Le BCG choisi pour « sourcer » des candidats et écrire les offres d’emploi de 30 agences européennes
Ce contrat d’une valeur de 18 M€ attribué en juillet au BCG porte sur des campagnes de sourcing et de recrutement.
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L’acheteur et coordinateur de l’appel d’offres, l’European Medecines Agency (EMA), agit pour le compte de 30 autres agences européennes implantées dans 18 pays. Trois le sont en France : l’European Banking Authority (EBA), l’European Securities and Markets Authority (ESMA) à Paris et le Community Plant Variety Office (CPVO) à Angers.
La valeur maximale de ce marché d’une durée de 2 ans est donc estimée à 18 millions d’euros. Le bureau du BCG attributaire est celui de Bruxelles.
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Après que l’Union européenne avait été épinglée pour des factures de conseil jugées exorbitantes, son bras exécutif, la Commission européenne, vient de publier la liste des missions de conseil en stratégie achetées en 2022. La facture totale baisse. Les consultants continuent cependant à intervenir sur une grande diversité de sujets dans tous les secteurs.
Les difficultés de recrutement de l’EMA
L’EMA est une agence décentralisée dont le siège est à Amsterdam. Sa mission est de protéger et promouvoir la santé publique et animale. Les décisions relatives à l’octroi, à la suspension ou au retrait d’une autorisation de mise sur le marché des médicaments sont délivrées de façon centralisée par la Commission européenne, sur la base des avis scientifiques émis par l’EMA.
L’Agence s’est dotée d’une nouvelle stratégie RH et souhaite – notamment – mettre davantage l’accent sur ses actions de sourcing visant des candidats « passifs » pouvant être attirés par son Employer Value Proposition (EVP). En effet, bien qu’elle ne soit « pas toujours en mesure de répondre aux prétentions salariales ni aux exigences organisationnelles des candidats » (rythme de travail), l’EMA jouit « d’un certain prestige en tant que garante de la santé publique en Europe ».
L’EMA souhaite également diversifier ses actions de sourcing et de recrutement. Jusqu’à présent, la publicité en a été le vecteur essentiel – sur le site web de l’Office européen de sélection du personnel (EPSO), le réseau des agences de l’UE, ResearchGate et LinkedIn. L’Agence utilise aussi ponctuellement d’autres jobboards et des revues professionnelles pour diffuser ses offres d’emploi.
Selon les termes du formulaire technique, « l’agence de recrutement » recherchée est par ailleurs attendue pour permettre un « meilleur équilibre géographique » des candidats, notamment par l’identification des « canaux les plus pertinents » pour toucher ces derniers dans les différents pays de l’UE.
Le contexte des autres agences européennes n’a pas été spécifié, mais l’accompagnement requis répondra aux mêmes impératifs. Les effectifs de l’European Banking Authority comptent 208 personnes, ceux de l’European Securities and Markets Authority, un peu plus de 300, et le Community Plant Variety Office emploie 50 personnes (source : site de l'Union européenne).
Les principales missions à opérer
Le BCG va donc servir d’intermédiaire entre l’EMA ou l’une des autres agences européennes et « toute plateforme, site Internet, jobboard ou média print » pour publier ses offres d’emploi.
Dans le détail, le cabinet sera conduit à gérer la préparation technique des annonces à publier. Sur cette dimension, il devra travailler avec les services RH et managers concernés pour affiner au maximum les fiches de postes, notamment par une mise en perspective de fiches de postes similaires du secteur. Il créera également les contenus (texte, image, vidéo) requis pour mettre en valeur les offres d'emploi. Au niveau de la détection comme des relations avec les candidats qualifiés (en recherche active ou à l’écoute du marché), il jouera un rôle pivot.
Dans cette perspective, le BCG a été sélectionné sur la base « d’une connaissance approfondie du marché de l’emploi des candidats de l’UE – pour des profils scientifiques/réglementaires/sciences de la vie, informatique et assistance aux entreprises ».
La forte dimension marketing et analytique de l’accompagnement à réaliser
Les différentes actions à mener feront partie de plans marketing dédiés, élaborés par le cabinet. Par ailleurs, selon les missions réalisées, ce dernier devra fournir des statistiques et/ou reportings précis.
Pour les premières, il pourra s’agir du nombre de clics ou de candidatures par source, de données de sensibilisation globale (nationalité/sexe) ou de liste de saisies live de publicités. Ou encore, du nombre de candidats approchés, du nombre de candidats ayant refusé le contact (avec les motifs de refus), de pourcentages par nationalités des candidats recherchés, de données de diversité des genres (au moins 50 % de candidates féminines).
Pour les reportings, le BCG devra fournir des rapports semestriels sur « les leçons tirées des missions terminées afin d’améliorer l’attrait futur des postes vacants, sur la satisfaction des candidats passifs ou actifs et sur celle des gestionnaires d’embauche ». La satisfaction des candidats recrutés et embauchés devra aussi être mesurée.
Quels critères de choix pour ce contrat - et quelles modalités de paiement ?
Pour attribuer ce marché, le critère de qualité a été pris en compte à hauteur de 70 % et celui du prix, à 30 %.
La rémunération interviendra au forfait, quel que soit le nombre de candidats éligibles proposés ou inscrits en liste d’attente. En revanche, si le cabinet n’est pas en mesure de fournir une liste de candidats admissibles à l’agence concernée avant la clôture du marché, aucun paiement n’aura lieu.
Par ailleurs, pour qu’un livrable soit considéré comme « complet » – générant un paiement à 100 % –, les candidats identifiés devront avoir postulé et avoir été embauchés ou inscrits sur liste d’attente par l’autorité contractante.
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