De Kearney à la mode pour les citadines à deux-roues
Céline Jeandel, 30 ans, consultante chez Kearneyjusqu’en décembre 2019, annonce le lancement de TOMO clothing, une entreprise dont elle est cofondatrice.
« TOMO, c’est la première marque de vêtements dédiée aux femmes qui sillonnent la ville à deux-roues – qu’elles soient à vélo, moto, scooter, trottinette ou skate. En effet, l’essor des mobilités individuelles s’est accéléré dans nos villes et les femmes forment une part croissante de leurs adeptes. Or pour s’équiper, elles doivent aujourd’hui faire un choix sans compromis entre des vêtements techniques, mais peu désirables et des vêtements mode, mais peu fonctionnels. TOMO c’est justement un vestiaire alliant fonctionnalité – c’est-à-dire protection et praticité – et style », explique à Consultor l’ex-consultante de Kearney, une motarde et cycliste du quotidien qui ne trouvait pas d’équipement répondant à ses besoins.
Double diplômée d’AgroParisTech (promo 2013) et de l’ESSEC (promo 2016), Céline Jeandel débute comme business analyst chez Kearney. Sa toute première mission – la plus marquante – lui permet de capitaliser sur sa formation d’ingénieur agronome et sa spécialisation dans le développement durable pour « rendre l’approvisionnement en cacao d’un acteur de l’agroalimentaire plus durable d’un point de vue social, environnemental et économique ».
Céline Jeandel passe senior business analyst en 2017, puis senior consultante en 2018. En quatre années chez Kearney, elle réalisera une vingtaine de missions pour le compte de grandes entreprises et fonds d’investissement. « Mes forces, ce sont les stratégies de croissance, les opérations et la gestion de projets », qu’elle a principalement développées dans les biens de grande consommation, les institutions financières et la santé.
Il y a un an environ, Céline Jeandel a quitté le cabinet Kearney pour cocréer TOMO clothing avec une spécialiste de la mode, Zoé Aveline, qui a été, durant sept ans, directrice de production, de collection puis de création du Slip français, l’entreprise 100 % made in France de sous-vêtements. En parallèle, Céline réalise des missions de conseil en freelance afin de « financer le développement de la première collection de TOMO clothing, totalement autofinancée pour l’instant ! » (Ils sont un certain nombre d’anciens du conseil en strat’ à poursuivre des missions en freelance en phase de financement d’une aventure entrepreneuriale, c’était le cas d’un autre ancien de Kearney Nicolas Cantau, fondateur de DeliCrepe, ndlr.)
TOMO clothing a vocation à intégrer toutes les fonctionnalités des équipements techniques de moto et vélo (coques de protection, matériaux rétroréfléchissants, textiles imperméables...) dans des vêtements au style citadin. Son credo : appliquer une démarche RSE à toutes les étapes de sa chaîne de valeur, en sélectionnant des textiles recyclés et fabriqués en Italie, en confiant sa confection à un façonnier en Roumanie et sa logistique à une entreprise d’insertion et solidaire en Île-de-France. La CEO attend d’ici peu les prototypes de la première collection : une parka et une cape de pluie.
« Nous effectuerons courant 2021 un financement participatif, qui prouvera l’attrait du marché pour nos produits. Nous aurons ainsi toutes les clés en main pour approcher banques et business angels », projette la dirigeante dont l’entreprise est déjà incubée à La Ruche (réseau national d’accompagnement d’entrepreneurs à impact) et chez Motoblouz (premier distributeur français d’équipement pour les motards et scootéristes).
« Cette incubation est une aide précieuse : Motoblouz nous permet d’affiner notre connaissance du marché, nous accompagne dans le développement des produits, et nous fait monter en compétence sur le e-commerce. Et c’est surtout une porte ouverte vers une distribution B2B ! »
Crédit photo : TOMO clothing.
Un tuyau intéressant à partager ?
Vous avez une information dont le monde devrait entendre parler ? Une rumeur de fusion en cours ? Nous voulons savoir !
commentaire (0)
Soyez le premier à réagir à cette information
grande consommation - luxe
- 25/10/24
Samuel Cazin, alumni de Kearney ayant ensuite rejoint le groupe Nestlé notamment, devient partner au sein de l’entité de conseil en stratégie de PwC France & Maghreb.
- 21/10/24
Le président de la filiale Vins et Spiritueux de LVMH depuis 2017, Philippe Schaus, aurait été débarqué par le groupe.
- 06/09/24
C’est une Italienne, Benedetta Petruzzo, ancienne consultante de Bain & Company, qui vient d’être promue chez Dior Couture (LVMH) en qualité de directrice générale déléguée. Un poste qu’elle va occuper à partir du 15 octobre prochain.
- 14/06/24
Elles se sont connues en prépa et ne se sont presque plus quittées depuis : les deux cofondatrices de Gimmy (ex-Foodjer), ex-BCG, partagent avec nous leur itinéraire, leur projet et leurs ambitions.
- 12/06/24
Elle est une loi du secteur encadrant le secteur du retail qui a fait couler beaucoup d’encre. La loi dite Descrozaille (ou Egalim 3) a fait sortir de leurs gonds les « têtes de gondole » de la distribution. À la clef, la fin des super-promos dans les rayons droguerie, parfumerie, hygiène et entretien (DPH). L’analyse de partners de deux cabinets qui accompagnent ces acteurs : Martin Crépy de Simon-Kucher, Jean-Marc Liduena et Laëtitia Fouquet-Carpinelli de Circle Strategy.
- 06/06/24
S’il est un marché qui semblait résilient face aux crises, c’est bien le secteur du luxe. Le seul segment clé des biens personnels affichait 362 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2023, en croissance de 4 % sur un an (à taux courants). Pourtant, certaines maisons emblématiques connaissent un revers depuis la période faste post-covid, à l’instar de Gucci et de sa maison-mère, Kering. L’analyse de consultants dédiés, Céline Pagat Choain et Paolo Cassio, associée et directeur de Kéa, et Laurence-Anne Parent, senior partner d’Advancy.
- 22/05/24
The French Bastards, l’entreprise dirigée par Victor Muraille, alumni de McKinsey, vient de voir arriver un nouvel investisseur, Experienced Capital (ECP) dédié « aux marques premium », comme le site du fonds d’investissement le précise.
- 06/05/24
Comment passe-t-on du conseil en stratégie à la conserverie artisanale ? Après 18 ans chez Kéa, Ketty Six a posé les bases des Sept Collines, avec son associé Christophe Barut, en 2019. Une fois passé l’intermède Covid, l’entreprise est passée à l’opérationnel fin 2020, en proposant des conserves de légumes de saison de qualité produites localement.
- 02/04/24
La crise agricole de l’hiver 2024 n’a pas pris les observateurs par surprise. Hausse du coût de l’énergie, instabilité climatique, tensions commerciales liées aux conflits internationaux ont exacerbé des contradictions installées de longue date. Contradictions dont les agriculteurs se vivent comme les principales victimes, la variable d’ajustement. Qu’en pensent les cabinets de conseil en stratégie ? Et quel rôle jouent-ils auprès des acteurs de cette crise ô combien systémique ?