Foot et conseil : les tips des consultants avant la finale de la Coupe du monde
À l’occasion de la Coupe du monde de football, Consultor a interviewé deux consultants sur les liens entre le secteur et le colossal marché du ballon rond. Interview croisée de Pierre-Éric Perrin, associé fondateur de Mawenzi Partner, qui intervient régulièrement auprès des acteurs du football professionnel français, et de Maxime Preux, ancien d’A.T. Kearney, de L.E.K. et d’Ares & Co et fondateur de sa propre boutique de conseil en stratégie à Moscou.
Consultor : L’économie du football est considérable. Quelle est la place du conseil dans cet environnement ?
Pierre-Éric Perrin : En France, on ne voit pas énormément de cabinets intervenir. Lorsqu’ils le font, ils opèrent comme toute autre organisation économique parce que les enjeux de professionnalisation sont très importants. À une différence près : le secteur du sport en général, et du foot en particulier, implique une prise en compte d’un volet administratif et électoral que l’on ne retrouve pas ailleurs dans le secteur privé. De plus, les résultats sportifs donnent le tempo de la transformation.
Le BCG est intervenu à plusieurs reprises auprès de la Ligue de football professionnel française tant sur sa vision stratégique que sur son organisation ou sur les droits de diffusion à la télévision des matchs de ligue 1. Quels sont les sujets de prédilection des consultants dans le foot ?
Il y a cinq ans, le marketing était le sujet numéro un. Aujourd’hui, des sujets de plan stratégique, de transformation — notamment digitale — et d’organisation sont également présents dans les fédérations, les clubs ou les instances internationales.
Une récurrence qui peut justifier que des cabinets investissent davantage le marché ?
Pierre-Éric Perrin : Il s’agit d’un marché relativement de niche pour le conseil en stratégie donc je ne suis pas sûr qu’il s’agisse d’une cible prioritaire, même si les sujets traités sont passionnants. Surtout que les écarts de moyens d’un pays à l’autre sont considérables. Mais, en effet, des cabinets de conseil peuvent intervenir sur la segmentation des droits de diffusion des matchs, aux côtés de statisticiens et d’avocats.
Et la Coupe du monde a-t-elle constitué une accélération des dépenses de conseil dans le football ?
Pierre-Éric Perrin : En amont des compétitions, les cabinets peuvent être sollicités pour la préparation et la transformation de l’instance organisatrice. Les compétitions en elles-mêmes sont davantage des points d’orgue. Les fédérations dont les résultats seront bons auront toute latitude pour se transformer, les autres subiront des coups d’arrêt.
Le conseil en stratégie en Russie
Consultor : Comment est vu le conseil en stratégie en Russie ?
Maxime Preux : Le marché est balbutiant parce que les Russes n’ont pas l’habitude d’acheter une prestation de service intellectuelle comme le conseil. Cela peut être associé à de la corruption. Le rôle d’un consultant y est encore très peu valorisé. Ceci dit, les marges de progression du conseil en stratégie sont importantes parce que beaucoup reste à faire pour améliorer la performance des entreprises. Quelques interventions de conseil bien ciblées peuvent faire bondir la productivité d’une entreprise de 20 à 50 %. De quoi justifier rapidement le coût des consultants. Quelles entreprises de conseil sont présentes ?
Maxime Preux : McKinsey et le BCG y ont pignon sur rue, avec des relais politiques certains. En revanche, Bain ou Roland Berger ont une présence plus modeste. Et globalement, le nombre de consultants rapportés à la population et à son économie est nettement plus faible qu’en France par exemple.
Propos recueillis par Benjamin Polle pour Consultor.fr
Un tuyau intéressant à partager ?
Vous avez une information dont le monde devrait entendre parler ? Une rumeur de fusion en cours ? Nous voulons savoir !
commentaire (0)
Soyez le premier à réagir à cette information
France
- 17/01/25
Publiée début décembre, l’étude consacrée « aux impacts des trafics de produits du tabac » a été menée par EY-Parthenon et l’IFOP pour Philip Morris France et Japan Tobacco International France.
- 14/01/25
Nicolas Atfi avait passé 4 ans et demi au sein de l’entité dédiée au conseil en stratégie d’EY entre 2017 et 2021 : il y fait son retour comme partner, en charge de la Value Creation.
- 14/01/25
À l’automne 2023, une grève inédite chez Accenture l’expose au grand jour : le cabinet opère un gel des salaires prolongé, et les promotions y ont fondu comme neige au soleil. Entre manque de reconnaissance, sentiment de dévalorisation et démotivation, des consultants témoignent de maux loin d’être anodins.
- 09/01/25
Il est un ancien du conseil (remercié au bout d’un mois) et de la pub qui fait le buzz sur la Toile. Depuis moins d’un an, Galansire s’est fait un nom et des millions de vues pour ses sketchs au vitriol sur les consultants et futurs consultants, étudiants des grandes écoles de commerce.
- 07/01/25
Il y a 12 ans Deloitte rachetait Monitor et lançait Monitor Deloitte. Un top départ des marques « stratégie » chez les Big Four. Les trois autres ont suivi au fil des ans. Aujourd’hui, en France, deux d’entre elles se portent au mieux, Strategy& de PwC et EY-Parthenon, quand les deux autres connaissent des difficultés, la pionnière, Monitor Deloitte et la dernière en date, GSG by KPMG. Comment expliquer ces fortunes diverses ?
- 06/01/25
Anne Dhulesia, partner au sein de la practice Life Sciences Europe de L.E.K., revient en France et devient managing partner du bureau de Paris.
- 27/12/24
Philippe Baptiste, consultant au BCG en 2020 et 2021, a été nommé ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche par François Bayrou.
- 26/12/24
En août 2023, Kéa annonçait son arrivée au capital d’un spécialiste du private equity, Neovian Partners. Un an et demi plus tard, c’est l’absorption dans le cadre du redressement économique de Neovian.
- 24/12/24
Il avait rejoint Circle Strategy en 2022, promu partner un an plus tard : Jean-Baptiste Prache a quitté le cabinet pour devenir directeur Stratégie Transformation Innovation chez Bartle.