Un ex-Bain remplace un ex-McKinsey à la tête du Fonds à impact du très conservateur Pierre-Édouard Stérin
L’associate partner de Bain & Company New-York, Edward Whalley, a quitté le cabinet cet été pour prendre la direction générale du Fonds du bien commun. Il remplace poste pour poste un autre ancien consultant, de McKinsey, Alban du Rostu, qui en était le CEO-cofondateur depuis septembre 2021.
« En 3 ans, nous avons réussi à lancer et installer le premier acteur de l’investissement à impact et de la philanthropie française. Ensemble, et avec le soutien financier d’Otium, nous avons déployé plus de 150 millions d’euros pour accompagner 150 projets associatifs et entrepreneuriaux à impact dans plusieurs domaines, comme l’éducation, les solidarités, la croissance humaine et spirituelle, le patrimoine ou la culture. Aujourd’hui, après avoir initié le projet et placé le Fonds du Bien Commun sur les rails de son succès à long terme, je le confie à un nouveau président pour décupler son impact dans les prochaines années », se réjouit sur LinkedIn le président fondateur Pierre-Édouard Stérin.
Cet entrepreneur cinquantenaire milliardaire (principal actionnaire de Smartbox et fondateur d’Otium Capital) en profite pour annoncer la passation de la présidence du fonds à Ghislain Lafont, ancien président du conseil de surveillance de Bayard. Et ce alors que son nom a fait la une de l’actualité ces derniers mois. Tout d’abord avec sa tentative avortée de rachat de Marianne au printemps dernier « au grand soulagement de sa rédaction » selon l’AFP. Pierre-Édouard Stérin, qui se qualifie comme libéral, catholique et patriote, semblait « être sur orbite pour le ministère de l'Economie d'un gouvernement Bardella » selon l’express. Puis, cet été, le milliardaire a annoncé le lancement de son projet Périclès, un acronyme pour Patriotes, Enracinés, Résistants, Identitaires, Chrétiens, Libéraux, Européens, Souverainistes, avec à la clef pas moins de 150 millions d’euros sur les 10 prochaines années. Ce projet a pour ambition de reforcer l'influence culturelle et politique des forces conservatrices en participant notamment à la formation d''une nouvelle élite politique française partageant ses valeurs. Bien qu’il s’efforce de dépasser les clivages partisans, le projet tend à attirer principalement des personnalités issues de la droite et de l’extrême droite, autour de thèmes comme la souveraineté et la défense des traditions. Bien que tous deux fondés par Pierre-Édouard Stérin, Périclès et le Fonds du Bien Commun sont des initiatives distinctes, avec chacune leur propre structure et gouvernance.
Diplômé de l’ESCP, spécialité finance, Edward Whalley a débuté en 2012 comme analyste financier au sein de la banque d’affaires Houlihan Lokey, puis chez Orange entre 2013 et 2015, en qualité de chief of staff du directeur financier de la région Moyen-Orient/Afrique. C’est en 2016 qu’Edward Whalley entre au sein du bureau new-yorkais de Bain, cabinet dans lequel il est resté 8 ans, et a atteint le grade d’associate partner.
Il succède à l’ancien CEO-cofondateur du Fonds du bien commun, Alban du Rostu, qui partage à Consultor : « J’ai souhaité passer la main pour développer un nouveau projet sur les sujets que j’apprécie particulièrement : l’entertainment, la culture et les médias digitaux, sur lesquels il y a beaucoup de choses à faire… »
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Les changements de cap peuvent être pour le moins radicaux. Certains consultants ou ex-consultants décident de quitter les salons dorés du conseil pour se consacrer aux grandes causes humanitaires et philanthropiques. Portraits de trois d’entre eux : Daphné Maurel, Alban du Rostu, deux alumnis de McKinsey, et Bahia El Oddi, une ancienne de Bain, pour qui il était devenu temps d’aligner les planètes de leurs valeurs profondes avec leur carrière pro.
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