Le cas « in basket », le test redouté du BCG
S’engager dans le processus de recrutement du Boston Consulting Group oblige à une préparation ardue, notamment du fait d’une épreuve supplémentaire et atypique : l’étude de cas écrite, appelée en interne « in basket ».
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Le cabinet de la rue Saint Dominique recrute 80 à 100 professionnels par an. Mais, pour parvenir à sélectionner au mieux ses futurs consultants, les ressources humaines doivent programmer pour chaque poste ouvert une dizaine de processus avec des candidats.
Si les premiers et derniers tours d’entretiens se veulent assez traditionnels, marqués notamment par des études de cas orales avec questions-réponses et discussion pendant une heure, le deuxième tour est, lui, beaucoup plus spécifique.
En effet, cette épreuve surnommée « in basket ». L’histoire raconte qu’elle a été donnée pour la première fois dans un bureau Australien, et que les candidats tiraient alors leur sujet au sort, dans un panier. Elle consiste en une étude de cas écrite.
Isolé dans une salle de travail, le candidat dispose d’un dossier d’une trentaine de pages écrites en anglais, de son stylo, de sa calculette et de feuilles blanches. Rien d’autre. A partir de ce dossier, il doit répondre à trois questions qu’un client du cabinet aurait pu lui poser. « Les demandes sont très cadrées, très orientées business », assure l’une des candidates, sortie d’HEC. Le candidat dispose de deux heures de préparation pour répondre aux questions, en réalisant à la main des slides en anglais, présentables comme s’il était en rendez-vous client. S’en suit alors une présentation générale de 20 minutes, complétée par dix minutes de questions réponses sur le cas en lui –même puis par une conversation sur le cabinet et les motivations du candidat.
Une préparation obligatoire
Pour les candidats, le principal écueil de cette épreuve semble résider dans le temps de préparation. « Dès l’entretien préalable au processus de recrutement chez eux, les consultants du BCG nous préviennent qu’il faut une réelle préparation avant d’affronter cette épreuve », assure l’une des candidates. Certains postulants mutualisent leurs efforts, et s’entraînent aux oraux entre eux. « L’essentiel est de savoir faire le tri entre les documents fournis, faire la part entre ce qui peut nous être utile et le reste », précise un autre. Et surtout être capable de justifier chaque calcul réalisé durant l’épreuve et présenté dans ses conclusions. « Mieux vaut donc penser à garder l’historique de ses calculs », précise ce candidat.
Exigeant, le BCG tente via cette épreuve d’évaluer la capacité du candidat à travailler sous pression. Les candidats sont testés sur leur capacité à prendre des décisions rapides et présentables.
« Le processus de recrutement dans ce cabinet se fonde sur la réactivité, il oblige à savoir être constructif, là où celui de McKinsey par exemple est davantage axé sur l’international et l’importance du réseau », analyse une candidate recalée après cette épreuve.
Au total, le processus de recrutement du BCG dure environ un mois et demi, entre l’envoi du CV ou l’approche par un cabinet de chasse, et la réponse définitive après les trois tours.
« Un parcours très encadré, très accompagné même », nous assure un candidat. Une manière pour le BCG d’être (presque) certain de ne faire entrer que les meilleurs.
Par Barbara Leblanc pour Consultor, portail du conseil en stratégie-04/10/2013
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