McKinsey va digitaliser l’administration fiscale du Pakistan
Le gouvernement pakistanais a officialisé fin avril l’attribution — et le lancement — d’une mission d’envergure menée par McKinsey auprès du Federal Board of Revenue (FBR). Objectif : numériser le système fiscal du pays pour le rendre plus efficace.
Un comité directeur s’est tenu fin avril sous l’égide du ministre pakistanais des Finances et des Recettes publiques, le sénateur Muhammad Aurangzeb.
Le président du Federal Board of Revenue, le CEO de Karandaaz (un véhicule à but non lucratif partenaire de deux programmes de développement co-financés par le Foreign, Commonwealth & Development Office britannique et par la Fondation Bill & Melinda Gates), ainsi que d’autres représentants du FBR et de Karandaaz, ont participé à ce comité.
À l’issue de cette réunion, autorisation a été donnée d’accorder le contrat à McKinsey et de démarrer le projet — comme l’a rapporté le quotidien pakistanais anglophone The Nation.
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Lors des échanges, la principale proposition de McKinsey quant à la numérisation des opérations du FBR a été acceptée. Le ministre des Finances a souligné que la numérisation du Federal Board of Revenue était « cruciale pour améliorer la collecte et l’administration des impôts, mais aussi pour promouvoir une croissance économique durable ».
Selon l’un des responsables du fonds Karandaaz, McKinsey a été reconnu comme « le meilleur soumissionnaire après une évaluation approfondie des aspects techniques et financiers » par un comité approuvé constitué de hauts fonctionnaires du FBR et d’experts techniques de Karandaaz.
Le comité directeur s’est conclu par un focus sur les prochaines étapes du processus de numérisation des opérations du FBR.
La fondation Bill & Melinda Gates finance cette mission McKinsey
Lors de ce comité, le responsable pakistanais de la Fondation Bill & Melinda Gates, Syed Ali Mahmood, était également présent. La prestation de conseil de McKinsey sera en effet prise en charge par l’organisme philanthropique.
Créée par le couple en 2000, la fondation a investi prioritairement dans des travaux en faveur de l’égalité des sexes, de la santé et de la politique mondiales. Elle devrait bientôt changer de nom pour devenir la fondation Gates « tout court », une fois le départ de Melinda French Gates devenu effectif. Le 13 mai dernier, l’ex-épouse de Bill Gates a en effet annoncé qu’elle cesserait d’en assurer la co-présidence en juin, après l’avoir co-pilotée durant plus de 20 ans.
Selon Forbes US, la fondation Bill & Melinda Gates disposait d’environ 68 milliards de dollars d’actifs fin 2022, auxquels s’ajoutaient 68 milliards de dollars dans le Gates Foundation Trust.
Vers une refonte en profondeur du FBR et des modalités opérationnelles du système fiscal
Au-delà de l’engagement de McKinsey, ce projet de numérisation à grande échelle s’inscrit dans une réorganisation globale — et radicale — du Federal Board of Revenue.
En effet, selon le quotidien anglophone The Express Tribune, le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif a démis de leurs fonctions une vingtaine de hauts responsables de l’appareil financier — pour corruption et/ou déficit de compétences. Il avait préalablement chargé trois agences de renseignement internes, ainsi que le top management du FBR, d’évaluer l’intégrité financière de ces responsables et leur implication dans leurs champs d’action respectifs.
Quant au « grand chantier » de la numérisation — qui a été initié avant la mission attribuée à McKinsey —, il a pour vocation « d’améliorer l’efficacité et la transparence de l’administration fiscale dans le pays » — comme l’a rapporté The Nation. Dans cette perspective, le conseil d’administration du FBR et le secteur privé — McKinsey notamment — devront travailler en étroite collaboration.
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