Les pistes du BCG pour que KTM continue à tracer sa route
La marque autrichienne est lourdement endettée. Le BCG a identifié des pistes pour préserver l’avenir du constructeur.
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Bien qu’en position dominante, KTM, qui appartient au groupe autrichien Pierer Mobility (également détenteur de Husqvarna, GasGas et de 50,1 % de l’italien MV Agusta), a été placé en procédure de sauvegarde auto-administrée le 29 novembre 2024. Son endettement est estimé à 1,5 milliard d’euros minimum (près de 3 milliards selon certaines sources).
La surproduction de motos (265 000 en stock selon le quotidien autrichien Der Standard), alors que les concessionnaires faisaient remonter des signaux négatifs quant à la demande depuis de longs mois, serait l’une des causes des déboires de la marque.
C’est dans ce contexte que le Boston Consulting Group a mis à la disposition de l’administrateur judiciaire en charge de la restructuration de KTM une analyse de marché et de la valeur marchande du constructeur.
Selon le cabinet de conseil, les principaux marchés de KTM devraient connaître une croissance annuelle supérieure à 10 %. Le segment tout-terrain, dont le constructeur est le « leader incontesté » avec une part de marché comprise entre 40 et 60 %, devrait enregistrer des taux de croissance stables d’environ 3,5 % au cours des prochaines années.
Les recos du BCG pour alléger les coûts
La mondialisation des chaînes d’approvisionnement, l’allègement de la stratégie multimarque et l’amélioration de la compétitivité font partie des pistes suggérées par les consultants du Boston Consulting Group. Jusqu’à présent, la chaîne d’approvisionnement était axée sur l’Allemagne, l’Autriche et la Suisse, générant des coûts de production élevés. Autant de lieux de production toutefois perçus comme des gages de qualité par les consommateurs.
Les dépenses marketing et R&D – 200 millions d’euros en 2023 pour les secondes selon l’administrateur judiciaire – pourraient aussi être réduites.
Des mesures de court terme ont par ailleurs été actées, de la réduction des effectifs à celle du temps de travail, en passant par l’arrêt de la production jusqu’à fin février. Les motos stockées dans les entrepôts des trois filiales commerciales KTM, Husqvarna et GasGas seront bradées.
L’arrivée d’investisseurs (dont les offres sont attendues pour la troisième semaine de janvier) est par ailleurs indispensable pour mener à bien le plan de restructuration.
KTM va renoncer aux courses moto
Ses dépenses en la matière avaient atteint 95 millions d’euros en 2023, un montant « extraordinairement élevé » par rapport à la concurrence – toujours selon l’administrateur en charge de la restructuration. D’où l’arrêt de la participation de la marque aux compétitions dès la saison 2026 (MotoGP, motocross, rallye-raid).
Un changement majeur alors que la compétition – notamment le Rallye Dakar – était l’un des principaux leviers de visibilité de la marque. Entre 2001 et 2019, KTM l’a remporté 18 fois de suite. En tout, la marque a été lauréate du Dakar (moto) à 20 reprises.
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