Un nouveau PDG passé par McKinsey pour sauver Atos
L’ex-pépite française du numérique, Atos, endettée à hauteur de 5 milliards d’euros, en pleine restructuration financière, vient de nommer son nouveau président du conseil d’administration. Il s’agit de Philippe Salle, 59 ans, un ancien senior manager de McKinsey, depuis 2017 directeur général du groupe Emeria (propriétaire en France de la marque Foncia).
Dès février prochain, il remplacera au poste de PDG le chef d’entreprise et banquier Jean-Pierre Mustier qui aura assuré plusieurs mois l’intérim en attendant de trouver le bon profil (il était arrivé en juillet 2024). Depuis un an, pas moins de quatre DG se seront ainsi succédé à la tête d’Atos : Yves Bernaert, ancien patron Europe d’Accenture, Paul Saleh, Jean-Pierre Mustier, et Philippe Salle donc. « J’ai conscience des défis qui nous attendent, mais également des forces du groupe, de la qualité de ses services à l’engagement continu de ses collaborateurs, qui nous permettront, ensemble, d’ouvrir un nouveau chapitre de l’histoire du groupe », déclare le futur CEO d’Atos dans un communiqué de presse officiel, qui aurait personnellement investi dans Atos quelque 9 millions d’euros.
Le groupe Atos, 92 000 salariés, a proposé, le jour de cette nomination, un plan de restructuration au tribunal de commerce de Nanterre (en attente de validation ces prochaines semaines), qui a dû être rapidement étudié à la suite de la volte-face de l’actionnaire principal Onepoint et son dirigeant David Layani qui s’était positionné pour le rachat d’Atos. En juillet dernier, après des mois de remous, le groupe Atos était parvenu à un accord avec ses créanciers pour un allègement de sa dette de 3 milliards d’euros et une augmentation de capital.
C’est un véritable casse-tête à venir tant les challenges sont nombreux pour celui qui prendra ses fonctions de PDG début 2025 : restructurer le groupe financièrement donc, remplir à nouveau le carnet de commandes après le retrait de plusieurs gros clients sur des dossiers en cours ou des deals pressentis (CIO, DGSI, Armée, Fedex…), trouver du cash afin de relancer la trésorerie, vendre ou conserver les activités supercalculateurs et système d’écoute….
Un ancien consultant chef-d’orchestre de ce fleuron tech français en perdition, ce n’est pas une surprise. Car Atos est plutôt réputé pour être gourmand en consultants en missions de conseil ou en vivier de recrutement. Le recours trop fréquent à des cabinets de conseil, et notamment McKinsey, aurait en partie poussé Rodolphe Belmer (ancien consultant chez McKinsey et DG de Canal +) à la démission en 2022 seulement 6 mois après son arrivée. Carlo d’Asaro Biondo, senior advisor du BCG, avait lui pris en charge les opérations du groupe « pour la période de transformation du groupe en 2024 » en qualité de General manager.
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Le recours fréquent à des cabinets de conseil est ancien dans le groupe informatique et explique en partie la démission de Rodolphe Belmer, six mois après son arrivée.
Philippe Salle, diplômé de l’École des Mines de Paris, a débuté sa carrière chez Total en Indonésie en 1988, avant d’intégrer Accenture en 1990 (où il a été promu senior consultant). Cinq ans plus tard, le consultant entre chez McKinsey où il est promu senior manager en 1998. En 1999, Philippe Salle rejoint le groupe Vedior (devenu Randstad), nommé CEO de Vedior France en 2002, membre du directoire en 2003, Président Europe du Sud en 2006.
Depuis, il a dirigé plusieurs entreprises référentes dans leurs secteurs. Entre 2007 et 2011, il est DG délégué, puis PDG de Geoservices (forage et exploitation pétrolière, vendue à Schlumberger en 2010), puis jusqu’en 2015, PDG d’Altran, puis durant 2 ans, du groupe Elior, avant de prendre la direction d’Emeria.
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