Roland Berger construit l’avenir d’un promoteur en peine
Le secteur de l’immobilier, et en particulier celui de la construction immobilière, connait une nouvelle crise. C’est dans cette conjoncture des plus dégradée que le cabinet Roland Berger est intervenu en début d’année dans la mise au point d’une nouvelle stratégie opérationnelle pour le groupe AST.
« Conformément au plan d’action annoncé en mars dernier, AST Groupe, accompagné par le cabinet Roland Berger, a identifié et mis en œuvre des mesures clés pour réduire ses coûts opérationnels et améliorer l’efficience de son activité maisons individuelles. Au cours du semestre, le groupe a engagé une réorganisation interne et s’est attelé à déployer les premières mesures, telles que la réduction des charges opérationnelles (ajustement des effectifs, fermetures/regroupements d’agences commerciales, frais marketing…), et le recrutement d’un directeur des opérations techniques groupe qui coordonne les directions travaux régionales, les achats et le bureau d’études afin d’assurer une meilleure gestion et planification des chantiers », explicite la gouvernance d’AST Groupe, entreprise lyonnaise toujours dirigée par l’un des cofondateurs, Alain Tur (l’autre cofondateur, son frère Sylvain, s’est retiré de la DG en mars 2021). Un groupe qui partage des données déficitaires sur le premier semestre 2023 (l’EBITDA s’établit à - 4,9 M€) qui « n’intègrent pas encore les effets du plan d’action » mis en œuvre d’après les dirigeants.
Pourtant, la conjoncture immobilière (les résultats du 2e trimestre partagés par le ministère de la Transition écologique) n’est pas des plus optimistes : le nombre de logements autorisés s’établit « à un niveau inférieur de 15,8 % à sa moyenne des 5 dernières années… Dans le même temps, la baisse du nombre de mises en chantier, amorcée au premier trimestre 2022, continue (- 6,9 %, après - 11,8 %)… Avec 72 800 logements commencés, les ouvertures de chantier descendent à leur point le plus bas depuis le début de la série au premier trimestre 2000 », et les autorisations sont en chute libre, -20,1 % par rapport au cumul annuel au deuxième trimestre 2022, dont - 31,8 % dans l’individuel.
L’action d’AST Groupe (coté au second marché de la Bourse de Paris depuis 2004) est quant à elle passée de 3,73 € en octobre 2020 à 0,5 € 3 ans plus tard. C’est dans ce contexte morose que la gouvernance du groupe tente de rassurer. « AST Groupe poursuit la mise en œuvre de son plan d’action avec, pour chacune de ses activités, des mesures pour accroître l’efficacité opérationnelle et optimiser les coûts d’exploitation. Pour ce faire, le groupe va se concentrer sur son cœur d’activité, la maison individuelle, afin notamment de réduire son besoin en fonds de roulement. En maisons individuelles, le groupe devrait bénéficier du démarrage de nouveaux chantiers profitant d’un meilleur niveau de marge et va également procéder à une montée en gamme de ses modèles afin d’augmenter la marge brute des futurs chantiers. De plus, l’ajustement des effectifs initié sur le 1er semestre portera ses effets sur les résultats du second semestre de la division. » À voir si les prochains résultats sur le S2 et l’année 2023 infléchissent la tendance et montrent la pertinence du plan d’action (teinté de coupes sèches) proposé par le cabinet Roland Berger.
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