Pour Roland Berger, la manne de la formation professionnelle
En deux ans, en 2018 et 2019, le cabinet s’est vu confier par le ministère du Travail six missions en lien avec la réforme de la formation professionnelle et la transformation de l’Agence nationale pour la formation professionnelle des adultes (AFPA), pour un total d’honoraires de 4,6 millions d’euros.
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Au sein de la Délégation générale à l’emploi et à la formation professionnelle (DGEFP, au sein du ministère du Travail), Roland Berger doit désormais être bien connu. Car durant deux ans au moins, le cabinet est intervenu à de nombreuses reprises sur le sujet de la formation professionnelle.
On savait que Roland Berger, en binôme avec Wavestone, était intervenu à l’AFPA, mission qui avait d’ailleurs eu pour conséquence l’annonce en interne d’une réduction significative des effectifs et une fermeture d’une partie des antennes de l’agence. De même, le cabinet avait-il été retenu sur la réforme de la formation professionnelle.
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C’était l’un des tandems à avoir répondu à la dernière vague d’appels d’offres de l’État en matière de conseil en stratégie. Selon la lettre confidentielle d’informations La Lettre A, Roland Berger et Wavestone ont été choisis pour pallier le déficit récurrent de l’Association pour la formation professionnelle des adultes. L’opérateur de l’État, dont le statut d’établissement public industriel et commercial a été créé début 2017, assure quelque 50 millions d’heures de formation professionnelle pour le compte du secteur public et du secteur privé et perçoit à ce titre une subvention annuelle de 110 millions d’euros.
Or, croit savoir La Lettre A, pour pallier le déficit récurrent de cette agence qui incombera directement aux comptes de l’État du fait de son nouveau statut, sa directrice générale Pascale Artois a mandaté le couple Roland Berger-Wavestone pour échafauder la nouvelle stratégie de l’agence. Leur diagnostic commencé en janvier doit nourrir le prochain contrat d’objectif et de performance prévu en mars.
Fin février, McKinsey comptait parmi les cabinets sélectionnés par le ministère de la Défense pour répondre à une dizaine de marchés publics conclus en décembre 2017 et publiés le 22 février (avis n° 18-25667), d’une valeur cumulée de 87 millions d’euros. Le cabinet travaillera sur un lot consacré au diagnostic et à l’évaluation de politiques publiques et à la transformation.
On connaît à présent le nombre total des missions qui ont été confiées à Roland Berger sur le sujet de la formation professionnelle. Le cabinet a été mandaté à six reprises en deux ans en appui à la transformation de l’AFPA (trois missions) et en appui à la réforme de la formation professionnelle (trois missions). C’est ce qu’il ressort des missions déclarées par ces cabinets auprès de la commission d’enquête du Sénat sur l’influence des cabinets privés sur les politiques publiques.
En 2020, la DGEFP s’est tournée vers le Boston Consulting Group. Le cabinet est d’abord intervenu sur l’évaluation des projets déployés par les Cap emploi à la suite de l’élargissement de leurs missions au maintien dans l’emploi et à l’accompagnement aux évolutions et transitions professionnelles, en application de la loi travail de 2016. La même année, le BCG a évalué l’expérimentation sur 14 territoires d’un Service public d’insertion (SPI).
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