Décolonisation de la Nouvelle-Calédonie : Roland Berger et CMI, au rapport !
À la suite du dernier référendum d’autodétermination de décembre 2021, les deux cabinets ont été mandatés par l’exécutif français pour réaliser un audit de la décolonisation d’une part, et un bilan des accords de Nouméa d’autre part. Les rapports sont attendus en juin 2023.
Quelque 25 ans après les accords de Nouméa, le Haut-Commissariat de la République en Nouvelle-Calédonie avait lancé en novembre dernier un appel d’offres pour la « réalisation de l’audit de la décolonisation de la Nouvelle-Calédonie ».
Cette mission de 5 mois (pour laquelle aucune valeur de marché n’avait été précisée), avec visite nécessaire sur place, doit « établir un bilan du processus de décolonisation durant la période définie par le cahier des clauses techniques, déterminer les points sur lesquels des évolutions/améliorations sont possibles, identifier les marges d’amélioration à l’application et au développement des principes et résolutions des Nations Unies en Nouvelle-Calédonie », comme le notifiait l’avis.
Ce sont deux cabinets de conseil en stratégie qui ont été retenus : Roland Berger, pour conduire l’audit sur la décolonisation, et CMI, pour effectuer le bilan de l’Accord de Nouméa (CMI avait déjà réalisé les deux précédents bilans de cet accord, en 2011 et 2018).
Ce double diagnostic était un engagement de l’État français, pour donner suite au 3e référendum d’autodétermination de décembre 2021 et lors duquel le non l’avait une nouvelle fois emporté avec 96,50 % des voix en réponse à la question : « Voulez-vous que la Nouvelle-Calédonie accède à la pleine souveraineté et devienne indépendante ? » L’accord de Nouméa de 1998 prévoyait ainsi l’organisation d’un 3e (et ultime) scrutin en cas de deux victoires successives du « non ».
C’est la Première ministre Élisabeth Borne qui avait donné le la de cette feuille de route néo-calédonienne (lors de la première Convention des partenaires en octobre dernier). « Nous avons constaté la nécessité d’appuyer nos réflexions sur les enseignements de l’expérience, au moment où s’ouvre cette période de transition. En conséquence, sur la base des cahiers des charges validés à Nouméa par l’ensemble des forces politiques, nous sommes convenus de lancer l’audit de la décolonisation qui évalue l’accompagnement de la Nouvelle-Calédonie par l’État depuis 1988 au regard du droit international. De la même manière, un bilan de l’Accord de Nouméa sur les transferts des compétences par l’État et leur exercice par la Nouvelle-Calédonie et les provinces sera réalisé pour éclairer les travaux de la Convention des partenaires. »
Roland Berger est ainsi en train de réaliser un état des lieux selon des critères déjà définis : l’accès aux responsabilités des populations locales, les inégalités sociales, la répartition des richesses, l’immigration, l’accompagnement vers l’indépendance. Un travail qui va être également alimenté par des rencontres avec des élus, syndicats, associations, indépendantistes (certains refusant le dialogue) et non-indépendantistes.
« L’audit de la décolonisation n’implique pas une indépendance ou une sortie de la République française », a de son côté insisté Rémi Bastille, préfet chargé d’une mission de service public invité sur les ondes de Nouvelle-Calédonie la 1re de France Info mi-février.
Les rapports sont attendus en juin prochain pour alimenter les discussions sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie.
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