le media indépendant du
conseil en stratégie

icone burger fermee

rechercher sur le site

icone recherche

Les atomes crochus du conseil en stratégie et de la politique

Si des spécialistes du conseil en stratégie se tournent vers la politique outre-Atlantique, en France, la situation est plus rare.

Consultor a néanmoins pu recueillir le point de vue de l’un d’entre eux, qui a souhaité garder l’anonymat.

08 Mar. 2016 à 14:59
Les atomes crochus du conseil en stratégie et de la politique

La politique, un milieu d’une « extrême complexité »

Alors que de nombreux hommes politiques n’ont jamais travaillé dans le privé, nous nous sommes demandé ce qu’une personnalité ayant une solide expérience dans le conseil en stratégie pouvait apporter dans cet univers et quels étaient les ponts entre ces deux mondes. Nous avons donc interrogé une personne qui a expérimenté la politique et le conseil en stratégie.

« Mon expérience du conseil dans le secteur privé auprès de grands groupes internationaux puis dans le secteur public avec des gouvernements de plusieurs pays m’a rendu conscient de l’extrême complexité du métier politique », nous explique un ex-associé senior d’un des géants du conseil en stratégie ( le tryptique MBB), aujourd’hui en relation avec le monde politique après une longue carrière dans le conseil. « Le faisceau de contraintes avec lequel les dirigeants politiques doivent composer est plus complexe que celui auquel sont confrontés les dirigeants d’entreprise, pourtant déjà très ardu », nous précise-t-il.

Apporter une méthode de travail focalisée sur le long terme

Selon notre interviewé, la principale problématique de la politique par rapport au conseil en stratégie est le manque de mesure de performance et d’analyse sur le court terme, ainsi que le trop faible temps donné aux élus afin d’obtenir des résultats concrets aux yeux des citoyens. « Les lignes de commandes, pas toujours directes (par exemple articulation entre les politiques et l’administration), constituent aussi un facteur de complexité. »

Reste que l’expérience en conseil en stratégie peut apporter une plus-value évidente en politique, notamment au niveau de la méthode et de l’organisation du travail, ceci afin d’obtenir le meilleur compromis possible entre les différents points de vue. « Documenter les arbitrages avec la meilleure base factuelle possible pour que les politiques puissent prendre leur décision, apporter une méthode de travail focalisée sur le moyen / long terme alors que l’actualité s’impose souvent aux politiques et prime sur la réflexion sur un horizon de temps long » font ainsi partie des atouts du spécialiste en conseil dans un milieu politique.

Néanmoins, pour notre interlocuteur, il est important de ne pas surestimer les avantages de l’expérience dans le conseil. Celle en politique est aussi un atout majeur. « La politique est un vrai métier, exigeant et difficile. L’expérience “société civile” multiple du conseil en stratégie apporte une touche complémentaire utile à intégrer à une équipe politique, mais ne peut en aucun cas se substituer à l’expérience politique qui doit rester prépondérante. » En effet, cette expérience politique implique une connaissance profonde de l’appareil d’État, ce que n’ont généralement pas les personnes issues du secteur du conseil en stratégie.

La loi sur la transparence de la vie publique n’est pas un obstacle

Questionné au sujet de la loi n° 2013-907 relative à la transparence de la vie publique, notre interviewé n’a pas émis de critique. Pour rappel, cette loi de 2013 vise à prévenir ou à faire cesser immédiatement tout conflit d’intérêts parmi les membres du gouvernement, les personnes titulaires d’un mandat électif local ainsi que celles chargées d’une mission de service public. Mise en place après l’affaire Cahuzac, elle intègre notamment la déclaration de patrimoine pour les élus.

Cette loi incluait initialement l’interdiction pour les élus de toute activité de conseil, sauf s’il s’agissait de leur métier avant l’élection. Après avis du Conseil constitutionnel, cette disposition a toutefois été supprimée, levant ainsi tout interdit au sujet du métier de conseil. Néanmoins, cette possible interdiction d’activité de conseil pour les élus a fait soulever bien des sourcils en 2013.

Toutefois, quand bien même le texte initial aurait été appliqué tel quel, notre ex-consultant n’a pas été particulièrement choqué par ces dispositions. Cette loi, avant passage devant le Conseil constitutionnel « ne s’attaquait pas au métier de conseil exercé comme profession s’il y avait antériorité au mandat électif. Donc je ne la vois pas comme une restriction, mais plutôt comme un garde-fou contre des abus éventuels qui pourraient desservir à la fois la profession politique et celle de conseil », résume-t-il.

