L’offensive de McKinsey dans la formation continue des cadres
Via sa McKinsey Academy en ligne, le cabinet revendique la formation d’un million de cadres depuis son lancement en 2014.

La pratique, la pratique, la pratique ! Tel est le focus de la McKinsey Academy, le service de formation continue proposé par le cabinet de conseil. Le cabinet estime avoir formé un million de personnes depuis son lancement en 2014 dans les domaines de la transformation digitale, des opérations, des ventes ou encore du développement durable.
« Nous ne voulons pas être coincés dans le monde de la théorie », dit Ben Hall, le global leader de McKinsey Academy, dans un article du Financial Times. Cette dernière a été mise sur pied en ligne notamment par Scott Beardsley, un Franco-Américain et ancien partner de McKinsey qui occupe aujourd’hui les fonctions de président de la Darden School of Business à l’Université de Virginie.
L’initiative a été incubée dans un espace de coworking WeWork sur Broadway à Manhattan en 2013, en partant du principe que le cabinet fait spontanément du développement de leadership dans les liens que ces consultants entretiennent avec des cadres dirigeants au fil des missions de conseil qu’ils mènent auprès d’eux.
Le service, une version adaptée à McKinsey du software edX, lui développé au MIT, est proposé aux clients de McKinsey comme aux non-clients des services de conseil du cabinet. Pour les premiers, il se présente comme un avant-service en amont de missions de conseil classiques ; quand pour les seconds, il se veut un outil de bonne application des stratégies d’entreprises.
Dans ces formations, le cabinet propose aux participants de se frotter à ses « 10 timeless tests », série de tests auxquels le cabinet confronte nombre des stratégies de ses clients, ou de se tester dans des business cases tels que ceux que l’on peut trouver lors des entretiens de recrutement. Les contenus sont accessibles par petits morceaux de quelques minutes en partant du principe qu’ils seront consultés par des cadres n’ayant que très peu de temps à y consacrer, rapportait le FT dans un article antérieur sur le sujet en 2016.
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Les cabinets spécialisés dans le conseil en stratégie auprès des acteurs de l’enseignement supérieur et de la recherche (ESR) se comptent sur les doigts d’une main. Le marché est pourtant porteur et dynamique. Les cabinets interviennent majoritairement auprès de clients du secteur privé : ils conseillent notamment des fonds et groupes d’écoles dans leur stratégie de M&A.
McKinsey n’est pas la seule entreprise à se développer dans le domaine de la formation continue des cadres dirigeants. D’autres cabinets de conseil font de même, à l’instar de PwC, Korn Ferry ou Egon Zehnder. De même, la business school suisse IMD a pu s’associer au BCG pour délivrer un programme d’éducation destiné aux dirigeants, tout comme HEC qui s’est récemment associé à Bain dans le cadre d’une formation ESG.
Une multiplication des offres de formation, des cabinets de conseil, mais également d’acteurs tels que Coursera, edX, Udacity, Google ou Disney Institute et leur « corporate universities », qui constituent une concurrence grandissante vis-à-vis notamment des écoles de commerce classiques.
« Mon budget ne baisse pas, il s’étend », dit au FT Rory Simpson, chief executive learning officer chez Telefónica. « Les consultants se ruent à ma porte. Nous travaillons avec des business schools, mais si elles avaient fait leur boulot correctement, les universités d’entreprise n’existeraient pas, car les compagnies auraient ce dont elles ont besoin. »
Une concurrence que confirme aussi Anne-Valérie Corboz, doyen associé des programmes d’éducation exécutive à HEC : « Les barbares sont à la porte, dit-elle. Mais ce qui est intéressant avec ces nouveaux acteurs, ce qu’ils sont concurrentiels, mais également complémentaires vis-à-vis de nous. »
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