Hakim El Karoui, l’ex de Roland Berger, lance sa bataille contre l’extrême droite
Il avait passé 4 ans chez Roland Berger de 2011 à 2016 avant de créer son propre cabinet de conseil en stratégie. Hakim El Karoui, essayiste, spécialiste de l’immigration, de l’islam et de l’islamisme, banquier d’affaires, enseignant…, vient d’être réélu président du Club 21e siècle (un club qu’il a fondé en 2004 et dont il a déjà été président jusqu’en 2010).
Et ce pour une raison bien précise : refondre totalement cette association initialement créée pour promouvoir une vision positive de la diversité pour qu’elle devienne une voix de la mobilisation contre l’extrême droite.
« J’étais président d’honneur et je me suis présenté à la présidence avec l’envie de me réimpliquer totalement pour lui donner une nouvelle dynamique au vu du contexte, de la montée de l’extrême droite. Mon but est de créer une plateforme de mobilisation et d’engagement ouverte à tous pour mener la bataille des idées contre l’extrême droitisation du débat, des conceptions qui menacent la France, sa cohésion nationale et l’idée même de République. Par ailleurs, le sujet de la diversité est devenu politiquement correct, alors même qu’il est un repoussoir dans la société. Le club avait besoin d’un véritable reset », explicite à Consultor Hakim El Karoui.
à lire aussi
Longtemps consultant en stratégie chez Roland Berger, conseiller politique, banquier d’affaires, spécialiste de géopolitique, rapporteur sur l’islam de France et sur l’islamisme, enseignant, essayiste… À 48 ans, Hakim El Karoui a déjà un parcours et une vie professionnelle hors normes.
Un homme qui se veut totalement libre et indépendant tout en étant proche du pouvoir, souvent critiqué, mais qui affirme être à sa place comme acteur de la transformation de l’économie et de la société, de l’intérêt général, et du dialogue entre l’Europe et l’Afrique.
L’ancien partner de Roland Berger lance ainsi, via le Club 21e siècle, un appel citoyen à la mobilisation générale contre les idées d’extrême droite, avant les élections européennes de juin prochain et avec, dans le viseur, les futures élections : municipales en 2026, présidentielles en 2027.
« Face à l’extrême droitisation des idées politiques dominantes et à la faiblesse des organisations, nous souhaitons proposer un service à toutes celles et tous ceux, de toutes origines, sociales, ethniques, géographiques, qui feront partie du club, pour se mobiliser, organiser des débats, des rencontres, être présents dans les médias, sur les réseaux sociaux et sur le terrain afin de faire passer les idées non partisanes de la diversité, du vivre-ensemble. Nous souhaitons aussi renforcer la coopération avec les associations qui œuvrent à améliorer la vie en commun. Nous sommes en train d’élaborer le plan stratégique du Club, mais nous sommes déjà prêts pour accueillir les nouveaux membres qui souhaitent s’impliquer. »
Hakim El Karoui, qui était également chercheur au sein de l’Institut Montaigne jusqu’en fin d’année dernière (groupe de réflexion plutôt étiqueté libéral, où les cabinets de conseil en stratégie sont très présents), a parallèlement souhaité s’impliquer depuis janvier dans un autre think tank fondé en 2008 par Olivier Ferrand, Terra Nova (plutôt proche de la gauche, qui se veut progressiste et indépendant).
« Je m’y sens plus à l’aise politiquement. Je suis chercheur associé où j’ai commencé à travailler sur les questions des besoins économiques d’immigration. Le Club 21e siècle se situe en aval de Terra Nova et pourra utiliser les résultats des recherches du think tank. »
Un tuyau intéressant à partager ?
Vous avez une information dont le monde devrait entendre parler ? Une rumeur de fusion en cours ? Nous voulons savoir !
commentaires (2)
citer
signaler
citer
signaler
France
- 18/11/24
L’un des ténors du BCG en France, Guillaume Charlin, 54 ans, patron du bureau de Paris entre 2018 et 2022, serait en passe de quitter le cabinet.
- 15/11/24
Toutes les entités de conseil en stratégie ne subissent pas d’incendies simultanés, comme McKinsey, mais chacune peut y être exposée. La communication de crise dispose-t-elle d’antidotes ? Éléments de réponse avec Gantzer Agency, Image 7, Nitidis, Publicis Consultants - et des experts souhaitant rester discrets.
- 15/11/24
Le partner Retail/Consumer Goods d’Oliver Wyman, Julien Hereng, 49 ans, a quitté tout récemment la firme pour créer son propre cabinet de conseil en stratégie et transformation, spécialisé dans les secteurs Consumer Goods, Luxe et Retail, comme il le confirme à Consultor.
- 13/11/24
À l’heure où les premiers engagements d’entreprises en termes d’ESG pointent leur bout du nez (en 2025), comment les missions de conseil en stratégie dédiées ont-elles évolué ? Toute mission n’est-elle pas devenue à connotation responsable et durable ? Y a-t-il encore des sujets zéro RSE ? Le point avec Luc Anfray de Simon-Kucher, Aymeline Staigre d’Avencore, Vladislava Iovkova et Tony Tanios de Strategy&, et David-Emmanuel Vivot de Kéa.
- 11/11/24
Si Arnaud Bassoulet, Florent Berthod, Sophie Gebel et Marion Graizon ont toutes et tous rejoint le BCG il y a plus de six ans… parfois plus de dix, Lionel Corre est un nouveau venu ou presque (bientôt trois ans), ancien fonctionnaire venu de la Direction du Trésor.
- 08/11/24
Trois des heureux élus sont en effet issus des effectifs hexagonaux de la Firme : Jean-Marie Becquaert sur les services financiers, Antonin Conrath pour le Consumer, et Stéphane Bouvet, pilote d’Orphoz. Quant à Cassandre Danoux, déjà partner Stratégie & Corporate Finance, elle arrive du bureau de Londres.
- 30/10/24
L’automne fait son œuvre au sein de la Firme, les feuilles tombent… et les partners aussi. Les nouveaux départs sont ceux de Flavie Nguyen et Thomas London.
- 29/10/24
Julia Amsellem, qui a rejoint l’entité de conseil en stratégie d’EY en 2017, et Étienne Costes, engagé depuis 2013, font partie des 17 membres du nouveau comex d’EY dans l’Hexagone.
- 23/10/24
C’est une étude coup de poing que le cabinet Oliver Wyman a réalisée à titre pro bono pour le collectif ALERTE (fort de 35 associations, dont Action contre la Faim, Médecins du Monde et ATD Quart Monde) dédié à la pauvreté et à l’exclusion. Elle est intitulée « Lutter contre la pauvreté : un investissement social payant. » L’une des conclusions plutôt contre-intuitive : combattre la pauvreté par des financements serait un investissement gagnant-gagnant, pour les personnes concernées comme pour l’économie nationale. Les analyses du président d’ALERTE, Noam Leandri, et de Jean-Patrick Yanitch, partner à la tête de la practice Service public et Politiques publiques en France.