À Porto Rico, McKinsey à nouveau taxé de conflit d’intérêts
McKinsey travaille depuis plusieurs mois pour le compte du gouvernement de Porto Rico pour l’aider à relever ses finances. Mission pour laquelle le cabinet a facturé plusieurs dizaines de millions de dollars. Jusque-là, rien de très neuf sous le soleil, puisque le cabinet de conseil américain est régulièrement sollicité par les États sous tous les tropiques.
Mais sur l’île caribéenne aux 3,4 millions d'habitants, McKinsey conseille simultanément ce territoire des États-Unis sur la manière de gérer une dette colossale (comprise entre 74 et 123 milliards de dollars selon les sources) alors que MIO Partners, son fonds d'investissement secret dont le FT avait révélé l'existence en 2016 et qui gère quelque 25 milliards d’actifs de ses anciens collaborateurs et retraités, est lui-même créditeur de la dette portoricaine selon une enquête du New York Times.
À laquelle le cabinet a répondu en faisant savoir qu’il avait fait toutes les déclarations requises et que ces activités de conseil et d’investissement sont distinctes.
Comme le rappelait l’AFP et Challenges, Porto Rico a longtemps été une destination dorée de la jet set, jouissant d'exonérations fiscales fédérales qui ont poussé les grandes entreprises américaines à s'y installer en nombre pendant des décennies... jusqu'au retrait de ces avantages en 2006. Alors même qu'elle s'enfonçait dans la récession, c'est sur le marché américain des obligations municipales que l'île a pu continuer à s'endetter, alléchant les investisseurs avec ses titres exonérés d'impôts. Finalement incapable de rembourser ses créanciers, l'île a déclaré début mai 2018 le plus gros processus de faillite jamais lancé par une entité locale aux États-Unis.
Crédit image : Gilles Messian, San Juan, Porto Rico CC BY 2.0

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