le media indépendant du
conseil en stratégie

icone burger fermee

rechercher sur le site

icone recherche

« L.E.K. poursuit son développement dans la “strategy activation” », Gianluigi Indino, Partner

 

Créé à Londres en 1983, L.E.K. compte 22 bureaux à travers le monde – celui de Paris a ouvert fin 1989, les derniers en date sont ceux de São Paulo et Séoul – 105 partners et 1 000 collaborateurs, dont une soixantaine à Paris.

Le cabinet opère depuis trois ans un enrichissement de ses activités. Entretien avec Gianluigi Indino, qui a rejoint L.E.K. consulting en 2011 et a été élu partner en début d'année.

 

14 Jul. 2015 à 23:21
« L.E.K. poursuit son développement dans la “strategy activation” », Gianluigi Indino, Partner

 

Rare cabinet d'origine européenne, L.E.K. jouit d'une réputation de cabinet en stratégie pure. Est-ce toujours le cas ?

Jusque dans les années quatre-vingt-dix, nous n'intervenions qu'en stratégie de croissance (c.-à-d. choix des secteurs et des segments d'activité), puis nous avons développé une grosse activité en fusions-acquisitions, qui était également de la croissance, mais externe. Le private equity a progressivement pris le relais et nous sommes devenus leaders des due diligences en Europe en nombre d'opérations conclues.

Désormais, près de 60 % de notre CA est généré par des clients corporate. Historiquement, nous nous concentrions sur des thèmes liés à la top line, puis le cabinet a lancé de nouvelles thématiques et de nouvelles offres, que nous avons regroupées sous l'appellation « strategy activation ». Depuis quelques années, nous nous ouvrons à des sujets plus opérationnels : amélioration de la performance économique, industrial footprint, problématiques achat, organisation... Ces nouveaux focus sont à la fois portés par nos partners « historiques » et par ceux recrutés récemment. En effet, les récentes acquisitions de quelques-uns de nos confrères par des Big 4 ont conduit certains partners à quitter ces cabinets. Ils nous ont rejoints et ont étoffé nos compétences, notamment dans les sujets de « sales force effectiveness » ou de « pricing opérationnel ».

Est-ce à dire que vous partagez le point de vue de ceux qui estiment que les clients exigent de plus en plus d'opérationnel ?

Il faut s'accorder sur ce que l'on entend par opérationnel. S'il s'agit de redessiner les systèmes d'information ou de facturation, les Big 4 sont mieux placés que nous, d'ailleurs nous n'allons pas chercher ce genre de projets. En revanche, si dans le cadre d'une fusion, les deux entreprises accompagnées nous demandent de piloter leur alignement opérationnel, c'est une mission que nous pouvons traiter. Les projets opérationnels sur lesquels L.E.K. se positionne sont ceux qui découlent d'une décision stratégique de la direction générale ou des actionnaires. C'est ce que nous appelons la « strategy activation ».

Comment se décline-t-elle ?

Une fois le plan stratégique élaboré, un cabinet en stratégie nous semble tout indiqué pour accompagner la stratégie des business units. Pour ce faire, L.E.K. descend d'un cran dans la ligne hiérarchique, du président aux membres du Comex, voire jusqu'aux N-2. C'est une façon de répondre à l'attente des présidents des entreprises que nous accompagnons : ils s'entendent parfois dire par les cabinets chargés de la mise en œuvre de la stratégie que celle-ci n'est pas la bonne. Dans ce positionnement d'activation de la stratégie, le cabinet et l'interlocuteur du client restent les mêmes.

Qui sont vos clients corporate?

De grandes entreprises du CAC 40, du FTSE 100, du DAX, mais aussi des entreprises privées qui comptent entre 1 et 5 milliards d'euros de CA. Ce sont des groupes souvent fidèles. À Paris, où le bureau est historiquement très implanté dans l'industrie, nous sommes présents dans l'énergie, l'environnement, les matériaux de construction, les équipements médicaux, la distribution spécialisée et les produits de grande consommation. L.E.K. est d'ailleurs leader mondial dans les biotechnologies et la santé (nous venons de gagner le Health Investor Award 2015 comme meilleur consultant en stratégie dans le secteur). À Paris, la Banque publique d'investissement est l'un de nos gros clients.

Quelle politique de ressources humaines accompagne la stratégie de développement de L.E.K ?

Nous comptons actuellement à Paris une soixantaine de professionnels et nous avons pour objectif d'atteindre la centaine dans les prochaines années. Cela passe par une croissance interne, celle qui fonctionne le mieux, et une promotion de nos équipes. Mais ce n'est pas suffisant. Et si nous recrutons comme tout le monde de jeunes diplômés, nous sommes aussi attentifs aux profils plus seniors, par exemple, titulaires d'un MBA ou ayant une première expérience en industrie. Ce sont parfois des profils difficiles à intégrer quand ils n'ont pas de pratique préalable dans le conseil. Nous y attachons une attention particulière et nous avons mis en place des parcours d'intégration spécifiques. Les derniers résultats sont rassurants.

Comment regardez-vous l'arrivée des Big 4 dans le conseil en stratégie ?

