Afrique du Sud : démission précipitée du Monsieur anti-scandale de Bain
Athol Williams, maître de conférences à l'université de Cape Town, un ancien consultant chez Bain & Company dont il fut partner (de 1996 à 2010), claque la porte de Bain. Il avait été nommé en mai comme partner à Johannesburg pour superviser l'enquête interne conduite par Bain après que le cabinet a été mis en cause dans le dysfonctionnement de l’agence de perception des revenus de l’État, South African Revenue Service (SARS), où Bain avait conduit une mission de restructuration en 2015.
Il avait précédemment travaillé avec Bain (depuis septembre 2018), dans un premier temps pour donner son opinion sur l'indépendance et la pertinence de l'enquête interne, puis en tant qu'advisor pour l'élaboration du plan de redressement de Bain.
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Athol Williams a démissionné le jeudi 17 octobre, se jugeant mis sous pression et estimant dans la presse sud-africaine que le cabinet ne faisait pas tout l'exercice de transparence requis. Il a toutefois indiqué dans un communiqué ultérieur ne pas avoir d'éléments en sa possession indiquant que Bain ait voulu nuire à SARS.
Les allégations rapportées dans la presse sud-africaine ont été ensuite contestées par Bain. Le cabinet a déclaré que Athol Williams avait fait connaître en interne son intention de partir dès le mois d'août pour pouvoir se concentrer sur ses recherches universitaires.
Par ailleurs, Bain dit avoir communiqué l'ensemble des informations à sa disposition au sujet de sa mission chez SARS et être allé au terme de l'enquête interne qui conclut que le cabinet n'avait « aucune motivation, financière ou autre, à nuire à SARS ».
Tom Moyane, le directeur de l’agence de perception des revenus de l’État, South African Revenue Service (SARS), avait été remercié par le nouveau président sud-africain Cyril Ramaphosa en mars 2018, à l’aune d’écarts très importants entre les prévisions de l’agence et ses recettes effectives. Une enquête avait été ouverte en mai pour déterminer les raisons de ces écarts. C’est au cours de cette enquête que le rôle de Bain dans la réforme de SARS a été remis en cause par plusieurs des cadres de l’agence.
Cette commission d'enquête reproche notamment à Bain d'avoir contribué à la mutation chaotique de 200 managers seniors, à la fermeture d'unité de SARS et à l'affaiblissement général des performances de l'agence.
En septembre 2018, le cabinet américain avait fait savoir que les honoraires de 164 millions de rands (9,2 millions d'euros) perçus lors de cette mission conduite en 2015 seraient intégralement remboursés à l'Afrique du Sud. Par ailleurs, Vittorio Massone, le managing partner de Bain en Afrique du Sud, avait été dans un premier temps relevé de la gestion quotidienne des opérations du bureau de Johannesburg, tout en demeurant un partner du cabinet.
Bain et Vittorio Massone se sont séparés définitivement en novembre 2018.
En juillet 2019, Norman Mbazima, anciennement président délégué du géant minier britannique AngloAmerican – poste dont il a démissionné lorsqu'il a pris son rôle de chairman du conseil de surveillance Bain Africa –, a été nommé à la tête d'un conseil de surveillance pour l'Afrique créé par Bain.
Crédit photo : Athol Williams in Oxford, UK, 2017 CC BY-SA 4.0
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