Les salariés ciblent les consultants face aux suppressions de postes annoncées chez d’aucy
63 postes seront visés dans les 2 ans par le plan « d’adaptation » présenté par la direction d’Eureden le 6 mars dernier. Des salariés interrogent la sollicitation de « nombreux consultants ».
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D’aucy a fusionné avec Triskalia en 2020 au sein du groupe coopératif breton Eureden. À date, ce dernier emploie 8 000 salariés sur les 50 unités de production du groupe.
Outre les 63 premiers postes visés – qui relèvent tous des fonctions support (marketing, logistique, comptabilité) –, le plan d’adaptation prévoit d’en supprimer 80 supplémentaires « d’ici à 2027 », dans le cadre d’une « rationalisation des ateliers de conditionnement ». D’autres postes seront par ailleurs « modifiés ». Un plan d’adaptation ou, plus exactement, de « réorganisation », selon un représentant syndical souhaitant rester anonyme.
Sous le choc de ces annonces, plusieurs centaines de salariés ont débrayé durant une heure le 13 mars, au siège social de d’aucy à Theix-Noyalo et sur le site de Locminé (9 postes concernés).
Lors de ces débrayages, des employés ont fait part à nos confrères d’Ouest France de leur « colère et de leur dégoût ».
Pour justifier cet écrémage, le DG d’Eureden Alain Perrin indique que, « sur les 10 dernières années, une érosion de la consommation des légumes appertisés d’environ 2 % par an a été observée ». Pour faire face, le groupe compte « simplifier sa logistique, ses procédures et ses modes de fonctionnement pour être plus compétitif ». Selon Alain Perrin, l’objectif actuel serait « d’éviter absolument un plan de sauvegarde de l’emploi ».
Ce plan intervient en contrepoint de la fusion des 7 sites de la marque en « One d’aucy ».
Le cabinet qui intervient n’est pas McKinsey, mais Profit Implement
Si les grévistes interrogés le 13 mars reconnaissent une baisse de la consommation, ils déplorent « un manque de courage managérial au plus haut niveau ».
Ils interrogent également le recours « à de nombreux consultants ». Selon la direction contactée par Consultor, « contrairement à ce qui a pu être évoqué dans la presse, il n’y a pas eu d’accompagnement de McKinsey ».
Ce que confirme le délégué syndical que nous avons interrogé. « Le cabinet qui opère actuellement est Profit Implement. Douze consultants sont mobilisés, se répartissant sur les différents sites de d’aucy. » Une intervention annoncée en septembre, une semaine avant l’arrivée effective des consultants sur site, lesquels vont passer « 6 mois environ » sur place.
En parallèle, un partenariat noué en 2016 avec le Rugby Club Vannes questionne également les salariés. Le montant versé au club par Eureden n’a jamais été dévoilé par le groupe agroalimentaire.
Selon Patrick Noël, délégué syndical CGT et élu au CSE, et Jean-Michel Jean, représentant du personnel CGT, la restructuration à l’œuvre depuis la fusion de Triskalia et d’aucy aurait déjà causé de nombreux dégâts sur l’emploi et les conditions de travail, la branche Légumes en conserves étant passée de 1 500 collaborateurs à 1 300 depuis 2020 « en raison de non-renouvellements de CDD et de départs en retraite non remplacés ». Des suppressions de postes visant avant tout « une meilleure rentabilité au détriment de celles et ceux qui font tourner les usines », selon des propos rapportés par un média local.
D’après le délégué syndical souhaitant rester anonyme, une rencontre entre direction et partenaires sociaux, le 20 mars dernier, n’a pas permis d’apporter de « réponses précises » aux questions des syndicats. Ces derniers veulent avoir « une vision globale du plan de réorganisation qu’on leur présente pour l’instant par petits bouts ».
Contactée, la direction d’Eureden nous a transmis le communiqué de presse relatif au plan d’adaptation. On y lit que celui-ci, « malgré des décisions difficiles », témoigne de « la confiance en l’avenir » d’Eureden pour les activités concernées et de son souhait de les rendre « plus performantes et résilientes ».
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