Arnaud Montebourg contre les mandats américains de conseil en France
À la suite de l’annulation d’un super contrat d’armement de fourniture de sous-marins français à l’Australie, qui leur a préféré des sous-marins américains, Arnaud Montebourg, ancien député, ancien ministre, candidat à l’élection présidentielle de 2022, s’en est sévèrement pris au rôle joué par les consultants américains en France.
Il juge en effet que la France doit prendre des mesures de représailles pour que les États-Unis « respectent » l’Hexagone. La première consisterait à « écarter de toute l’activité de toutes les grandes entreprises stratégiques et de l’État tous les grands cabinets du conseil américain, c’est-à-dire les banques d’affaires, les cabinets d’avocats et les Big Four. C’est McKinsey, White & Case et Goldman Sachs, en gros », défendait-il sur le plateau de Questions politiques dimanche 26 septembre 2021 (voir l’émission).
À l’appui de cette préconisation, il cite par exemple Olivier Marleix. Le député (LR) d’Eure-et-Loir Olivier Marleix, ancien président de la commission d’enquête parlementaire créée fin octobre 2017 sur « les décisions de l’État en matière de politique industrielle », avait saisi le parquet de Paris le jeudi 17 janvier 2019. Le député estimait que la procédure de contrôle des investissements étrangers en France avait été « contournée » par la présidence de la République à l’époque de la vente d’Alstom énergie à GE. Dossier sur lequel étaient intervenus Kearney puis Roland Berger (relire notre article).
Un exemple dont Arnaud Montebourg conclut que « ceux qui avaient profité de la destruction d’Alstom en honoraires sont ceux qui ont financé Monsieur Macron », faisant référence au rôle joué par plusieurs consultants dans l’élection d’Emmanuel Macron à la présidence de la République (relire notre article).
Arnaud Montebourg ajoute que « McKinsey a quasiment remplacé l’administration, l’intellect, le cerveau de l’administration française » et que des mesures de rétorsion seraient bienvenues dans la mesure où « ces cabinets ont acheté leur droit à connaître nos secrets ».
Une sortie qui intervient alors que deux des plus structurants marchés-cadres de conseil dans le secteur public (auprès des ministères, des opérateurs de l’État...) seront renouvelés d’ici la fin de l’année. Des appels d’offres doivent être prochainement publiés (relire notre article).
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