Publicis : clap de fin pour l’activité de conseil en stratégie en France ?
Un tandem de partners recrutés au BCG et chez Roland Berger début 2020 pour développer l’activité de conseil en stratégie quitte l’entreprise.
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Exit le conseil en stratégie chez Publicis Sapient (Sapient est un groupe actif dans la publicité, le marketing et le conseil en transformation digitale créée en 1990 à Boston, qui comptait en 2014 au moment du rachat par Publicis 13 000 collaborateurs dans le monde).
Les deux partners qui avaient été recrutés pour développer en France la business unit conseil en stratégie, mise sur pied en 2019 et logée chez Publicis Sapient, quittent leurs fonctions, a appris Consultor.
Tous deux Centraliens de formation, ils étaient arrivés début 2020 avec une longue expérience dans le secteur derrière eux.
Olivier Abtan est un ancien partner et managing director du Boston Consulting Group (BCG), où il a été responsable mondial du marché du luxe. Thierry Quesnel a successivement occupé des fonctions de consultant, de directeur à senior partner chez Kearney, Bain et Roland Berger.
Interrogés par nos soins, ils indiquent que les informations de Consultor sont en partie inexactes, mais n’ont pas souhaité faire de commentaire dans l’immédiat. De même, les équipes de Publicis Sapient en France n’ont pas souhaité apporter de précision.
La création de l’activité de conseil en stratégie de Publicis Sapient était la matérialisation d’un des objectifs stratégiques établis par Arthur Sadoun, le président du directoire de Publicis, qu’il formalisait dans son plan stratégique trisannuel 2018-2020 « Sprint To the Future » : dégager de nouvelles marges de manœuvre à partir d’activités de conseil, dans un contexte de dépenses publicitaires baissières et de concurrence féroce de Google et Facebook dans la publicité en ligne.
Une ambition qui passait nécessairement par des recrutements. Début 2020, Arthur Sadoun indiquait que le groupe avait, en 2019, investi 100 millions d’euros dans le recrutement de talents en provenance de cabinets de conseil pour muscler ses propres équipes consulting.
Pourquoi alors pareil coup d’arrêt ? Ce, alors que les équipes de conseil en stratégie françaises comptaient environ 30 consultants, avaient attiré plusieurs partners de l’extérieur, et que la marque affichait des ambitions importantes de développement ?
La cause de la réorganisation, selon les informations de Consultor, serait un sujet d’alignement entre les activités de conseil en stratégie telles que développées en France et les autres lignes de services, notamment de conseil en transformation digitale, proposées par Sapient (environ 250 personnes en France, des spécialistes de l’expérience client, des designers, des data scientists, des architectes, des tech leads…).
Car, aux États-Unis et au Royaume-Uni, où Publicis Sapient s’est d’abord développé et compte le plus gros de son activité (le conseil en stratégie de Publicis Sapient compte environ 200 consultants dans le monde), les offres consulting ont donné lieu à davantage de synergies avec les autres lignes de services Sapient.
Des synergies moins fructueuses en France. C’est la raison pour laquelle, malgré un certain succès commercial, décision aurait donc été prise de marquer un coup d’arrêt sur les activités de conseil en stratégie pour se recentrer sur le cœur de métier, notamment le conseil en transformation digitale.
Thierry Elmalem, un ex-partner de McKinsey, cabinet avec lequel il a collaboré pendant 17 ans avant de rejoindre Publicis Sapient à Londres en janvier 2019, reprendrait dans l’immédiat depuis l’Europe le périmètre des activités dont s’occupaient Olivier Abtan et Thierry Quesnel jusqu’à ce jour.
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commentaires (5)
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France
- 18/11/24
L’un des ténors du BCG en France, Guillaume Charlin, 54 ans, patron du bureau de Paris entre 2018 et 2022, serait en passe de quitter le cabinet.
- 15/11/24
Toutes les entités de conseil en stratégie ne subissent pas d’incendies simultanés, comme McKinsey, mais chacune peut y être exposée. La communication de crise dispose-t-elle d’antidotes ? Éléments de réponse avec Gantzer Agency, Image 7, Nitidis, Publicis Consultants - et des experts souhaitant rester discrets.
- 15/11/24
Le partner Retail/Consumer Goods d’Oliver Wyman, Julien Hereng, 49 ans, a quitté tout récemment la firme pour créer son propre cabinet de conseil en stratégie et transformation, spécialisé dans les secteurs Consumer Goods, Luxe et Retail, comme il le confirme à Consultor.
- 13/11/24
À l’heure où les premiers engagements d’entreprises en termes d’ESG pointent leur bout du nez (en 2025), comment les missions de conseil en stratégie dédiées ont-elles évolué ? Toute mission n’est-elle pas devenue à connotation responsable et durable ? Y a-t-il encore des sujets zéro RSE ? Le point avec Luc Anfray de Simon-Kucher, Aymeline Staigre d’Avencore, Vladislava Iovkova et Tony Tanios de Strategy&, et David-Emmanuel Vivot de Kéa.
- 11/11/24
Si Arnaud Bassoulet, Florent Berthod, Sophie Gebel et Marion Graizon ont toutes et tous rejoint le BCG il y a plus de six ans… parfois plus de dix, Lionel Corre est un nouveau venu ou presque (bientôt trois ans), ancien fonctionnaire venu de la Direction du Trésor.
- 08/11/24
Trois des heureux élus sont en effet issus des effectifs hexagonaux de la Firme : Jean-Marie Becquaert sur les services financiers, Antonin Conrath pour le Consumer, et Stéphane Bouvet, pilote d’Orphoz. Quant à Cassandre Danoux, déjà partner Stratégie & Corporate Finance, elle arrive du bureau de Londres.
- 30/10/24
L’automne fait son œuvre au sein de la Firme, les feuilles tombent… et les partners aussi. Les nouveaux départs sont ceux de Flavie Nguyen et Thomas London.
- 29/10/24
Julia Amsellem, qui a rejoint l’entité de conseil en stratégie d’EY en 2017, et Étienne Costes, engagé depuis 2013, font partie des 17 membres du nouveau comex d’EY dans l’Hexagone.
- 23/10/24
C’est une étude coup de poing que le cabinet Oliver Wyman a réalisée à titre pro bono pour le collectif ALERTE (fort de 35 associations, dont Action contre la Faim, Médecins du Monde et ATD Quart Monde) dédié à la pauvreté et à l’exclusion. Elle est intitulée « Lutter contre la pauvreté : un investissement social payant. » L’une des conclusions plutôt contre-intuitive : combattre la pauvreté par des financements serait un investissement gagnant-gagnant, pour les personnes concernées comme pour l’économie nationale. Les analyses du président d’ALERTE, Noam Leandri, et de Jean-Patrick Yanitch, partner à la tête de la practice Service public et Politiques publiques en France.