Le géant Telefónica s’appuie une nouvelle fois sur McKinsey
Dévalorisée en bourse, la multinationale espagnole a demandé au cabinet de l’aider à établir son plan stratégique 2023-2025.
La direction de Telefónica, l’un des principaux opérateurs de téléphonie au monde, a convoqué fin novembre son conseil d’administration. Le but : tirer des conclusions du plan de transformation qui avait été établi pour 2019-2022, et ouvrir la voie pour un nouveau plan d’action sur les trois années suivantes. Comme l’expliquait le quotidien madrilène El Confidencial dès octobre, la multinationale espagnole a sollicité McKinsey pour élaborer cette nouvelle stratégie. Les enjeux sont importants, car le groupe traverse plusieurs difficultés. Il doit encaisser une réévaluation des salaires due à l’inflation. Il lui faut par ailleurs enrayer la détérioration de la position de Telefónica en bourse. Son action, dont le prix évoluait entre 4,4 et 5 euros cet été, a chuté à 3,24 en octobre, avant de remonter faiblement autour de 3,60 début décembre. L’opérateur avait pourtant lancé des opérations importantes sur ses principaux marchés, comme un accord avec Virgin au Royaume-Uni. Le président et CEO José María Álvarez-Pallete est aussi parvenu à réduire la dette. Selon El Confidencial, Telefónica souhaiterait renforcer sa division tech, et éventuellement lever des fonds auprès d’un nouveau partenaire financier pour cela.
Pour cette division, José María Álvarez-Pallete parie en particulier sur les développements du Web3, probablement encouragé par McKinsey. En août, le cabinet avait en effet publié sur son site une interview du président de Telefónica promouvant l’idée que le futur des télécommunications réside dans le Web3, désignant par cela la 5G, les technologies de réseau utilisant la blockchain et, à plus long terme, les métavers. En novembre, Telefónica a toutefois essuyé un revers dans la stratégie Web3 : elle a décidé de limiter son investissement prévu à 30 millions d’euros dans la plateforme espagnole d’échange de cryptoactifs Bit2Me, annoncé initialement par le Chief Digital Officer du groupe Chema Alonso fin septembre. L’effondrement de la plateforme américaine FTX, devenue insolvable début novembre, les a poussés à une bien plus grande prudence : l’investissement réalisé a finalement été limité à 5 millions d’euros, sous forme d’obligations convertibles ou warrants. Fin novembre, lors du conseil d’administration, Pallete a cependant réaffirmé sa confiance dans le métavers et la tokenization d’actifs.
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Depuis fin 2021, les cabinets ont publié pléthore de communications sur le métavers et ses potentialités, en particulier dans le secteur du luxe. Mais au-delà des publications, les missions auprès de groupes de luxe sont restées rares.
Telefónica travaille fréquemment avec McKinsey. Toujours selon le quotidien madrilène en février, l’opérateur avait par exemple demandé des rapports au cabinet et à son concurrent le BCG, pour déterminer quoi faire avec sa plateforme de télévision payante Movistar +. Celle-ci avait perdu 300 000 clients sur les 12 mois précédents.
Plusieurs cadres de la multinationale sont par ailleurs passés par McKinsey. Le COO de Telefonica España Sergio Oslé était associé du cabinet de 2010 à 2017. Quant au COO du groupe, Ángel Vilá, il y a travaillé en tout début de carrière.
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