La mission « BBZ » de Roland Berger pour la Wallonie produit ses premiers résultats
Afin de contrer un endettement monstre et des déficits qui n’en finissent pas, le gouvernement wallon s’est engagé à réaliser d’importantes économies : 150 millions d’euros dès 2022.
Pour y parvenir, il s’est tourné il y a deux ans vers Roland Berger et une pratique éprouvée dans le monde du conseil pour réduire drastiquement les coûts : le budget base zéro (BBZ). Et les premiers résultats se font sentir.
Les inondations de l’été 2021 et les soutiens aux secteurs impactés par la crise sanitaire n’ont pas aidé la Wallonie à se sortir de son colossal endettement… Bien au contraire : en 2021, le montant de sa dette s’élevait à 27 milliards d’euros, ce qui représente près de deux fois le montant des recettes régionales. Et la tendance devrait s’aggraver, la Cour des comptes tablant sur un endettement proche des 50 milliards d’ici 2030. À défaut d’augmenter drastiquement les recettes fiscales ou de limiter les dépenses publiques – deux mesures qui seraient peu populaires à deux ans des prochaines élections et alors que l’heure est à la relance – le gouvernement wallon mise plutôt sur la réduction des coûts.
En la matière, il existe une méthode qui marche très fort : le budget base zéro ou « BBZ » (relire notre article). Plusieurs cabinets de conseil y ont recours pour faire la chasse aux dépenses, y compris Roland Berger, choisi par le gouvernement wallon pour travailler sur le sujet à partir de septembre 2020 (relire ici). C’est aussi ce cabinet qu’a choisi la Wallonie pour piloter sa stratégie vaccinale.
Le principe du BBZ : au lieu de définir les budgets à venir en se basant sur ceux des années précédentes, on justifie à l’avance chaque dépense qui sera produite. L’occasion d’identifier les frais qui ne seraient pas forcément nécessaires et de les couper, le cas échéant.
« L’implémentation de BBZ est un élément majeur de remise en ordre des finances publiques. Cet exercice est à l’opposé de la logique de coupes sombres et linéaires du passé mais s’inscrit dans une réflexion globale sur la pertinence et l’efficacité de chaque dépense. C’était déjà une priorité avant la crise, ça l’est encore plus maintenant », assure le ministre des Finances, Jean-Luc Crucke.
Après deux ans de travaux avec Roland Berger, le BBZ est prêt à produire ses premiers résultats. « Le passage au scanner des dépenses s’est fait progressivement, par "vagues" », explique Le Soir. Quatre au total, afin de couvrir tous les départements et donner au gouvernement une vision plus approfondie de l’état de ses finances et procéder aux premiers arbitrages. « Il n’y a là-dedans aucune coupe sombre et austère, assure Jean-Luc Crucke. Presque naturellement, on pourra approcher cet effort structurel de 150 millions d’euros par an. »
Car c’est bien l’objectif du gouvernement pour ramener son endettement à un niveau soutenable et réduire les déficits : économiser 150 millions d’euros dès cette année, puis poursuivre sur sa lancée, « 300 millions au budget 2023, 450 millions au budget 2024, et ainsi de suite pendant une dizaine d’années », indique Le Soir. Et d’ajouter : « C’est le prix à payer pour envisager l’avenir avec un minimum de sérénité. »
Un tuyau intéressant à partager ?
Vous avez une information dont le monde devrait entendre parler ? Une rumeur de fusion en cours ? Nous voulons savoir !
commentaire (0)
Soyez le premier à réagir à cette information
secteur public
- 11/12/24
L’accord financier conclu avec le département de la Justice met fin à l’enquête américaine, ainsi qu’aux accusations de l’Autorité nationale des poursuites d’Afrique du Sud. Les faits s’étaient déroulés entre 2012 et 2016.
- 22/11/24
Parmi les 19 lauréats de ce marché d’accompagnement de la Banque des Territoires et de son département Digital, on trouve des cabinets déjà référencés par la CDC - Oliver Wyman, EY Consulting (EY-Parthenon inclus), Roland Berger… – et des nouveaux venus, tels qu’Avencore ou Square Management, la maison-mère de Circle Strategy.
- 21/11/24
L’Institut de la Vision a choisi d’être accompagné dans la mise en œuvre de son plan stratégique 2024-2028 par Circle Strategy. Emmanuel Gutman, DG de la Fondation Voir & Entendre (l’entité juridique de l’Institut), Jean-Marc Liduena, patron du cabinet, et Adrien Chantraine, principal, ont accepté de lever le voile sur les coulisses de cette mission.
- 16/11/24
Le sénateur républicain de Floride est connu pour son extrême fermeté face à la Chine. C’est en raison des activités de McKinsey dans ce pays que Marco Rubio a plusieurs fois remis en cause l’attribution de contrats fédéraux à la Firme.
- 05/11/24
« Consultant, quoi qu’on en pense, cela reste un métier. » Confidence, en off, d’un membre du staff du gouvernement Barnier. « Il n’a jamais été question de supprimer le recours au conseil externe par l’État. » Sa valeur ajoutée serait-elle incontestable ? Exploration avec David Mahé (Syntec Conseil), Jean-Pierre Mongrand (Dynaction, ex-Kéa) et David Cukrowicz (Lastep).
- 25/10/24
Selon le Jaune budgétaire du Projet de Loi de Finances 2025, le montant total des missions de conseil réalisées par des cabinets privés a fondu de moitié entre 2022 et 2023.
- 24/10/24
Le ministère des Affaires et du Commerce a chargé le BCG de déterminer les modalités envisageables pour que les agences postales au Royaume-Uni deviennent la propriété de leurs employés.
- 17/10/24
Ancien de Roland Berger, Emmanuel Martin-Blondet est nommé conseiller chargé de la transformation de l’action publique et de la simplification des parcours de l’usager.
- 11/10/24
Les attributaires du marché de conseil en stratégie et RSE de la RATP, lancé le 2 avril dernier, sont connus : il s’agit d’Arthur D. Little, Avencore, Roland Berger et EY Consulting/EY-Parthenon – sur la partie stratégie.