s’il n’y a pas de problème généralement à staffer une mission, nous n’avons pas la même marge de manœuvre qu’un MBB.

Un point qui me paraît bloquant : les cabinets de taille moyenne sont rarement des pure players du conseil en stratégie et se positionnent aussi sur de l’opérationnel. Est-ce que ça n’est pas pour vous un problème, de sortir de la stratégie pure ?

Édouard : Nous avons un positionnement intermédiaire, entre la stratégie et l’opérationnel. Ce positionnement est assumé et, pour moi, constitue le contraire d’un désavantage.

Guillaume : Pour nos client, cela nous permet d’abord de les accompagner sur l’ensemble d’un projet, du cadrage à la mise en œuvre. Pour les consultants, cela permet de faire des choses différentes. Un consultant va bien sûr intervenir sur des questions de stratégie, mais va également se frotter aux difficultés liées à la phase opérationnelle.

Pour finir, après plusieurs mois ou années chez Exton, quel est le point principal que vous retenez de votre expérience et que vous voudriez transmettre aux étudiants qui vous lisent ?

Charlotte : La courbe d’apprentissage très rapide. Nous apprenons beaucoup et très vite. Je me souviens qu'au bout d’une semaine chez Exton, je participais à une réunion avec un directeur marketing d’une grande marque. Par ailleurs, les managers et les partners ici ont réellement à cœur de vous faire grandir. Je travaille beaucoup avec un partner qui partage sans cesse avec nous les articles qu’il lit. Pendant et après chaque mission, il nous fait également un retour détaillé de ses échanges avec le client. Cela n’est pas le cas partout.

Édouard : Je retiendrai pour ma part l'intérêt porté à chacun. L’ambiance, toute excellente qu’elle soit, ne doit pas être un critère en tant que tel pour rejoindre Exton, mais plutôt le fait de ne pas être un anonyme. Il y a de nombreux avantages à ce que tout le monde se connaisse en interne.

Guillaume : Ce que j’ajouterais et qui moi me plaît le plus, c’est la diversité des sujets abordés. Je pensais que je ferais un peu tout le temps le même type de projets. Au final, en cinq ans, je ne crois pas avoir fait deux fois la même chose. Cette diversité de sujets se retrouve également en-dehors des missions. Par exemple, chaque année, nous avons une université d’été sur un sujet qui n’a rien à voir avec notre quotidien et avec les services financiers : les villes intelligentes, l'homme et la machine... C’est la philosophie du cabinet : s’enrichir, grandir ensemble. Cette philosophie est héritée des partners et fondateurs. Et elle persiste parce qu’ils sont encore aux commandes et que la taille du cabinet permet de ne pas diluer cette identité dans une structure gigantesque.

Gillian Gobé pour Consultor.fr

23 Oct. 2017 à 12:21
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commentaires (6)

Candidat
08 Nov 2017 à 17:22
On peut critiquer l'article, mais c'est quand même intéressant d'entendre parler de quelque chose d'autre que les sacro-saints MBB, et d'ouvrir un peu pour en savoir plus sur d'autres cabinets moins renommés.

Tout le monde n'est pas intéressé par le salaire, ou les horaires délirants.

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Harry
27 Oct 2017 à 14:10
Peut-être serait il bon de signaler dans la signature de l'article que c'est un publi-reportage?

L'image du cabinet parait en effet si idylique...
On en viendrait à se demander pourquoi des candidats postulent encore au MBB

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Ex-Candidat
25 Oct 2017 à 12:03
Apparemment (selon une source interne), salaires de ~80k en package au grade de manager, soit la moitié de ce que propose un MBB

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Consultant SSII
24 Oct 2017 à 14:34
Je trouve dommage qu'on enseigne pas le business modèle des cabinets de conseil en stratégie dans les écoles de commerce. toute discussion au tour du brand et de la taille du cabinet pourra être plus claire après

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Futur Candidat
24 Oct 2017 à 09:51
Plus précisément vs. un package MBB par exemple, quelle différence?

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Candidat
23 Oct 2017 à 16:06
Et les salaires ? Exton incarne bien le proverbe "on ne peut avoir le beurre et l'argent du beurre". J'ai reçu une offre, elle était bien inférieure à celle d'un cabinet de strat. Exton ne manque pas d'atouts, mais les consultants interrogés pourraient le souligner par honneteté intellectuelle..

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Exton, MBB, Mckinsey, Bain & Company, Boston Consulting Group, Édouard Gibert, Charlotte Portelle, Guillaume Poirier
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