McKinsey gagne son combat judiciaire contre Jay Alix
Cette fois, le fondateur d’AlixPartners jette l’éponge ! Un juge fédéral a en effet rejeté sa plainte déposée contre la Firme. Le bras-de-fer avait débuté en 2018.
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La décision du juge fédéral Jesse M. Furman – de la Cour de district des États-Unis pour le district sud de New York - a été rendue publique le 3 juillet, ce dernier estimant que Jay Alix « n’avait pas qualité pour intenter une action en justice en vertu de la loi fédérale sur les organisations procédant au racket et à la corruption (RICO) ».
Le conseil de Jay Alix, Sean O’Shea, s’est alors déclaré « déçu par la décision du juge et en désaccord avec elle », ajoutant espérer que la cour d'appel « suive à nouveau » son client.
Rebondissement le 15 août dernier
Ce jour-là, l’avocat de Jay Alix a fait part de la décision de son client de « mettre fin au litige » dans la mesure où il avait « atteint son objectif » et où celui-ci « n’avait jamais été monétaire ».
Depuis le dépôt de plainte initial de Jay Alix en 2018, l’entité de retournement de McKinsey, Recovery and Transformation Services (RTS), a fait l’objet de nombreuses poursuites et enquêtes gouvernementales. Bien que la Firme n’ait reconnu aucun acte répréhensible, elle a versé 18 millions de dollars en 2021 pour résoudre une enquête gouvernementale sur ses politiques visant à prévenir les délits d’initiés - et 15 millions de dollars en 2019 pour régler une instruction distincte sur les divulgations de conflits d’intérêts de la société devant le tribunal des faillites. Selon le conseil de Jay Alix, son « comportement illégal » a donc été pleinement exposé.
Le fondateur du cabinet de conseil en retournement AlixPartners, qui agissait en nom propre et non pour le compte du cabinet, avait subi un premier revers en 2019 lorsque sa plainte initiale avait été rejetée. Jay Alix avait alors interjeté appel et la bataille juridique – qui comporte d’autres volets, dont un datant de 2016 (transmission au parquet fédéral américain de cinq dossiers de retournement sur lesquels McKinsey avait été mandaté) – s’était poursuivie, une version amendée de la plainte ayant été jugée recevable.
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D’abord déboutée, un magistrat vient de juger recevable la plainte déposée en 2018 par Jay Alix. Le fondateur d’AlixPartners guerroie depuis une décennie contre les irrégularités déclaratives dans lesquelles McKinsey se serait développé dans le domaine du conseil en retournement d’entreprises en difficulté.
Les accusations de Jay Alix à l’encontre de McKinsey
Pour ce dernier, McKinsey aurait dirigé une « entreprise criminelle » en dissimulant ses liens avec les prêteurs et les concurrents de ses clients. Toujours selon Jay Alix, de tels conflits d’intérêts auraient dû disqualifier la Firme de l’accompagnement de 13 entreprises en faillite - dont American Airlines, le détaillant alimentaire Harry & David ou le producteur de charbon Alpha Natural Resources. Ces pratiques illégales auraient pu coûter certaines missions à AlixPartners.
Son fondateur a aussi accusé McKinsey d’avoir mis en place un système de « pay-to-play » : le cabinet aurait organisé des réunions entre ses clients du conseil et des avocats spécialisés en faillite, les avocats en question orientant leurs clients en difficulté vers la Firme pour des activités de restructuring.
Une victoire complète pour la Firme ?
Si McKinsey semble in fine sortir vainqueur de ce bras-de-fer de plusieurs années, le géant du conseil US y a laissé des plumes : en 2023, un représentant de la Firme a en effet déclaré au WSJ que « la division ne fermait pas » [RTS, ndlr] tout en confirmant qu’à cette période « le cabinet n’avait aucun engagement relatif au Chapter 11 » (= une disposition du Code de la faillite US permettant aux entreprises en cessation de paiement de se placer sous la protection de la loi auprès d’une cour de justice).
Le 15 août dernier, un porte-parole de McKinsey a déclaré au WSJ que le cabinet « continuerait à soutenir les transformations de ses clients avec intégrité, professionnalisme et excellence ». Se félicitant de la décision de la Justice, il a également rappelé que le cabinet avait affirmé dès le départ que « les allégations de Jay Alix étaient juridiquement sans fondement ».
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