République tchèque : le passage éclair du nouveau MAE chez McKinsey
La nouvelle coalition gouvernementale formée le 17 décembre 2021 en République tchèque a fait entrer trois membres du Parti pirate au gouvernement. Une première pour un pays de l’Union européenne.
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Parmi eux, Jan Lipavský, passé un temps chez McKinsey, a pris ses fonctions de nouveau chef de la diplomatie tchèque. À 36 ans, il est l’un des plus jeunes à occuper ce poste dans l’histoire de ce pays. Né à Prague en 1985, Jan Lipavský a fait ses études en République tchèque, au Prague Security Studies Institute, et à l’Université de Kent, en Angleterre. Diplômé en relations internationales, il est entré en politique en 2015, lorsqu’il a rejoint le Parti pirate tchèque. Ses sujets de prédilection sont alors déjà la sécurité et la politique internationale.
Deux ans plus tard, il est nommé vice-président de la commission des Affaires étrangères et de la commission de la Défense à la Chambre des députés. Un poste qu’il a occupé jusqu’en 2021, avant de devenir le nouveau ministre des Affaires étrangères du pays.
Mais avant d’entrer en politique, Jan Lipavský a fait carrière dans le privé. Et son premier poste, c’est chez McKinsey qu’il l’a eu : pendant un an, de 2005 à 2006, il est en effet visual assistant au sein du cabinet. Il s’est ensuite essayé au marketing chez Euro RSCG avant de se spécialiser dans le domaine des technologies de l’information en milieu bancaire pour Zoot, Total Solutions et MoroSystems.
Sa nomination au poste de ministre des Affaires étrangères de République tchèque a fait couler beaucoup d’encre en Europe de l’Est. Il faut dire que c’est la première fois qu’un pays membre de l’Union européenne fait entrer des membres du Parti pirate au sein d’une coalition gouvernementale. Mais c’est surtout parce que le président tchèque, Miloš Zeman, s’est montré fermement opposé à son entrée au gouvernement. Il lui reproche notamment ses positions sur Israël, la Russie ou encore le groupe de Visegrád (Hongrie, Pologne, République tchèque et Slovaquie) et sa volonté de mener une politique plus à l’Ouest.
Apparu en Suède en 2006, le Parti pirate s’est depuis décliné un peu partout en Europe. Leurs membres sont appelés des « pirates ». Ils défendent des idées de liberté et de transparence. L’antenne tchèque, formée en 2009, déclare sur son site être « en faveur d’un centre libéral » et avoir pour « objectif principal une société libre, éduquée et informée ».
Une nomination qui fait écho à celle d’un autre ancien du cabinet en juillet 2019 : Kyriákos Mitsotákis en tant que Premier ministre de la Grèce qui, lui aussi, avait fait un bref passage par McKinsey en début de carrière (relire notre article).
Si les anciens du conseil en stratégie sont nombreux à se frotter à la politique au moment de quitter le conseil (les exemples les plus fameux étant Mitt Romney, candidat à la présidence des États-Unis ou plus récemment le candidat démocrate Pete Buttigieg), leur accès au pouvoir est plus rare, à l’exception notable de Benyamin Netanyahou, le Premier ministre israélien, ancien du Boston Consulting Group.
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