Népotisme : le FT met le BCG face à ses contradictions
Les enfants d’une trentaine d’associés du BCG ont participé à un programme d’une semaine au sein du bureau de Londres pour découvrir les coulisses du métier. Une attention qui n’était pas au goût de tous : le personnel du bureau londonien a dénoncé une forme de « népotisme » qui va à l’encontre des positions publiques de l’entreprise.
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L’événement, baptisé « programme d’été Bruce Henderson », du nom du fondateur du Boston Consulting Group, devait faire découvrir, le temps d’une semaine, l’univers des métiers du conseil au sein de l’entreprise. Mais il s’est transformé en pomme de discorde au sein du bureau londonien du BCG, où il s’est déroulé.
En effet, la trentaine de jeunes qui y ont participé sont des enfants de partners de premier plan. Pour le personnel du bureau de Londres, il s’agit ni plus ni moins que de « népotisme », rapporte le Financial Times.
« Ils ont eu droit à des visites de bureaux, à des dîners et à toutes sortes de choses qui ne seraient normalement même pas données aux candidats [à un emploi]. Ils en ont fait un peu des vacances pour les enfants des partners qui sont venus », a déclaré au journal un employé actuel du BCG. La fille d’un associé du bureau de Paris indique ainsi sur LinkedIn avoir lors de ce voyage appris les « bases du conseil en stratégie » et présenté un projet à « un panel de consultants seniors ».
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Le bureau du BCG à Londres a décidé de mettre un terme aux voyages en avion, par exemple à Barcelone et Florence, auxquels pouvaient être conviés des candidats au recrutement, selon un article du Financial Times. Ces séjours touristiques et de dégustations œnologiques visaient à séduire des candidats et de les convaincre de rejoindre le Boston Consulting Group plutôt que la concurrence.
L’affaire fait d’autant plus de bruit qu’en 2021, le BCG a adhéré à un programme au Royaume-Uni pour aider les personnes issues de milieux défavorisés à rejoindre le monde du conseil. « Ce genre de comportement se moque du travail que fait ce programme pour faire progresser la mobilité sociale dans la finance et le conseil », a ajouté l’employé.
Échangeant de façon anonyme sur un groupe privé, plusieurs employés ont dénoncé le manque de cohérence entre, d’un côté, les déclarations publiques de la direction monde du BCG au sujet de la réduction de ses émissions carbone (lire ici) et la volonté de recruter des militants pour le climat et, de l’autre, la venue d’enfants de partners du monde entier pour « une journée amusante », écrit l’un d’eux.
« Les gens prendraient notre engagement net zéro plus au sérieux s’il y avait plus de cohérence dans tous les domaines », a ajouté un autre employé du BCG. L’un d’eux, qui se présente comme un membre du personnel ayant travaillé sur l’événement en question, a dénoncé « une utilisation choquante des ressources ».
Mais un autre, qui s’est présenté comme associé principal, a défendu le BCG en assurant que « nous payons nous-mêmes si nous voulons que nos enfants partent ». De son côté, le BCG a déclaré :
« Le programme d’été Bruce Henderson est en place depuis de nombreuses années et est conçu pour aider les enfants à acquérir une vaste expérience éducative et professionnelle. Les parents assument les coûts primaires, tels que les déplacements. Les participants restent dans des dortoirs universitaires et le programme est axé sur l’éducation. »
Et d’assurer que les consultants qui ont travaillé sur ce programme ont donné de leur temps. Ce qui représenterait trois membres du personnel œuvrant pendant deux mois pour préparer le programme, soit un peu plus « d’un million de livres sterling » si cela avait été facturé à un client externe, a estimé un employé du BCG.
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