Comment Advancy se développe sur le travel retail, une niche à la croissance insolente
Une pépite qui prend de l’importance. C’est ainsi que Laurence-Anne Parent, senior partner d’Advancy, à la tête de la practice retail et consumer goods, qualifie le travel retail ou commerce de transit. Un marché en forte croissance dans un secteur du retail sévèrement touché par la crise.
Communément appelé duty free il y a quelques années, le marché a profondément évolué, affichant depuis plus de dix ans une croissance de 10 % par an et un chiffre d'affaires mondial de 70 milliards d'euros, qui devrait atteindre les 110 milliards en 2020.
- Retail : les marques « Made in Net » forcées de se réinventer
- Advancy : Pascal Armoudom sur le départ
- Advancy passe le cap des seize partners dans le monde (dont huit à Paris)
- Prêt-à-porter : industrie cherche avenir
- Vidéo : INTERVIEW PLACE d'Éric de Bettignies - Advancy
- « À chaque projet, on se fait mal au cerveau »
- Advancy a trouvé sa vache à lait
Du duty free, achat en détaxe de produits d’équipement, le travel retail est devenu un canal de distribution à part entière
« C’est un marché sur lequel nous faisons la différence grâce à l’approche globale du cabinet focalisée sur le contenu, les enjeux à forte valeur ajoutée pour nos clients et à la réelle implication des partners sur les missions », explique Laurence-Anne Parent. En termes moins feutrés, le cabinet de stratégie fondé en 1999 par Éric de Bettignies, un ancien d’A.T. Kearney comme elle, s’est bâti une belle réputation dans ce domaine, prenant régulièrement de belles missions au nez et à la barbe des poids lourds historiques de la stratégie. « Au sein du réseau Advancy, c’est le bureau parisien qui détient l’expertise en matière de retail et de luxe. Nous avons une approche omnicanal auprès des pure players comme des enseignes. Si les marques comptaient auparavant trois points de contact avec les clients, aujourd’hui on en dénombre pas moins de quinze ou vingt, depuis les sites Internet, les blogs, Instagram... » poursuit la senior partner.
Un canal de plus en plus prioritaire
C’est d’ailleurs dans le cadre d’une réflexion plus globale sur les stratégies de développement des marques à la recherche de relais de croissance, que le cabinet est amené à avancer la piste du travel retail. « Il est en effet à la croisée des chemins entre le magasin et Internet. Pour les magasins, les gens font le déplacement, et pour cette raison, veulent avoir une expérience inoubliable. Avec Internet, la marque vient à eux. Avec le travel retail, la marque se déplace en allant à la rencontre des gens qui voyagent, avec des moyens physiques », commente Laurence-Anne Parent. Longtemps sceptiques à l’égard des achats réalisés dans ces zones de transit, les grandes marques de luxe s’intéressent de plus en plus à ce marché.
En effet, il concerne essentiellement une clientèle aisée, qu’il faut parvenir à satisfaire n’importe où dans le monde, avec la même qualité de service. Le commerce de transit – qui outre les aéroports concerne les gares pour les enseignes alimentaires ou le prêt-à-porter plus middle market, ou les sites touristiques comme le Fondaco dei Tedeschi à Venise – devient de plus en plus un canal prioritaire. Signe des temps, L’Oréal a par exemple monté une équipe dédiée.
Trois acteurs aux demandes convergentes
Les marques ne sont pas les seuls acteurs du travel retail. Aujourd’hui, jusqu’à 50 % des revenus d’un aéroport en proviennent. Et les demandes de conseils des uns et des autres ne sont pas de même nature. «L’enjeu des aéroports est de rendre les contrôles de sécurité plus fluides pour optimiser le temps de détente des voyageurs. Les opérateurs qui organisent ces espaces demandent eux à être accompagnés pour optimiser leur offre dans le cadre d’appels d’offres ou à rendre plus attractifs les endroits où ils sont déjà installés. Quant aux marques, elles s’interrogent sur leur réseau et les lieux à privilégier. Le travel retail peut aussi constituer une occasion de tester de nouveaux produits sur différentes nationalités ou de proposer des séries limitées. Les acteurs ont donc intérêt à travailler ensemble, par exemple en partageant leurs données », suggère Laurence-Anne Parent. Le travel retail foisonne de nouvelles idées. Les aéroports de Singapour et de Hong Kong offrent par exemple la possibilité de récupérer ses achats à son retour de voyage ou même de les faire livrer à domicile.
