Une « ex » Google et Oliver Wyman numéro 2 de l’agence de vigie numérique
Créée en 2021, l’agence de lutte contre les ingérences numériques extérieures voit arriver Anne-Sophie Dhiver, ex-Google, TF1 et Oliver Wyman, comme cheffe de service adjointe.
Anne-Sophie Dhiver a été nommée par décision du secrétaire général de la Défense et de la Sécurité nationale en date du 16 mai 2024. Dans le cadre de ses nouvelles fonctions, elle prendra en charge les partenariats de Viginum en France et à l’étranger, avec pour mission de les développer.
à lire aussi
Avec des « feux » allumés un peu partout dans le monde, y compris aux portes de l’Union Européenne depuis deux ans, la politique de défense française - et européenne - passe à la vitesse supérieure. Conséquence : les pays de l’UE doivent s’armer face aux dangers omniprésents. Les cabinets intervenant sur ce secteur sont sur tous les fronts et voient leurs missions se démultiplier mais aussi s’élargir à de nouvelles typologies.
Viginum est composé de spécialistes disposant d’expertises en investigation et analyse numériques (OSINT), en marketing digital, en science de la donnée, ainsi qu’en sciences politiques et en géopolitique. À l’origine notamment de l’identification récente d’un vaste réseau de désinformation russe – Portal Kombat –, de nombreux chantiers attendent l’agence, des États généraux de l’Information (en cours) aux Jeux olympiques, en passant par les élections européennes du 9 juin prochain. Autant d’événements pouvant donner lieu à différents types d’ingérence extérieure.
Le parcours d’Anne-Sophie Dhiver
Diplômée de l’ESCP (2005), elle évolue d’abord dans le monde du conseil en stratégie, plus précisément chez Oliver Wyman où elle reste de 2005 à 2008. Elle y contribue à élaborer et lancer une practice Private Equity et réalise aussi des missions stratégiques auprès de grandes entreprises françaises agissant comme prestataires de services publics. Direction ensuite TF1 où elle développe notamment des partenariats associant médias, contenus, données et technologies, en étroite collaboration avec TF1 Publicité Leadership et eTF1.
En 2012, elle quitte TF1 pour Google, où elle occupe un premier poste d’Industry Manager Secteur public. Elle exerce différentes fonctions jusqu’à celle de Global Strategic Partnership Lead, qui lui permet de piloter une équipe internationale interfonctionnelle (spécialistes du marketing numérique, analystes, data scientists, data & tech experts) dans le cadre d’un partenariat mondial en marketing avec un grand groupe français à l’international.
Depuis septembre 2023, Anne-Sophie Dhiver est par ailleurs auditrice libre de l’École de Guerre, qui accueille chaque année quelques dizaines de représentants de la société civile identifiés comme « hauts potentiels » dans leur secteur d’activité, lesquels peuvent ainsi s’acclimater aux questions de Défense. Elle y est membre du comité Influence et guerre de l’information.
Des remous à la tête de Viginum
Anne-Sophie Dhiver prend ses fonctions dans un contexte managérial chahuté. En effet, le chef de service de l’agence depuis sa création, le haut fonctionnaire Gabriel Ferriol, a soudainement quitté ses fonctions en juillet 2023. Selon nos confrères de La Lettre, ce départ aurait été initié par le secrétaire général de la Défense et de la Sécurité nationale, Stéphane Bouillon (pilote du SGDSN, lequel chapeaute Viginum et dépend des services du Premier ministre). En cause : des « dérives managériales » dénoncées par des subordonnés de Gabriel Ferriol ainsi que des modifications dans les notes d’analyse rédigées par son équipe tendant à « minimiser l’influence de mouvances d’extrême droite complotiste ».
Depuis octobre 2023, l’agence a comme chef de service par intérim son ancien numéro 2, Marc-Antoine Brillant, passé par l’Agence Nationale de la Sécurité des Systèmes d’Information (ANSSI) et le ministère des Armées.
Un tuyau intéressant à partager ?
Vous avez une information dont le monde devrait entendre parler ? Une rumeur de fusion en cours ? Nous voulons savoir !
commentaire (0)
Soyez le premier à réagir à cette information
secteur public
- 25/10/24
Selon le Jaune budgétaire du Projet de Loi de Finances 2025, le montant total des missions de conseil réalisées par des cabinets privés a fondu de moitié entre 2022 et 2023.
- 24/10/24
Le ministère des Affaires et du Commerce a chargé le BCG de déterminer les modalités envisageables pour que les agences postales au Royaume-Uni deviennent la propriété de leurs employés.
- 17/10/24
Ancien de Roland Berger, Emmanuel Martin-Blondet est nommé conseiller chargé de la transformation de l’action publique et de la simplification des parcours de l’usager.
- 11/10/24
Les attributaires du marché de conseil en stratégie et RSE de la RATP, lancé le 2 avril dernier, sont connus : il s’agit d’Arthur D. Little, Avencore, Roland Berger et EY Consulting/EY-Parthenon – sur la partie stratégie.
- 10/10/24
L’Institute for Government (IFG), un think tank indépendant, enjoint le gouvernement à saisir l’opportunité de l’arrivée à échéance de contrats de conseil d’une valeur de 5,4 Md£ pour réduire sa dépendance aux cabinets privés.
- 09/10/24
L’info vient du Wall Street Journal, et elle a de quoi surprendre : le BCG n’a pas hésité à accepter les conditions imposées par les autorités de Shijingshan, un ancien quartier d’aciéries à l’ouest de Pékin, pour participer à un appel d’offres.
- 26/09/24
Sa nomination doit encore fait l’objet d’une validation au Journal officiel, mais Pierre Bouillon devrait diriger le cabinet de la secrétaire d’État en charge de l’IA et du Numérique. Il était dircab adjoint de Stanislas Guerini dans le précédent gouvernement.
- 18/09/24
Au lendemain de la diffusion de l’émission, Consultor fait le point avec, en perspective, la réaction de David Mahé, président de Syntec Conseil, et le regard du journaliste ayant mené l’enquête, Donatien Lemaître.
- 17/09/24
Désarroi de Clarisse Magnin-Mallez devant les caméras, mails explicites de consultants McKinsey lors de la campagne du candidat Emmanuel Macron en 2017 : le teasing du numéro spécial « McKinsey » bat son plein. Avec – en bonus – la révélation d’un piège lancé à l’émission et une « affaire » Accenture visant Onepoint.