New York : un discours signé BCG et Deloitte à 2 millions de dollars
Après s’être procuré des documents publics, le New York Times a révélé que Kathy Hochul, gouverneure démocrate de l’État de New York, avait fait appel à Deloitte Consulting et au BCG pour l’aider à écrire son discours du « state of the State », qui dicte chaque année les grandes orientations budgétaires du pouvoir local.
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Le New York Times est formel : 2 millions de dollars d’argent public ont été dépensés par la gouverneure Kathy Hochul pour la rédaction de ses discours annuels sur « The state of the State » (littéralement, l’état de l’État, ndlr).
Cette somme a été accordée en majorité au Boston Consulting Group et à Deloitte Consulting, mais aussi à Gotham Ghostwriters, une autre société dite de « ghostwriting » – c’est-à-dire spécialisée dans l’écriture de textes pour des clients souvent célèbres et médiatiques, qui s’approprient les mots d’« écrivains fantômes ».
La pratique est courante en politique, mais elle est inédite dans le cadre d’un discours d’une telle importance. Les prédécesseurs de la 57e gouverneure de New York – Andrew M. Cuomo, David A. Paterson et George E. Pataki – ont déclaré n’avoir jamais eu recours à une aide extérieure pour leur allocution annuelle du « state of the State ». Prévue par la constitution locale, cette déclaration est prononcée en janvier par le gouverneur devant l’Assemblée législative, et sert de fondement à toutes les décisions budgétaires et politiques de l’année.
Pour la préparation du discours, Deloitte Consulting s’est vu attribuer un contrat de « management de projet » à hauteur d’un million de dollars l’année dernière, selon l’hebdomadaire Times Union. Le BCG a quant à lui reçu 838 000 dollars au titre d’un « soutien SOS », comme indiqué dans les documents officiels que le New York Times s’est procurés.
Mais la commande de la démocrate Hochul n’a pu se faire que parce que son dernier prédécesseur Andrew Cuomo – lui aussi démocrate et démis de ses fonctions après avoir été accusé d’agressions sexuelles – a sollicité les deux cabinets de conseil pour leur expertise en stratégie budgétaire, par deux contrats d’une valeur combinée de 30 millions de dollars en 2019. La valeur de ces contrats a depuis gonflé pour atteindre 250 millions, principalement en raison du recours accru du service public aux consultants lors de la pandémie.
Ni Deloitte Consulting ni le BCG n’ont souhaité commenter l’information, mais Julie Wood, l’une des porte-parole de Hochul, s’est empressée de rappeler qu’aucun des deux cabinets n’a été « impliqué dans la fourniture de conseils politiques ou dans la prise de décisions politiques ». Une précision importante dans un contexte où les États-Unis ont récemment voté une loi fédérale pour restreindre le recours aux cabinets de conseil qui opèreraient simultanément dans les secteurs public et privé, à la lumière des conflits d’intérêts dont McKinsey a fait preuve dans le secteur pharmaceutique américain.
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