Très sollicité par ces trois types d’acteurs, Advancy parvient-il à appliquer le principe auquel tient particulièrement son fondateur : ne jamais travailler pour des clients concurrents ? « Étant référents sur les secteurs du retail et du luxe, nous sommes sollicités par des acteurs qui interviennent sur les mêmes marchés. Nous sommes très stricts sur les enjeux de confidentialité et les clauses de non-concurrence. Nous ne travaillons jamais sur des sujets identiques pour des sociétés concurrentes. Chanel sait que nous travaillons pour Hermès et inversement », assure Laurence-Anne Parent.
Gaëlle Ginibrière pour Consultor.fr
Un tuyau intéressant à partager ?
Vous avez une information dont le monde devrait entendre parler ? Une rumeur de fusion en cours ? Nous voulons savoir !
commentaire (0)
Soyez le premier à réagir à cette information
France
- 20/12/24
Elle a rejoint le cabinet en septembre 2023 et vient d’être nommée partner : Sophie Chassat a désormais pour mission de soutenir le développement d'Accuracy sur les enjeux de transition.
- 18/12/24
McKinsey France enregistre trois nouveaux départs : le senior partner Pierre-Ignace Bernard, près de 30 ans de maison, ainsi que les partners Jérémie Ghandour, arrivé en 2013, et Timothée Fraisse, qui avait rejoint le cabinet en 2018.
- 16/12/24
Depuis décembre 2017, Bain & Company occupe plusieurs étages de cet ensemble immobilier situé au 25 de l’avenue éponyme. Plus de 1 000 mètres carrés supplémentaires vont s’ajouter aux 4 500 mètres carrés dédiés au cabinet jusqu’à présent.
- 13/12/24
Augustin van Rijckevorsel, l’iconoclaste et hyperactif fondateur et ancien CEO de Circle Strategy (jusqu’en 2023), devenu producteur de musique et investisseur, s’est lancé dans une nouvelle aventure.
- 10/12/24
Cost killing. Après l’avoir mis en pratique au sein de X, de Tesla et de SpaceX, Elon Musk l’annonce comme sa future success-story à la tête de l’efficacité gouvernementale. Un buzz mondial. La méthode « à la hache » muskienne fait elle des émules parmi les dirigeants français en mal de productivité dans un contexte économique et géopolitique actuel pour le moins instable ? Veulent-ils, peuvent-ils s’en inspirer ? Le point de vue de quatre partners de cabinets intervenants sur la délicate question de réduction des coûts : Alban Neveux d’Advention, Romain Grandjean d’Avencore, Paul-André Rabate de CVA, et Thomas Chevre de Strategia Partners.
- 09/12/24
Le nouvel entrant au sein du groupe Kéa est un cabinet spécialiste des stratégies de développement des compétences; qui accompagne tant les acteurs institutionnels de l'emploi et de la formation que les grands groupes privés.
- 06/12/24
Jean-Hugues Monier, une vingtaine d’années chez McKinsey, est un partner français basé à New York parti récemment en retraite. Il a coordonné un vaste mouvement de solidarité de la part d’une ONG américaine, Friends of Notre-Dame-de-Paris, qui a grandement participé à la reconstruction de notre emblème national, en partie détruite par le feu en 2019. Il est même personnellement très impliqué dans cette association caritative en qualité de membre du conseil d’administration.
- 05/12/24
Les heureux élus se nomment Laure Charpentier, Bastien Godrix et Thibault Rochet, tous issus de l’interne. Au niveau mondial, Oliver Wyman annonce 45 élections de partners et directeurs exécutifs.
- 03/12/24
C’est l’un des secrets les mieux gardés par tout cabinet de conseil, a fortiori par McKinsey… Identité des grands groupes conseillés par le cabinet de conseil, clients faisant les belles heures du bureau parisien : Consultor lève le voile.