Deux assureurs refusent de couvrir McKinsey sur les litiges liés aux opioïdes
Pour les mastodontes de l’assurance Chubb et AIG, les conditions des polices souscrites par McKinsey ne couvrent pas les charges retenues contre lui.
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Selon Bloomberg, les deux groupes assurantiels ont déposé plainte devant un tribunal de l’État du Delaware, estimant n’être engagés vis-à-vis de McKinsey, ni pour ses frais de défense, ni pour les indemnisations que le cabinet doit verser.
Si McKinsey a soldé les poursuites fédérales pénales et civiles qui le visaient moyennant un dernier accord de 650 millions de dollars, il a également conclu des accords avec des gouvernements locaux, des tribus amérindiennes, des districts scolaires – et continue à devoir verser de multiples indemnisations. Or, il tente d’obtenir une couverture assurantielle pour ses dépenses juridiques et les indemnisations en question, n’hésitant pas à engager des actions en justice contre ses assureurs.
D’où le dépôt de plainte du 21 janvier dernier, par cinq filiales de l’assureur Chubb cette fois. Ces dernières soulignent que les poursuites engagées contre McKinsey dans le cadre du méga scandale des opioïdes ne concernent ni un « accident » ni un « dommage corporel », critères requis pour bénéficier de la couverture d’assurance. Elles demandent donc à être déchargées de leurs obligations de couverture et de défense au titre des polices d’assurance de responsabilité civile des entreprises s’étalant sur une période de plus de 15 ans.
Elles demandent également à être libérées de tout versement aux autres assureurs de McKinsey, parmi lesquels Liberty Mutual, AIG, Great American Spirit, National Union Fire Insurance Company, Everest et Continental Insurance.
Le 23 janvier dernier, une unité d’AIG a déposé une plainte similaire dans le même tribunal.
Les arguments de Chubb et de ses filiales
L’assureur avance que McKinsey aurait « raisonnablement dû s’attendre aux préjudices causés par son système de marketing visant à maximiser les ventes d’opioïdes », le cabinet ayant eu connaissance « des réclamations et des responsabilités potentielles à son encontre découlant de son activité ».
De ce fait, les coûts qu’il met en avant ne relèvent ni d’un « accident » ni d’un « dommage corporel », mais plutôt d’une tentative de réparation de « pertes économiques ».
Pour rappel, McKinsey a également été reconnu pénalement responsable de ses conseils aux fabricants d’opioïdes (principalement Purdue Pharma), ce qui constitue une première pour un cabinet de conseil aux États-Unis.
Clap de fin dans le scandale des opioïdes : pour la première fois aux Etats-Unis, un cabinet de conseil en stratégie est reconnu pénalement responsable d’activités ayant contribué à de graves délits commis par l'un de ses clients.à lire aussi
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