Malt achète Comatch, trois « ex-Mac » aux commandes
Malt, plateforme française créée en 2013 affichant aujourd’hui 340 000 consultants freelances au compteur, dirigée depuis bientôt deux ans par l’ancien senior consultant de McKinsey Alexandre Fretti, vient d’acquérir la société berlinoise Comatch.
Cette plateforme de 15 000 consultants, présente sur neuf marchés (relire ici), a été lancée fin 2014 par deux anciens consultants en stratégie, eux-mêmes issus de McKinsey en Allemagne, où ils se sont rencontrés : Christoph Hardt (de 2007 à 2014) et Jan Schächtele (de 2007 à 2013). « Nous croyons en un avenir où la technologie et le conseil aux entreprises continuent de se rapprocher, c’est pourquoi nous sommes très enthousiastes à l’idée de construire ensemble la première place de marché du freelancing en Europe. Désormais, les entreprises et organisations pourront trouver les meilleurs professionnels indépendants pour tous types de projets », a pour l’occasion amendé le cofondateur et CEO de Comatch, Christoph Hardt.
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Avec ces nouvelles plateformes, les Big Four emboîtent le pas aux plateformes externes préexistantes. Non sans un défi d'homogénéité avec les équipes internes et d'acculturation au life style des indépendants.
340 000 versus 15 000 consultants freelances. Quel intérêt pour Malt ? Pas un avantage, mais trois, aux yeux d’Alexandre Fretti (relire ici et là). « Comatch est d’abord dans un positionnement premium, une logique de marketplace fermée composée pour 50 % d’anciens consultants en stratégie, essentiellement des MBB, et de 50 % d’experts de l’industrie seniors. Des consultants que nous avions du mal à attirer. Deuxième point, Comatch est de fait très fort en Allemagne, une zone où l’empreinte de Malt était plus récente. Troisième point, Comatch réalise 50 % de son chiffre d’affaires à l’international, ce qui nous permettra de renforcer encore davantage notre leadership européen », détaille à Consultor le DG de Malt, qui va ainsi pouvoir opérer sur 11 secteurs géographiques.
Une façon pour Malt de s’internationaliser donc, tout en augmentant qualitativement sa gamme d’experts en conseil en stratégie et en management de la transition. Pour le DG de Malt, les objectifs chiffrés sont simples : la plateforme devrait atteindre 300 millions d’euros de chiffre d’affaires cette année – elle vise le milliard d’euros d’ici 2024 –, et Comatch 80 millions d’euros. « À court terme, l’enjeu est de faire fonctionner les synergies commerciales, et de conserver la marque Comatch, très identifiée. La question de convergence va se poser ensuite. » La stratégie à terme de cette acquisition pour Alexandre Fretti est de devenir le nᵒ 1 de ce secteur qui explose, estimé à 355 milliards d’euros en Europe. « Nous travaillons dorénavant avec Comatch avec 80 % du CAC 40 et du DAX 40. Notre objectif est d’être le partenaire préféré de tous les grands groupes pour l’accès aux talents indépendants et de devenir d’ici 5 à 10 ans l’Accenture du marché du freelancing au niveau international. »
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