Smart City : un important marché de conseil qui s’ignore
Énergie, transport, télécommunications : les villes bâties sur les technologies de l’information et de la communication sont au carrefour de plusieurs domaines de prédilection des cabinets de conseil en stratégie.
Qui, à l’instar de Monsieur Jourdain, peuvent faire de la smart city sans le savoir.
Ériger des pistes cyclables à Boston sur la base des usages des cyclistes équipés d’un système GPS sur smartphone : smart city ! À Dijon, constituer un centre de pilotage intelligent de tous les services (énergies, transports, voiries, éclairages) pour parfois aboutir à des progrès tout bêtes tels que la régulation des arrosages des jardins publics en fonction des prévisions météo : smart city !
Tels sont quelques-uns des exemples de villes intelligentes évoquées par les invités de Delphine Sabattier, journaliste indépendante pour Consultor.fr, dans Smart Tech, l’émission quotidienne dédiée à l’innovation diffusée sur B Smart le 1er juillet, dont Fabrice Catala, l’associé d’Ylios était invité à être le témoin.
Des associés choisis avec Consultor sur B Smart
Des associés de conseil en stratégie sélectionnés par Consultor interviennent en tant que témoins dans Smart Tech. L’émission quotidienne dédiée à l’innovation est diffusée sur B Smart, la nouvelle chaîne télé d’information économique. L'émission est conçue et présentée par Delphine Sabattier, journaliste indépendante pour Consultor.fr. Retrouvez le débrief de ces interventions télé sur consultor.fr. »
La smart city « se définit par l'utilité sociétale des services qu'elle apporte », comme l’a rappelé lors de l’émission Ariel Gomez, PDG et propriétaire de Smart City Magazine. Ainsi que par un « usage intelligent et massif des technologies » pour Djamel Khadraoui, manager R&D au Luxembourg Institute of Science and Technology. Ou, pour Julie de Brux, présidente de Citizing, cabinet de conseil spécialiste des politiques publiques, des « villes ou territoires qui utilisent les technologies avec l’ambition d’améliorer le quotidien ».
Une définition large qui fait que nombre de villes se qualifient à différents degrés au titre de villes intelligentes : Paris, New York, Angers, Nice, mais aussi des villes de taille plus modeste jusqu’à des villages de 1 000 habitants. Elles peuvent aussi être bâties de toutes pièces comme ce que fait Toyota au pied de mont Fuji, où le constructeur automobile entend ériger une woven city, une ville prototype pour faire étalage du potentiel des voitures autonomes dans ce contexte de laboratoire.
« Nous ne sommes pas dans le fantasme technologique. On a beaucoup évoqué la place des citoyens, des collectivités, mais moins celle des opérateurs qui sont au cœur du sujet, sans eux, s’ils ne gagnent pas d’argent, il n’y aura pas d’autres smart cities à l’avenir », a témoigné en plateau Fabrice Catala.
Société de transports, énergéticiens : l’atout « opérateurs » des cabinets de conseil
Et côté opérateurs, justement, les cabinets de conseil ont une carte à jouer. « La smart city implique des secteurs d’activité que nous connaissons bien et mobilisent collectivement de l’ordre de 25 % de nos équipes », indiquait Benoît Tesson, le directeur général et cofondateur de Vertone à Consultor (relire notre article).
« C’est un sujet sur lequel on accompagne une majorité d’acteurs depuis longtemps, confirme Fabrice Catala à Consultor. Quand ERDF s’interrogeait sur le déploiement de Linky, nous avions imaginé que ces boîtiers pourraient aussi être utilisés pour des votations citoyennes. Et tous les grands acteurs économiques ont des sujets qui touchent à la smart city : l’énergie, avec les énergies renouvelables et les réseaux intelligents, la mobilité, avec par exemple les bornes électriques de rechargement de voiture en ville… Je peux multiplier les exemples pour tous les acteurs qui touchent de près ou de loin à la ville. »
Un concept qui peut donc englober un nombre large de missions comme celles que mentionne Fabrice Catala : « Un délégataire de service public qui s’interroge sur ce qu’il peut ajouter à son offre pour conserver la fidélité de son concessionnaire, une réflexion sur l'avenir de l'accès à la ville de demain pour le transport de marchandise, une réflexion sur la démocratie de proximité... »
« On a besoin d’acteurs de conseil sur ce marché. Car les opérateurs qui veulent se positionner n’ont pas forcément tous les codes et ont besoin de cabinets qui peuvent leur donner une vision à 360 degrés et les aider à établir des poches de valeur qui ne sont pas évidentes à identifier », analyse encore l’associé.
Profusion de missions sans qu’aucune ne soit à proprement parler étiquetée smart city : là est la subtilité et le revers d’une définition assez lâche de la smart city. Ce qui en fait un marché de conseil en stratégie aux contours flous, mais un marché à part entière cependant.
Benjamin Polle pour Consultor.fr
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