Bain India : 15 à 20 % des consultants licenciés en raison des déboires du fonds Tiger Global
En juin 2024, l’entité indienne de Bain & Company a annoncé se délester d’un consultant sur cinq. Le principal facteur externe de ces licenciements tiendrait dans la crise que traverse depuis 2021 l’un des gros clients du cabinet, le fonds américain Tiger Global.
Si des facteurs internes expliquent également ce délestage – le cabinet avait beaucoup embauché jusqu’en 2022, dans le contexte d’euphorie post-Covid pour le conseil en stratégie –, l’autre motif serait lié à la dépréciation significative du portefeuille de Tiger Global (de son nom complet Tiger Global Management, LLC) et à la défiance qui règne à l’égard du capital-risque. Or, le fonds avait signé un contrat au long cours avec Bain & Company pour ses due diligence stratégiques.
Selon des employés de Bain India, « environ la moitié des activités [de l’entité indienne de Bain] proviennent du capital-investissement » (source : média économique panasiatique The Ken).
Des licenciements qui ont surpris jusqu’à certains partners locaux du cabinet
Début juin, 150 à 200 employés de Bain India se sont vu imposer une réunion de 10 minutes avec les ressources humaines. Ils ont alors appris que le cabinet s’apprêtait à licencier 15 à 20 % de ses effectifs, du grade intermédiaire entre consultant junior et consultant (« senior associate consultant » chez Bain) à celui de principal (« associate partner »).
Selon les informations recueillies par The Ken, cette annonce a pris de court l’ensemble des forces vives du cabinet, y compris la plupart des partners locaux. D’après les consultants juniors, Bain a la réputation d’être « plus empathique et plus humain » que ses deux rivaux des MBB.
La dépendance de Tiger Global à Bain & Company mise en cause dans les déboires du fonds… et inversement
Là où la plupart des clients private equity du géant du conseil US le mobilisent pour des missions ponctuelles, « l’innovation » de Tiger Global avait consisté à signer des contrats de plus long terme avec le cabinet et à lui sous-traiter la totalité de ses due diligence stratégiques.
Ainsi, avec une équipe d’une quarantaine de personnes seulement quand celles des fonds Andreessen Horowitz ou Insight Partners en emploient environ 300, Tiger Global réalisait, au faîte de sa gloire, une transaction par jour ouvrable dans le domaine des nouvelles technologies et logiciels, de la consommation et des modes de paiements — selon le Business Insider.
Bain aurait fourni de nombreuses estimations de revenus, analyses concurrentielles ou analyses de marché ayant permis aux associés du fonds de prendre des décisions ultra-rapides — en gagnant des contrats en quelques jours. Les sources du Business Insider mentionnent des dizaines, voire des centaines de millions de dollars de financement après un seul appel téléphonique. Or, dans le secteur du capital-risque, l’examen d’un investissement potentiel prend généralement des semaines voire un mois ou plus.
En novembre 2023, l’effondrement de la bourse d’échange de cryptomonnaies Future Exchange (FTX) – alors qu’elle était considérée comme l’une des plus importantes du monde – avait conduit la presse anglo-saxonne à s’intéresser au « ticket » de l’un de ses investisseurs, Tiger Global. En cause : la multiplicité des cabinets de conseil mandatés par le fonds dont, pour les due dil stratégiques, Bain & Company.
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Mi-novembre, l’effondrement de la plateforme de cryptomonnaies FTX a jeté un froid sur les consultants en strat’ qui avaient avalisé des investissements de plusieurs dizaines, voire de plusieurs centaines de millions de dollars au capital de l’entreprise. Ces due dil stratégiques sont toujours susceptibles d’erreurs, de biais et de discussions malgré leur formalisme poussé.
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private equity
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