Batho, Le Maire, Le Pen, Macron, Pécresse, Roussel… : les réactions à la commission d’enquête du Sénat
Après la publication du rapport de la commission d’enquête du Sénat sur l’influence des cabinets de conseil privés sur les politiques publiques, les réactions politiques se sont enchaînées. De même sur l’information selon laquelle McKinsey n’a pas payé d’impôt sur les sociétés.
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Emmanuel Macron y était enjoint par Valérie Pécresse dès le jeudi 17 mars à 13 h, soit une demi-heure après la fin de la présentation du rapport du Sénat à la presse : « Emmanuel Macron doit s’expliquer sur le recours massif de l’État à l’entreprise McKinsey dont le Sénat révèle qu’elle ne paie pas ses impôts en France. Comment pouvait-il ne pas le savoir ? Le président sortant doit rendre des comptes », écrivait-elle alors sur Twitter.
Ce qu’il a fait l’après-midi même. Le président a été interrogé à ce sujet lors de la conférence de presse de présentation de son programme de campagne qui, par un hasard du calendrier, tombait le même jour.
« Je pense que le Sénat a fait un travail utile et important. C’est le rôle de nos assemblées de pouvoir faire cela. Je pense qu’il est légitime pour les ministères de faire appel à des cabinets privés. Simplement, il faut que ce soit fait à chaque fois selon des règles transparentes, des appels d’offres et des marchés qui sont passés de manière transparente, contrôlable, par les inspections ministérielles, par le parlement dans ses compétences, et par la Cour des comptes quand elle est sollicitée par le parlement. Je pense que, et d’ailleurs nos compatriotes ne comprendraient pas que quand il y a des besoins on ne fasse pas appel aux ressources qui existent. […] Il y a des augmentations en phase de crise, mais également une baisse de 15 % l’année qui a suivi sous ce quinquennat, ce qui montre une procédure de refroidissement, une normalisation [le rapport du Sénat montre une augmentation constante des dépenses de conseil des ministères à 379 millions d’euros en 2018, 539 millions en 2019, 617 millions en 2020 et 893 millions en 2021 – ndlr]. »
De même, dimanche 20 mars 2022, Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie était interrogé dans l’émission politique « Le Grand Jury » sur RTL le 20 mars : « Nous allons nous assurer que McKinsey paie les impôts qu’il doit à la France comme toutes les entreprises. […] Mckinsey ne passera pas entre les mailles du filet. »
Interrogé sur les vérifications en amont opérées avant de passer une commande à un cabinet de conseil, et notamment la mise en conformité fiscale : « Nous nous assurerons que McKinsey paie bien ce qu’il doit à l’État français. Toutes les procédures sont déjà engagées par la direction générale des Finances publiques, c’est à elle de le faire de manière indépendante. Elle le fera. McKinsey paiera. »
Plusieurs réactions se sont fait également entendre parmi les candidats à l’élection présidentielle. « Voilà comment on démantèle l’État et le service public », a déclaré Delphine Batho, la porte-parole de Yannick Jadot.
« 2,4 milliards d’euros c’est la construction de 120 écoles et 26 hôpitaux, 2,4 milliards d’euros c’est le salaire de 2500 infirmières embauchées sur 40 ans. 2,4 milliards d’euros, c’est ce que Macron a donné à des cabinets de conseil dont certains pratiquent l’évasion fiscale. Honteux », a par ailleurs déclaré Fabien Roussel, le candidat communiste.
Marine Le Pen, quant à elle, ironisait vendredi sur France Inter sur le projet de transformation de Pôle Emploi en France Travail, dont elle demandait « si cela aussi c’est McKinsey, combien cela a-t-il coûté ? » Et d’en remettre une couche lundi 21 mars au matin sur le plateau de France Info cette fois où elle assurait que les 12 milliards d’euros qu’elle souhaite engager dans le budget de l’État en faveur du pouvoir d’achat des Français seraient compensés par des économies – par exemple en coupant dans les achats de mission de conseil à McKinsey.
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