Chez Bain, facturation record et acquisitions
Acquisitions et rebond record des revenus après la crise : plus de deux ans après avoir pris ses fonctions de managing partner chez Bain and Company, Manny Maceda s’est livré au Wall Street Journal.
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Il y explique avoir œuvré en faveur d’acquisitions contre l’avis initial de certains associés qui redoutaient que des achats diluent la culture de Bain. Ils les ont finalement approuvés et neuf prises de participation ont eu lieu depuis. Leur succès jusqu’à ce jour invite à en faire davantage : ce que souhaite faire Manny Maceda, indique-t-il dans une interview parue le 5 décembre dans le Wall Street Journal.
Manny Maceda explique par ailleurs que les derniers mois n’ont pas été de tout repos. Il a souffert d’une insomnie d’un mois au démarrage de la pandémie qui a obligé le cabinet et ses clients a fermé ses bureaux. Il craignait alors que le virus n’ait un impact négatif sur le volume d’activité du cabinet. Au point de se tourner vers John Donahoe, ancien président du cabinet récemment nommé CEO de Nike (dont nous parlions ici), et l’un des mentors de Manny Maceda.
John Donahoe a fini par le rassurer sur la valeur renforcée des conseils de cabinets tels que Bain dans des moments de retournement et de crise. Et le rebond après le premier confinement est retentissant, octobre ayant été selon Manny Maceda le mois au plus haut historique de revenu mensuel jamais enregistré. Et ce même si 85 % des 12 000 collaborateurs du cabinet dans 37 pays restent en télétravail.
Manny Maceda indique également songer à la création d’un rôle de directeur mondial des opérations, qui n’existe pas aujourd’hui. Il aurait pour objectif de lui libérer du temps, notamment pour qu'il puisse encore davantage se consacrer aux relations avec les clients.
Il a, enfin, agi pour la refondation de la déclaration de mission de la firme, analogue à la raison d’être des entreprises créées en France. Cette déclaration plaide pour la création de valeur générale des clients, et non plus sur la seule valeur économique.
Parmi les autres conseillers informels du patron de Bain figurent Kent Thiry, un ancien Bainie qui a quitté le cabinet pour diriger DaVita, un opérateur de dialyses ; Sol Trujillo, le président de Trujillo Group, société de private equty ; ou Julie Coffman, une autre associée chez Bain.
Manny Maceda, à 57 ans, père de quatre enfants, est un quasi pur produit maison. Il a fait toutes ses classes au sein du cabinet, de stagiaire d’été à managing partner. Philippin de naissance, sa famille a quitté le pays pour que son père puisse passer un doctorat de droit. Il est de retour à Manille quand il avait cinq mois au moment où son père décide de s’engager en politique alors que sa mère était active dans la production cinématographique. Il a aujourd’hui pour projet personnel de retracer l’histoire de ses parents.
Gamin, Manny Maceda observa Neil Armstrong marcher sur la Lune, ce qui le convainquit qu’il serait astronaute – ce sera finalement ingénieur. Premier emploi chez DuPont en 1983 avant d’aller passer un MBA à la Sloan School of Management du MIT. Il intègre ensuite Bain pour ne plus jamais quitter la firme. Il y a occupé deux postes de patron mondial de practice.
Crédit photo : Manny Maceda
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