La cohabitation des équipes de conseil en stratégie et d'autres disciplines a toujours été un casse-tête (parcours de carrière, rémunération, taux de facturation aux clients). C'est le cas précis de Strategy&, issu du rapprochement de Booz & Company et PwC, où, d'ailleurs, le risque de dilution du métier de Booz & Co. est très fort. On attend de voir ce que cela donnera. Si l'on observe les précédents des vingt dernières années, que ce soit A.T. Kearney acheté par EDS ou PwC Consulting racheté par IBM, le rapprochement de cultures très différentes a toujours été compliqué.

Gaëlle Ginibrière pour consultor

 

Gianluigi Indino
14 Jul. 2015 à 23:21
tuyau

Un tuyau intéressant à partager ?

Vous avez une information dont le monde devrait entendre parler ? Une rumeur de fusion en cours ? Nous voulons savoir !

écrivez en direct à la rédaction !

commentaire (0)

Soyez le premier à réagir à cette information

1024 caractère(s) restant(s).

signaler le commentaire

1024 caractère(s) restant(s).
8 * 4 =

France

  • BCG : Guillaume Charlin sur le départ
    18/11/24

    L’un des ténors du BCG en France, Guillaume Charlin, 54 ans, patron du bureau de Paris entre 2018 et 2022, serait en passe de quitter le cabinet.

  • Alerte rouge : la com de crise au secours des cabinets de conseil
    15/11/24

    Toutes les entités de conseil en stratégie ne subissent pas d’incendies simultanés, comme McKinsey, mais chacune peut y être exposée. La communication de crise dispose-t-elle d’antidotes ? Éléments de réponse avec Gantzer Agency, Image 7, Nitidis, Publicis Consultants - et des experts souhaitant rester discrets.

  • Un partner d’Oliver Wyman se lance à son compte
    15/11/24

    Le partner Retail/Consumer Goods d’Oliver Wyman, Julien Hereng, 49 ans, a quitté tout récemment la firme pour créer son propre cabinet de conseil en stratégie et transformation, spécialisé dans les secteurs Consumer Goods, Luxe et Retail, comme il le confirme à Consultor.

  • Missions strat’ ESG : go ou no go ?
    13/11/24

    À l’heure où les premiers engagements d’entreprises en termes d’ESG pointent leur bout du nez (en 2025), comment les missions de conseil en stratégie dédiées ont-elles évolué ? Toute mission n’est-elle pas devenue à connotation responsable et durable ? Y a-t-il encore des sujets zéro RSE ? Le point avec Luc Anfray de Simon-Kucher, Aymeline Staigre d’Avencore, Vladislava Iovkova et Tony Tanios de Strategy&, et David-Emmanuel Vivot de Kéa.

  • Tir groupé pour le partnership français du BCG qui s’enrichit de 5 associés
    11/11/24

    Si Arnaud Bassoulet, Florent Berthod, Sophie Gebel et Marion Graizon ont toutes et tous rejoint le BCG il y a plus de six ans… parfois plus de dix, Lionel Corre est un nouveau venu ou presque (bientôt trois ans), ancien fonctionnaire venu de la Direction du Trésor.

  • Trois promotions et un transfert : 4 nouveaux partners pour McKinsey en France
    08/11/24

    Trois des heureux élus sont en effet issus des effectifs hexagonaux de la Firme : Jean-Marie Becquaert sur les services financiers, Antonin Conrath pour le Consumer, et Stéphane Bouvet, pilote d’Orphoz. Quant à Cassandre Danoux, déjà partner Stratégie & Corporate Finance, elle arrive du bureau de Londres.

  • Le partnership français de McKinsey perd 7 associés en 2 mois
    30/10/24

    L’automne fait son œuvre au sein de la Firme, les feuilles tombent… et les partners aussi. Les nouveaux départs sont ceux de Flavie Nguyen et Thomas London.

  • Deux associés EY-Parthenon propulsés au comex d’EY France
    29/10/24

    Julia Amsellem, qui a rejoint l’entité de conseil en stratégie d’EY en 2017, et Étienne Costes, engagé depuis 2013, font partie des 17 membres du nouveau comex d’EY dans l’Hexagone.

  • Pauvreté : l’étude choc d’Oliver Wyman
    23/10/24

    C’est une étude coup de poing que le cabinet Oliver Wyman a réalisée à titre pro bono pour le collectif ALERTE (fort de 35 associations, dont Action contre la Faim, Médecins du Monde et ATD Quart Monde) dédié à la pauvreté et à l’exclusion. Elle est intitulée « Lutter contre la pauvreté : un investissement social payant. » L’une des conclusions plutôt contre-intuitive : combattre la pauvreté par des financements serait un investissement gagnant-gagnant, pour les personnes concernées comme pour l’économie nationale. Les analyses du président d’ALERTE, Noam Leandri, et de Jean-Patrick Yanitch, partner à la tête de la practice Service public et Politiques publiques en France.

Super Utilisateur
France
Gianluigi Indino, interview, partner, managing director
3329
Gianluigi Indino
2021-10-31 15:08:20
0
Non
France: « L.E.K. poursuit son développement dans la “str
à la une / articles / « L.E.K. poursuit son développement dans la “strategy activation” », Gianluigi Indino, Partner