À La Poste, c’est Noël pour le conseil
175 millions d’euros. Telle est la valeur estimée du prochain marché lancé par La Poste, société anonyme à capitaux 100 % publics. Cette consultation vise à la constitution d’un « vivier de prestataires » – au maximum 36 –, pour la réalisation de « prestations de conseil et d’assistance dans le domaine du conseil en management » pour La Poste et la Banque Postale, un accord-cadre de quatre lots de 24 mois renouvelables (jusqu’à 60 mois) : conseil en stratégie (lot 1), multi-expertises métiers (lot 2), logistique, supply chain et e-commerce (lot 3), RSE et décarbonation (lot 4).
Les neuf futurs attributaires finaux du lot 1 (nombre maximal fixé) concernant le conseil en stratégie seront appelés à réaliser des missions assez classiques, des plus élémentaires aux plus complexes, comme indiqué dans l’avis : « cartographie, macrodiagnostic, positionnement de l’entreprise, définition d’enjeux clés, plan stratégique, business plan, vision prospective, étude de marché sectorielle/fonctionnelle, identification des opportunités de croissance, anticipation de marchés et diversification d’activités, acquisitions/fusions/cessions, réorganisation/restructuration, ou encore stratégie digitale ».
La Poste définit aussi dans la consultation plusieurs critères de recevabilité pour les cabinets candidats, qui devront notamment justifier pour les lots 1 et 2 d’un chiffre d’affaires d’au moins 3 millions d’euros (HT) sur les 3 derniers exercices fiscaux. Un critère éliminatoire. Autre point de sélection jugé essentiel, la référence clients, critère pondéré à 40 % de la note totale, pour lequel « le candidat présentera des références clients de moins de 3 ans pour des prestations équivalentes à celles objet du lot auquel il candidate, pour des clients ayant une organisation similaire à la Poste (références au sein d’une entreprise en réseau, aussi bien sur des projets BtoB que BtoC) », amendée pour le lot 1 de conseil en stratégie par trois autres références : un plan/feuille de route stratégique, un business plan, une anticipation de marchés ou une diversification d’activités.
Quant aux effectifs, critère pondéré à 30 % de la note totale pour les lots 1 et 2, le candidat devra indiquer pour les trois derniers exercices, « l’effectif moyen annuel auquel il a eu accès, le nombre de consultants dans le domaine de compétence du lot, le nombre de consultants ayant jusqu’à 2 ans d’expérience, entre 3 à 4 ans d’expérience, entre 5 à 7 ans d’expérience, + de 10 ans d’expérience dans le domaine de compétence du lot, la part de votre effectif qui détient une certification qui serait pertinente au regard du domaine de compétence du lot (merci d’indiquer la/les certification/s concernée/s et le nombre de consultants certifiés par certification) ».
Enfin, récent critère entrant dans les consultations, les certifications de gestion environnementale (pondéré à 15 % pour les lots 1 et 2). Le cabinet candidat devra ainsi soit fournir un certificat de qualité délivré par un organisme indépendant accrédité attestant soit d’un système de management environnemental et d’audit (EMAS) de l’Union européenne, d’un système de gestion environnementale reconnu par le Parlement européen (Règlement CE N° 45), ou d’une autre norme européenne/internationale officielle.
Ce nouveau marché s’inscrit dans le dernier plan stratégique « La Poste 2030, engagée pour vous », présenté en février 2021 au conseil d’administration du groupe, mis à jour en février 2023. Et ce afin de devenir la première plateforme européenne de services, « un modèle économique autoporteur pour le groupe La Poste et pour chacune de ses activités ». Un plan strat’ porté par son PDG Philippe Wahl pour un groupe qui a vu son chiffre d’affaires passer de 22 milliards d’euros en 2014 à 35,4 milliards d’euros en 2022.
Le Groupe La Poste est un habitué du recours aux cabinets de conseil. En 2019, PMP avait été missionné sur la refonte de laposte.fr et plus récemment à l’été 2022, c’était EY-Parthenon qui intervenait sur la mise en place des nouveaux tarifs de courrier.
Le PDG de l’entreprise publique depuis 10 ans, Philippe Wahl, avait quant à lui été entendu début 2022 par la commission d’enquête parlementaire sur l’influence des cabinets de conseil dans le secteur public.
Les candidats auront eu un mois, jusqu’au 15 janvier prochain, pour répondre à cette consultation.
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