Hauts fonctionnaires : le BCG confirme à demi-mot « une logique d’investissement »
Jean-Christophe Gard, managing director et senior partner du cabinet, répondait aux questions de la commission d’enquête du Sénat mercredi 19 janvier. Il a rappelé l'infinitésimale place prise par les hauts fonctionnaires dans les recrutements du cabinet et a nié, tout en confirmant l’intérêt de les côtoyer, l’existence d’une stratégie pour les recruter.
- L’État va-t-il vraiment tourner le dos aux cabinets de conseil privés ?
- Consulting ou lobbying ? Le gendarme de la transparence met la pression.
- Comment Matignon a verrouillé le marché de conseil du second quinquennat Macron
- 150 M€ pour 10 cabinets de conseil en stratégie : l’État lance sa consultation
- Outre-mer : l’intérieur confie l’évaluation du dispositif Girardin à McKinsey
- Roland Berger et le BCG bien en cour au ministère de la Culture
- Quand l’Élysée et Matignon en appellent au duo BCG-EY pour rallier 2 000 hauts fonctionnaires
- Cabinets de conseil vend anciens hauts fonctionnaires, parfait état de marche
En février 2021, les propos de Jean-Christophe Gard au sujet du positionnement du BCG dans le secteur public, rapportés par Politico, étaient clairs : « Il y a une logique d’investissement… et notamment d’investissement sur des personnes qui sont aujourd’hui de hauts fonctionnaires, qui sont des personnes influentes dans la fonction publique, qui seront influentes dans le secteur privé demain ».
Un an plus tard, la commission d’enquête du Sénat sur l’influence des cabinets de conseil privé sur les politiques publiques l’a interrogé à ce sujet, lors de son audition mercredi 19 janvier.
« Je vous remercie de cette demande de clarification qui s’impose effectivement. Nous avons aujourd’hui moins d’une vingtaine de nos collaborateurs qui sont issus du secteur public sur un total d’un millier de collaborateurs sur le marché français », a-t-il réagi. Et de préciser que « compte tenu que cette activité secteur public ne représente que 1% de notre activité globale, ces anciens du secteur public ne travaillent pas pour des missions dans le secteur public ».
Plus directement sur la logique d’investissement dans les hauts fonctionnaires sur laquelle il était interrogé, le partner précise ses propos sans les infirmer : « L’État recrute de grands talents qui vont travailler dans le secteur privé et à ce titre peuvent devenir des gens intéressants à côtoyer, des clients potentiels, des prescripteurs potentiels. Dans une logique de construction de réseau, oui il y a des grands talents qui sont des contributeurs intéressants pour nous. Pas dans une logique de recrutement au BCG. Tel était mon propos ».
à lire aussi
1 % : c’est la part des 7 000 anciens de l’École nationale d’administration qui à un moment ou un autre de leur carrière sont passés dans le privé, et très précisément dans des cabinets de conseil en stratégie, selon les données agrégées par Consultor.
Avec respectivement dix-huit et dix-sept actuels et anciens consultants, McKinsey et le BCG concentrent le plus grand nombre d’énarques. La promotion Léopold Sédar Senghor (2002-2004) concentre le plus grand nombre de diplômés à être passés par le conseil en stratégie (quatre diplômés). Enquête sur les raisons, les réussites et les échecs d’un « pantouflage » méconnu.
Un tuyau intéressant à partager ?
Vous avez une information dont le monde devrait entendre parler ? Une rumeur de fusion en cours ? Nous voulons savoir !
commentaire (0)
Soyez le premier à réagir à cette information
secteur public
- 16/11/24
Le sénateur républicain de Floride est connu pour son extrême fermeté face à la Chine. C’est en raison des activités de McKinsey dans ce pays que Marco Rubio a plusieurs fois remis en cause l’attribution de contrats fédéraux à la Firme.
- 05/11/24
« Consultant, quoi qu’on en pense, cela reste un métier. » Confidence, en off, d’un membre du staff du gouvernement Barnier. « Il n’a jamais été question de supprimer le recours au conseil externe par l’État. » Sa valeur ajoutée serait-elle incontestable ? Exploration avec David Mahé (Syntec Conseil), Jean-Pierre Mongrand (Dynaction, ex-Kéa) et David Cukrowicz (Lastep).
- 25/10/24
Selon le Jaune budgétaire du Projet de Loi de Finances 2025, le montant total des missions de conseil réalisées par des cabinets privés a fondu de moitié entre 2022 et 2023.
- 24/10/24
Le ministère des Affaires et du Commerce a chargé le BCG de déterminer les modalités envisageables pour que les agences postales au Royaume-Uni deviennent la propriété de leurs employés.
- 17/10/24
Ancien de Roland Berger, Emmanuel Martin-Blondet est nommé conseiller chargé de la transformation de l’action publique et de la simplification des parcours de l’usager.
- 11/10/24
Les attributaires du marché de conseil en stratégie et RSE de la RATP, lancé le 2 avril dernier, sont connus : il s’agit d’Arthur D. Little, Avencore, Roland Berger et EY Consulting/EY-Parthenon – sur la partie stratégie.
- 10/10/24
L’Institute for Government (IFG), un think tank indépendant, enjoint le gouvernement à saisir l’opportunité de l’arrivée à échéance de contrats de conseil d’une valeur de 5,4 Md£ pour réduire sa dépendance aux cabinets privés.
- 09/10/24
L’info vient du Wall Street Journal, et elle a de quoi surprendre : le BCG n’a pas hésité à accepter les conditions imposées par les autorités de Shijingshan, un ancien quartier d’aciéries à l’ouest de Pékin, pour participer à un appel d’offres.
- 26/09/24
Sa nomination doit encore fait l’objet d’une validation au Journal officiel, mais Pierre Bouillon devrait diriger le cabinet de la secrétaire d’État en charge de l’IA et du Numérique. Il était dircab adjoint de Stanislas Guerini dans le précédent gouvernement.