Nil Sanyas pour Consultor

08 Mar. 2016 à 14:59
tuyau

Un tuyau intéressant à partager ?

Vous avez une information dont le monde devrait entendre parler ? Une rumeur de fusion en cours ? Nous voulons savoir !

écrivez en direct à la rédaction !

commentaire (0)

Soyez le premier à réagir à cette information

1024 caractère(s) restant(s).

signaler le commentaire

1024 caractère(s) restant(s).
10 * 3 =

France

  • Le partnership français de McKinsey perd 7 associés en 2 mois
    30/10/24

    L’automne fait son œuvre au sein de la Firme, les feuilles tombent… et les partners aussi. Les nouveaux départs sont ceux de Flavie Nguyen et Thomas London.

  • Deux associés EY-Parthenon propulsés au comex d’EY France
    29/10/24

    Julia Amsellem, qui a rejoint l’entité de conseil en stratégie d’EY en 2017, et Étienne Costes, engagé depuis 2013, font partie des 17 membres du nouveau comex d’EY dans l’Hexagone.

  • Pauvreté : l’étude choc d’Oliver Wyman
    23/10/24

    C’est une étude coup de poing que le cabinet Oliver Wyman a réalisée à titre pro bono pour le collectif ALERTE (fort de 35 associations, dont Action contre la Faim, Médecins du Monde et ATD Quart Monde) dédié à la pauvreté et à l’exclusion. Elle est intitulée « Lutter contre la pauvreté : un investissement social payant. » L’une des conclusions plutôt contre-intuitive : combattre la pauvreté par des financements serait un investissement gagnant-gagnant, pour les personnes concernées comme pour l’économie nationale. Les analyses du président d’ALERTE, Noam Leandri, et de Jean-Patrick Yanitch, partner à la tête de la practice Service public et Politiques publiques en France.

  • Le partnership parisien de McKinsey se déplume avec le départ de deux nouveaux associés
    15/10/24

    Début octobre, deux nouveaux partners ont disparu de la liste des associés de la Firme : Guillaume de Ranieri, poids lourd du cabinet où il évoluait depuis 24 ans, et Xavier Cimino, positionné sur une activité stratégique.

  • Roland Berger recrute un partner Énergie chez Accenture
    07/10/24

    Doté d’un parcours dédié presque exclusivement au conseil (BCG, Kearney, Accenture - entre autres), Mathieu Jamot rejoint le bureau parisien de Roland Berger.

  • Nouvel associé senior « pure strat » : le partnership d’eleven s’étoffe encore
    03/10/24

    Depuis avril 2024, les arrivées se succèdent : après Jean-Charles Ferreri (senior partner) et Sébastien d’Arco (partner), Thierry Quesnel vient en effet renforcer les forces vives, « pure strat » et expérimentées, d’eleven.

  • Lyon, Bordeaux, pourquoi les cabinets s’installent en région ?
    02/10/24

    Minoritaires sont les cabinets de conseil en stratégie à avoir fait le choix de s’implanter au cœur des régions françaises. McKinsey, depuis les années 2000, Kéa depuis bientôt 10 ans, Simon-Kucher, Eight Advisory, et le dernier en date, Advention… Leur premier choix, Lyon. En quoi une vitrine provinciale est-elle un atout ? La réponse avec les associés Sébastien Verrot et Luc Anfray de Simon-Kucher, respectivement à Lyon et Bordeaux, Raphaël Mignard d’Eight Advisory Lyon, Guillaume Bouvier de Kéa Lyon, et Alban Neveux CEO d’Advention, cabinet qui ouvre son premier bureau régional à Lyon.

  • Kéa mise sur l’IA et la data avec sa 10e opération de croissance en 3 ans
    23/09/24

    Retour sur la dynamique de croissance externe de Kéa via l’intégration capitalistique de Veltys – et le regard du PDG et senior partner de Kéa, Arnaud Gangloff.

  • Ces deux ministres du gouvernement Barnier qui ont débuté dans le conseil
    23/09/24

    Astrid Panosyan-Bouvet, une ancienne de Kearney, et Guillaume Kasbarian, un ex de Monitor et de PMP Strategy, entrent dans le copieux gouvernement de Michel Barnier, fort de 39 ministres et secrétaires d’État. Bien loin des 22 membres du premier gouvernement Philippe ; ils étaient 35 sous le gouvernement Attal.

Super Utilisateur
France
politique, mitt romney, mbb, vocabulaire, consultant, fonction publique, service public, état, député, secteur public
3354
2016-03-08 13:59:49
0
France: Les atomes crochus du conseil en stratégie et de la
à la une / articles / Les atomes crochus du conseil en stratégie et de la politique