Atos a rapporté 116 millions d’euros à McKinsey de 2022 à 2024
D’après un fichier confidentiel du groupe informatique en proie à de graves difficultés financières, McKinsey lui a fourni 45 millions d’euros de conseil en 2022, 57 millions en 2023 – et 14 millions en 2024.
- Enquête : plongée dans la clientèle de McKinsey en France
- McKinsey gagne son combat judiciaire contre Jay Alix
- Allemagne : Roland Berger au chevet d’un acteur majeur de l’agriculture
- McKinsey au Canada : la plus-value indéterminée des contrats avec le gouvernement Trudeau
- Chine/USA : McKinsey menacé d’exclusion des contrats publics à 9 mois de l’élection présidentielle américaine
- McKinsey ferme son activité de retournement en France
- Restructuring : McKinsey n’échappera pas au procès
- Playmobil : en avant McKinsey
Le géant du conseil en stratégie n’est pas le seul à avoir bénéficié de cette énorme manne financière, EY ayant de son côté récolté 119 millions d’euros.
Ces éléments confirment les informations dévoilées par Consultor début décembre sur la clientèle de McKinsey en France.
L’accompagnement sollicité par Atos a aussi largement profité à d’autres bureaux du cabinet – en Inde et en Israël, en l’occurrence, le grand groupe informatique y étant un client majeur.
à lire aussi
C’est l’un des secrets les mieux gardés par tout cabinet de conseil, a fortiori par McKinsey… Identité des grands groupes conseillés par le cabinet de conseil, clients faisant les belles heures du bureau parisien : Consultor lève le voile.
En pleine restructuration financière, Atos, qui emploie 90 000 personnes dans le monde, dont 10 000 en France, est endetté à hauteur de 5 milliards d’euros. Il a récemment choisi un nouveau président pour son conseil d’administration, lequel deviendra PDG du groupe en février 2025 : Philippe Salle, passé notamment par McKinsey.
De février 2023 à fin juin 2024, plusieurs offres d’entrée au capital d’Atos se sont succédé – sur des périmètres différents, émanant d’Airbus, puis du milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, puis du fondateur de Onepoint, David Layani – mais toutes ont échoué. In fine, les banques et les porteurs obligataires ont conclu un accord prévoyant notamment d’effacer 3,1 milliards de dettes, tout en investissant à nouveau environ 1,5 milliard d’euros à parts égales entre les créanciers.
Des conseils prodigués en vue d’un projet de scission… abandonné
Ils ont été missionnés dès 2022 dans le cadre d’un projet de scission devant donner naissance à Tech Foundations – qui regroupe les activités historiques d’infogérance d’Atos – et Eviden, qui concentre ses activités porteuses, comme la cybersécurité, les supercalculateurs et le big data. Le projet n’a finalement pas vu le jour.
D’après le document confidentiel interne dévoilé par un salarié d’Atos à l’origine d’un signalement au parquet de Paris (ce dernier demandant à bénéficier du statut de lanceur d’alerte), les objets des accompagnements réalisés par les différents conseils ont été les suivants : « fusions-acquisitions, restructuration, contentieux, marketing et communication, finance… »
Les cabinets d’avocats Darrois Villey Maillot Brochier et Baker & McKenzie, les banques Rothschild & Co et Perella Weinberg Partners, ainsi qu’Accuracy et Finexsi sur le volet conseil financier ont également été sollicités par Atos. Le montant de leurs honoraires se révèle toutefois bien inférieur à celui d’EY ou McKinsey.
Selon nos confrères d’Off Investigation, la direction d’Atos pourrait préparer un « ajustement stratégique » incluant potentiellement « une réduction de la collaboration avec ces cabinets de conseil », citant une source qui souhaite rester anonyme.
Un tuyau intéressant à partager ?
Vous avez une information dont le monde devrait entendre parler ? Une rumeur de fusion en cours ? Nous voulons savoir !
commentaires (2)
citer
signaler
citer
signaler
tech - télécom - médias
- 23/12/24
La part de missions liées à l’accompagnement des entreprises sur les enjeux d’IA/IA générative s’accroît au sein des cabinets. Mais qu’en est-il de l’équipement des consultants en interne ?
- 19/12/24
Chuck Whitten est un partner « boomerang » de Bain où il avait passé 22 ans. Au sein du cabinet il avait, notamment, conseillé Dell durant plus de 10 ans, avant de rejoindre l’entreprise.
- 03/12/24
Il est un alumni du conseil en stratégie qui fait parler de lui ces dernières semaines… Et qui aurait sans nul doute préféré rester discret pour l’occasion. Alban du Rostu, 34 ans, consultant chez McKinsey entre 2018 et 2021, puis DG du Fonds du Bien Commun (FBC), créé par l’homme d’affaires milliardaire Pierre-Édouard Stérin, catholique conservateur proche de l’extrême droite, avait été nommé le 25 novembre dernier directeur de la stratégie et du développement du groupe Bayard par son président, François Morinière…
- 21/11/24
Thibault Delon, près de 4 ans passés au bureau parisien de L.E.K., vient d’être nommé Chief of staff de Maxime Saada, CEO de Canal+ et président du directoire.
- 14/11/24
Désignée comme l’une des 50 Women in Tech allemandes en 2021, Mariam Kaynia, plus de 8 ans passés chez McKinsey, devient Chief Data and Information Officer du groupe français de télécoms par satellite.
- 07/11/24
Des associés de Simon-Kucher, EY-Parthenon, Circle Strategy et Oliver Wyman nous livrent leurs diagnostics et proposent des options stratégiques.
- 05/11/24
Benjamin Revcolevschi, consultant puis manager au BCG de 1999 à 2007, succède à Michel Paulin, pilote du leader européen du cloud depuis 6 ans.
- 02/11/24
Noli pour No One Like I. Tel est le nom de la start-up de Beauty Tech cofondée par Maëlle Gasc, 4 ans au BCG, avec un ancien directeur marketing de L’Oréal Paris. Une plateforme qui s’appuie notamment sur l’IA.
- 22/10/24
L’ex-pépite française du numérique, Atos, endettée à hauteur de 5 milliards d’euros, en pleine restructuration financière, vient de nommer son nouveau président du conseil d’administration. Il s’agit de Philippe Salle, 59 ans, un ancien senior manager de McKinsey, depuis 2017 directeur général du groupe Emeria (propriétaire en France de la marque Foncia).