Le Figaro sous le charme de McKinsey
Le quotidien dresse un éloge – un peu comique tant il est à sens unique – de Clarisse Magnin-Mallez, la patronne de McKinsey en France, et donne quitus au cabinet – en dépit des faits.
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Wonder woman, fonceuse, perfectionniste, extrêmement ambitieuse, féministe, attachée à l’égalité des chances, une réconciliatrice jamais dogmatique aux valeurs bien ancrées, aventurière avec des convictions écolos au point d’être quasi végan, la perfection faite femme (belle, intelligente, sportive…), à donner des complexes à toutes ses copines, Clara Croft… C’est peu dire que Clarisse Magnin-Mallez n’a pas perdu son temps en accordant une interview au Figaro.
Le quotidien publie un portrait de la patronne de McKinsey en France (voir l’article), et revient sur la manière avec laquelle la partner a eu à gérer la plus retentissante crise de réputation du cabinet depuis son installation dans l’Hexagone en 1964.
Pour le quotidien, « les faits » sont sans équivoque : le cabinet est la cible des extrêmes, des complotistes et des opposants à Emmanuel Macron, ne représente que 1 % des marchés publics du conseil, les marchés publics ne pèsent que 5 % du chiffre d’affaires des bureaux français, le groupe respecte les règles fiscales et sociales applicables en France, et a versé plus de 420 millions d’euros d’impôts et de charges en dix ans ; le siège social de la firme est à New York, pas dans le Delaware. En un mot, circulez, y a rien à voir.
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L’information sort lundi 15 mars 2021 dans les colonnes du JDD, au lendemain de l’éviction d’Emmanuel Faber de ses fonctions de PDG de Danone. Pour échafauder un vaste plan de réorganisation du groupe, auquel il travaillait depuis des mois, le désormais ex-PDG s’est adjoint les services de McKinsey. Le détail peut paraître anecdotique, dans les faits il l’est un peu moins.
Peu importe que la Direction générale des finances publiques (DGFiP) à Bercy ait démarré en décembre 2021 une procédure de contrôle fiscal visant McKinsey (voir notre article, et les explications données à ce sujet par Clarisse Magnin-Mallez) ; peu importe que le parquet national financier ait ouvert une enquête préliminaire au chef de blanchiment aggravé de fraude fiscale ; peu importe qu’aux côtés de McKinsey & Company Inc. effectivement domicilié à New York comme l’indique le Figaro, plusieurs dizaines de ses filiales dans le monde – dont la française – soient domiciliées dans le Delaware (voir l’ensemble des sociétés domiciliées sous le nom McKinsey dans le Delaware selon Opencorporates, registre mondial de recensement des créations d’entreprises).
Enfin, l’article communique une information intéressante : Clarisse Magnin-Mallez décidera à la fin de l’année si McKinsey continuera à répondre aux appels d’offres publics. « Des débats sont en cours, notamment au Parlement. En tout état de cause, il n’y a aujourd’hui pas l’acceptabilité nécessaire au recours à des cabinets de conseil extérieurs dont l’apport est encore peu ou mal compris », indique-t-elle dans les colonnes du Figaro.
Le 19 octobre, le Canard Enchaîné indiquait pourtant que la direction mondiale avait d’ores et déjà décidé d’en finir avec le secteur public en France.
Et il est vrai que si Thomas London reste notamment partner sur les politiques de santé publique, le remplaçant de Karim Tadjeddine, ancien monsieur secteur public de McKinsey parti dans le capital-investissement, n’est pas encore connu.
En attendant, McKinsey a tout de même récemment été retenu sur le marché de la centrale d’achats du secteur public ; certes en position secondaire et avec peu de chances de réaliser effectivement une mission, mais tout de même.
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