Bain privé de contrats publics au Royaume-Uni pour trois ans
Le gouvernement britannique a exclu le cabinet américain de tout contrat public pendant une durée de trois ans pour son implication dans le scandale Zuma, en Afrique du Sud.
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Décidément, Bain n’en a toujours pas fini avec le bourbier sud-africain dans lequel le cabinet de conseil basé à Boston est enlisé depuis 2018.
Quatre ans après avoir été publiquement mis en cause pour son rôle dans le dysfonctionnement de l’agence de perception des revenus de l’État, le South African Revenue Service (SARS), où Bain avait conduit une mission de restructuration en 2015, une nouvelle sanction vient de tomber : le gouvernement britannique exclut Bain de tout contrat public pour une durée de trois ans. C’est la première fois qu’un pays occidental prend une telle décision suite à cette affaire.
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En 2018, Bain avait cherché par tous les moyens à faire taire la vive polémique concernant une mission de conseil de deux ans et de neuf millions d’euros que le cabinet avait obtenue en 2015 pour la South African Revenue Service (SARS), l’agence de perception des revenus de l’État sud-africain.
Et cette décision a été prise pour sa « faute professionnelle » commise dans l’affaire de corruption dite « scandale Zuma » du nom du président de la République sud-africain Jacob Zuma (2009-2018), qui a secoué l’Afrique du Sud. Elle s’appliquerait rétrospectivement à partir du 4 janvier 2022. Les excuses de Bain pour les erreurs commises par son bureau sud-africain et le remboursement, avec intérêts, des frais de missions n’ont pas suffi à éteindre l’incendie.
Repris par le Financial Times, le ministre britannique Jacob Rees-Mogg aurait déclaré que l’affaire avait rendu l’intégrité de Bain « discutable » et qu’il n’était pas convaincu que le cabinet avait pris « suffisamment au sérieux » son implication dans cette affaire.
Un vrai coup dur pour Bain, qui pourrait ne pas être le dernier. Toujours d’après le FT, alors que le Royaume-Uni est le premier pays occidental à prendre de telles sanctions suite à ce scandale, il n’est pas exclu que les États-Unis lui emboîtent le pas.
« Nous sommes déçus et surpris par la décision du ministre, a réagi Bain. Nous répondrons pour exprimer notre inquiétude au sujet de ce processus et […] si nécessaire, nous envisagerons d’autres options pour faire réviser cette décision. En attendant, nous continuerons à travailler avec le département du Cabinet Office pour nous assurer que nous faisons ce qui est nécessaire afin de rétablir notre position auprès du gouvernement britannique. »
Depuis 2018, les contrats publics passés par le Royaume-Uni se sont élevés à 63 millions de livres sterling (environ 74,5 millions d’euros), dont 40 millions de livres sterling (47,3 millions d’euros) de prestations de conseil au sujet du Brexit. Mais l’impact est avant tout sur l’image de marque du cabinet, qui a fait le choix de ne désormais plus opérer le secteur public.
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