À Polytechnique, l’heure du bilan pour l’ancien patron de McKinsey France
Éric Labaye, l’ancien patron de McKinsey dont il a été un partner des décennies durant, s’apprête à quitter ses fonctions de président de Polytechnique auxquelles, à 61 ans, il a choisi de ne pas se représenter. Il a quitté ses fonctions mi-septembre et est remplacé par un binôme par intérim (Laura Chaubard et Thierry Coulhon).
- Le partner alumni de McKinsey rejoint un spécialiste des compléments alimentaires
- EY-Parthenon : come-back d’un partner en provenance d’Oliver Wyman
- Le fonds secret de McKinsey presse les alumnis du cabinet d’investir
- Éric Hazan passe de McKinsey à un fonds à impact
- Un partner de McKinsey prend la tête de l’accélérateur d’IA de Thales
- McKinsey France : nouveau départ chez QuantumBlack qui ne conserve que deux associés
- Une ancienne partner de McKinsey intègre le comex d’Eutelsat
- Trois promotions et un transfert : 4 nouveaux partners pour McKinsey en France
L’heure du bilan pour Éric Labaye, le président sortant de Polytechnique, dont il est lui-même diplômé. L’ancien patron de McKinsey en France, avait été choisi à ce poste en 2018 dans la bronca générale contre la nomination d’une figure du secteur privé à la tête de la plus prestigieuse des écoles publiques d’ingénieurs françaises.
Il est aussi devenu une figure du rôle de McKinsey dans le secteur public en participant notamment à la commission Attali sur la croissance française voulue par Nicolas Sarkozy en 2008 ou, plus tard, à un comité de pilotage de préparation de la « loi Macron 2 ».
Cinq ans plus tard, il tire le bilan dans une interview donnée à l’AEF.
D’abord, en rendant la monnaie de leur pièce aux critiques qui s’étaient opposées à sa nomination. « Contrairement à ce que j’ai pu lire, je n’ai pas découvert l’ESR (enseignement supérieur et la recherche, ndlr) en 2018. J’ai contribué à la réforme de la LRU (loi relative aux libertés et responsabilités des universités, ndlr), été au CA de plusieurs écoles et piloté le programme de recherche mondial de McKinsey, dont le budget est cinq fois celui de l’X. Mais je regrette qu’un rôle business/enseignement supérieur, en France, soit impossible, alors que ces liens sont favorisés à l’étranger. Les présidents du MIT, Imperial College ou Stanford sont régulièrement sur des boards tels que Google ou Cisco », dit-il.
Pourquoi ne pas se représenter pour un second mandat ? Notamment du fait des contraintes qu’impose un mandat exécutif dans le secteur public, par exemple en matière de présence dans les instances dirigeantes d’entreprises privées, indique-t-il en substance.
« L’environnement de l’ESR n’est pas aussi rapide que celui du business, où j’ai évolué pendant 30 ans. J’ai envie de repartir sur de nouveaux projets et de me projeter sur 5 à 10 ans sur des sujets structurants pour le monde de demain », explique-t-il.
Son bilan, selon lui, est d’avoir « fait de l’excellence opérationnelle une de ses priorités » et avoir « opéré le redressement financier » de l’X, qui « avait perdu 15 M€ en 3 ans » à son arrivée.
Sa grande œuvre, la création d’un MIT à la française, l’Institut Polytechnique de Paris qui rassemble sur le plateau de Saclay l’École polytechnique, l’ENSTA Paris, l’ENSAE Paris, Télécom Paris et Télécom SudParis à des fins de recherche commune.
Institut pour lequel le président sortant se prévaut d’avoir levé quelque 40 millions d’euros en 3 ans auprès des entreprises près de 30 millions auprès de particuliers.
Enfin, il explique avoir sécurisé près de 200 millions d’euros pour la rénovation du campus de l’X – un chantier titanesque dont le montant global est estimé à 500 millions d’euros.
Quelques gros couacs aussi : la présidence Labaye aura été celle des refus de l’implantation d’un bâtiment de TotalEnergies puis de LVMH dans l’enceinte ou l’environnement du campus, suscitant à chaque fois l’ire de collectifs d’actuels et anciens étudiants critiquant l’immixtion d’intérêts privés.
à lire aussi
Pour devenir partner dans le conseil en stratégie, la meilleure école est Polytechnique Or, on aura beau chercher, la stratégie d’entreprise n’est pas enseignée en tant que discipline aux élèves officiers
Un tuyau intéressant à partager ?
Vous avez une information dont le monde devrait entendre parler ? Une rumeur de fusion en cours ? Nous voulons savoir !
commentaire (0)
Soyez le premier à réagir à cette information
France
- 30/01/25
Cela a été annoncé il y a quelques jours par la gouvernance. Béatrice Malasset est nommée directrice de la communication de Neoma Business School. Une école qui pointe en 2025 à la 7e position des classements des écoles de commerce du Figaro et de L’Étudiant (6e pour celui de Challenges).
- 28/01/25
Il avait rejoint le cabinet de conseil en 2020 : Antoine Gaudron, positionné sur la stratégie des opérations et l’amélioration de la performance, devient associé.
- 17/01/25
Publiée début décembre, l’étude consacrée « aux impacts des trafics de produits du tabac » a été menée par EY-Parthenon et l’IFOP pour Philip Morris France et Japan Tobacco International France.
- 14/01/25
Nicolas Atfi avait passé 4 ans et demi au sein de l’entité dédiée au conseil en stratégie d’EY entre 2017 et 2021 : il y fait son retour comme partner, en charge de la Value Creation.
- 14/01/25
À l’automne 2023, une grève inédite chez Accenture l’expose au grand jour : le cabinet opère un gel des salaires prolongé, et les promotions y ont fondu comme neige au soleil. Entre manque de reconnaissance, sentiment de dévalorisation et démotivation, des consultants témoignent de maux loin d’être anodins.
- 09/01/25
Il est un ancien du conseil (remercié au bout d’un mois) et de la pub qui fait le buzz sur la Toile. Depuis moins d’un an, Galansire s’est fait un nom et des millions de vues pour ses sketchs au vitriol sur les consultants et futurs consultants, étudiants des grandes écoles de commerce.
- 07/01/25
Il y a 12 ans Deloitte rachetait Monitor et lançait Monitor Deloitte. Un top départ des marques « stratégie » chez les Big Four. Les trois autres ont suivi au fil des ans. Aujourd’hui, en France, deux d’entre elles se portent au mieux, Strategy& de PwC et EY-Parthenon, quand les deux autres connaissent des difficultés, la pionnière, Monitor Deloitte et la dernière en date, GSG by KPMG. Comment expliquer ces fortunes diverses ?
- 06/01/25
Anne Dhulesia, partner au sein de la practice Life Sciences Europe de L.E.K., revient en France et devient managing partner du bureau de Paris.
- 27/12/24
Philippe Baptiste, consultant au BCG en 2020 et 2021, a été nommé ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche par François Bayrou.