Le candidat à la primaire US contraint de « lâcher » les noms de ses clients chez McKinsey
Candidat à la primaire démocrate en vue de l’élection présidentielle américaine de 2020, Pette Buttigieg, ex-consultant de McKinsey & Company, est sommé, entre autres, par l’une de ses rivales, la sénatrice Elizabeth Warren, à une totale transparence sur ses précédents liens avec des clients « sensibles », du public et du privé. Avec, bien sûr, les risques potentiels de conflits d’intérêts que cela peut aussi impliquer. Le candidat challenger de 37 ans vient ainsi de révéler à CNN les noms de neuf clients pour lesquels il a travaillé entre 2007 et 2011 chez McKinsey, dont l’Agence de protection de l’environnement, le département de l’Énergie, le département américain de la Défense, le Conseil des ressources de la Défense, le Service US des postes…
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« Je crois que la transparence est une qualité que le peuple américain attend de son président. Je crois également que le peuple américain devrait pouvoir avoir confiance dans la parole et les engagements de son président. Les électeurs peuvent constater par eux-mêmes que mon travail équivalait principalement à faire de la recherche et de l'analyse. Mais je m'inquiète des pratiques de mes rivaux pour diaboliser et disqualifier les personnes qui ont travaillé dans le secteur privé pour des raisons purement politiciennes », a-t-il commenté à cette occasion.
Suite aux polémiques autour de l’activité récente de McKinsey, il avait pourtant fait en sorte que l’on « oublie » son passé de consultant, retirant même ces références de sa biographie de sa campagne. Mais alors qu'il gagne du terrain dans les sondages, le candidat à la primaire démocrate est à nouveau interrogé sur ces questions. Dans un premier temps, il s’est refusé de révéler toute information précise au nom de la clause contractuelle signée, à son entrée chez McKinsey, sur la non-divulgation des informations internes. « Il y a des candidats qui veulent se distraire de leurs obligations de divulguer les noms de leurs clients et de leurs collecteurs de fonds », avait déclaré la sénatrice Warren fin novembre à un meeting dans l’Iowa. Il fait alors un premier pas en décrivant ses projets en termes généraux, « Ce n'est pas comme si j'étais le C.E.O. Je faisais beaucoup d'Excel et de PowerPoint », et en restant évasif sur ses clients : un assureur dans le domaine de la santé à but non lucratif dans le Michigan en 2007, un organisme à but non lucratif environnemental en Californie en 2009, un fournisseur de logistique et d'expédition à Washington en 2010… Après un bras de fer qui dure depuis plusieurs semaines et qui devenait intenable, c’est donc bien contraint et forcé qu’il s’est résigné à finalement dévoiler ces informations « secrètes », après avoir demandé à McKinsey de le libérer de l'accord de non-divulgation.
Crédit photo : Wikimedia Commons CC BY 2.0.
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